Must-read: les 7 nouveaux coups de coeur de notre journaliste littéraire

Un plaid, une boisson chaude et un bon livre: voilà tout ce qu’il nous faut pour passer un après-midi d’hiver parfait. Les coups de coeur de notre journaliste!

Cette sélection fait partie de notre dossier culturel paru dans le magazine de février. Pour y accéder gratuitement, inscrivez-vous ci-dessous!

NOUS SOMMES LES CHASSEURS

Une performance littéraire que ce roman-fleuve miroir dans lequel se lient plusieurs histoires se déroulant au cours d’époques différentes. Jérémy Fel nous transporte une fois encore dans son univers déroutant. Le mélange (très réussi) des genres en fait un livre inclassable et un lâcher-prise complet est requis pour s’y plonger. À la recherche de l’origine du mal, cette œuvre ambitieuse provoque chez le lecteur de multiples émotions. Mais même si la violence de certaines scènes est extrême et malgré les heures terribles vécues par les personnages, la lumière n’est jamais loin.

  • NOUS SOMMES LES CHASSEURS, JÉRÉMY FEL, 718 P., ÉD. RIVAGES.

UNE ÉCLIPSE

Nous connaissons le Raphaël chanteur, sensible et romantique, sans doute moins l’écrivain, entre ombre et lumière. Ce poète au regard bleu azur ne laisse personne indifférent, l’écouter ou le lire est toujours une belle histoire. Son premier recueil de nouvelles lui a valu le Prix Goncourt de la nouvelle en 2017, ce deuxième confirme les espoirs mis en lui par la célèbre académie. Avec l’amour, le couple et la solitude comme fil rouge, l’écriture est souple. Profonds, parfois amers ou absurdes, ses mots voyagent. Ces douze nouveaux textes racontent avec sobriété des histoires universelles qui évoquent une part sombre, une éclipse dans la vie de chacun des personnages.

  • UNE ÉCLIPSE, RAPHAËL HAROCHE, 190 P., ÉD. GALLIMARD.

UNE GRANDE ACTRICE

Si l’ex-Snuls et partenaire de Fred Jannin peut réaliser des films sombres comme Bunker Paradise, il peut en tourner de plus légers, comme Tokyo fiancée. Pour notre plus grand bonheur de lectrices, Stefan Liberski mêle ces deux registres dans son nouveau roman avec l’histoire d’une mère se retrouvant, dans la force de l’âge, veuve d’un mari rustre et violent. À la grande surprise de ses enfants, elle se met en ménage avec une femme au caractère aussi monolithique que son profil. Avec un humour plus que jamais politesse du désespoir, Liberski fait défiler les scènes de vie de cette mère pas comme les autres, femme au destin déçu, comme on regarde une série anglaise où les pires drames sont allégés par le style et le verbe.

  • UNE GRANDE ACTRICE, STEFAN LIBERSKI, 206 P., ÉD. ONLIT.

DEGAS, LA DANSE DE LA SOLITUDE

La bande dessinée mérite son appellation de Neuvième Art avec cette biographie de l’inclassable peintre Edgar Degas. Dans un écrin grand format, les couleurs pastel si chères à l’artiste qui immortalisa les femmes de son siècle (ballerines, lavandières, prostituées ou artistes) restituent la vie d’un homme qui se résume en un seul mot : passion. Aussi controversé qu’admiré, Degas fut le peintre d’une vie parisienne aussi foisonnante et bourgeoise que misérable et ouvrière. Avec Efa et Rubio, la bande dessinée et la peinture se regardent en miroir pour raconter l’homme qui voulut être le peintre du 19e siècle, quitte à y abandonner son âme.

  • DEGAS, LA DANSE DE LA SOLITUDE, EFA ET RUBIO, 104 P., ÉD. LE LOMBARD.

Les enchanteurs

Pour lutter contre les injustices, il y a les chiffres et les slogans, mais on oublie souvent la littérature. En plongeant son personnage dans la mer agitée de la vie d’entreprise, Geneviève Brisac réussit à faire remonter à la surface les filets tristes et visqueux du management et du machisme. Nouk, son héroïne et son double, est pourtant loin d’être une victime. Indépendante d’esprit, mais non dépourvue de tendresse et d’illusions, la jeune femme travaille dans l’édition, un milieu que l’on croirait pétri de sensibilité et d’érudition mais qui se révèle surtout dominé par les chiffres et la tyrannie des egos masculins. Un roman militant et pétillant.

  • LES ENCHANTEURS, GENEVIÈVE BRISAC, 200 P., ED DE L’OLIVIER.

Connemara

Déchiré entre les soirées avec ses potes et ses devoirs de père, entre son boulot de vendeur de croquettes et les perspectives d’une carrière dans le hockey, Christophe oscille et se perd. Malgré sa réussite professionnelle, sa vie de famille sans histoire et sa belle maison d’architecte, Hélène se réveille tous les matins avec un sentiment de gâchis et de colère. Christophe et Hélène se sont connus à l’adolescence, mais c’est à 40 ans, dans le brouillard de leurs frustrations, qu’ils se rencontrent pour de bon. Après le succès de son précédent roman auréolé du prix Goncourt, Nicolas Mathieu continue d’explorer avec brio les vertiges de la vie ordinaire.

  • CONNEMARA, NICOLAS MATHIEU, 400P., ED. ACTES SUD

J’ai perdu mon roman

Etudiante dans une école d’art bruxelloise, Pamela s’est lancée dans l’écriture d’un roman. Confrontée à la solitude et à la difficulté de l’achever, la jeune fille décide de mettre son manuscrit en ligne pour faire une expérience collective. Le projet séduit rapidement de nombreux auteurs anonymes qui s’emparent de l’intrigue. Fascinée par les virtualités infinies de cette fiction qui s’écrit et se réécrit sans cesse sous ses yeux, Pamela mange et dort devant son écran. Mais peu à peu, le monde qu’elle a créé lui échappe et ses collaborateurs invisibles semblent vouloir la piéger? Difficile de résister aux étourdissements de cette mise en abyme drôle et glaçante.

  • J’AI PERDU MON ROMAN, LAURA TINARD, 320P. ED DU SEUIL

Retrouvez tous nos coups de coeur dans le GAEL de février, disponible en librairie!

Qu’est-ce qu’on fait ce week-end?

Contenu des partenaires

Contenu sponsorisé