C’est prouvé: les problèmes de peau favorisent les dépressions

Les problèmes cutanés peuvent marquer en profondeur, dans tous les sens du terme. De la psychodermatologie à la neurocosmétique, ces nouvelles spécialisations prouvent que la beauté commence à l’intérieur.

Les nuits blanches sont le lot de 47 à 60% des patients atteints d’eczéma. Près de 8 personnes sur 10 déclarent s’être déjà absentées de leur travail en raison de l’état de leur peau. La moitié des patients atteints de dermatite atopique se sentent stigmatisés. 80% des ado souffrent d’acné, la moitié au point de s’isoler et pour certains de sécher l’école. Ces chiffres ahurissants sont le fruit d’une étude épidémiologique portant sur 11 000 personnes. Menée dans 5 pays à la demande de La Roche-Posay, elle permet de mieux comprendre l’impact des maladies cutanées sur la qualité de vie.

Un sentiment d’isolement et de solitude

« L’étude confirme que les patients souffrant de problèmes de peau sont significativement plus susceptibles d’être affectés dans leur qualité de vie et de ressentir une certaine détresse psychologique », précise Delphine Kerob, directrice scientifique de La Roche-Posay. « Les problèmes de peau peuvent provoquer un sentiment d’isolement et de solitude. Les patients le vivent souvent comme un fardeau social. », poursuit-elle. « Les gens essaient généralement de cacher leurs problèmes de peau. Si les maladies cardiaques ou les cancers sont socialement pris au sérieux, les affections cutanées sont minimisées, voire stigmatisées. (...) On conseille souvent simplement aux patients de soigner davantage leur hygiène. » , explique Jennifer Austin de l’ONG Global Skin.

« Envisager mon acné autrement m’a fait l’effet d’un déclic, poursuit-elle. Il est important de réaliser qu’une peau saine et une peau parfaite, ce n’est pas la même chose »

Une situation vécue, entre autres, par l’influenceuse brésilienne Joana Cannabrava qui souffre d’acné depuis son adolescence. « Des inconnus à qui je n’avais rien demandé m’ont donné des conseils sur la façon de traiter mon acné, explique-t-elle. Adolescente, je me demandais si je pourrais un jour être en couple. Une grave affection cutanée laisse des marques non seulement sur votre peau, mais aussi sur le plan psychologique : des cicatrices émotionnelles invisibles que vous ne pouvez pas cacher avec du maquillage. » Ce n’est qu’à l’âge de 28 ans que Joana Cannabrava a réalisé, grâce à une thérapie, qu’être parfaite ne changerait pas sa vie. « Envisager mon acné autrement m’a fait l’effet d’un déclic, poursuit-elle. Il est important de réaliser qu’une peau saine et une peau parfaite, ce n’est pas la même chose. »

LE RÔLE DES ÉMOTIONS

Les recherches de La Roche-Posay ont révélé qu’environ la moitié des patients souffrant d’acné et d’eczéma déclarent que les émotions, en particulier le stress et l’anxiété, peuvent déclencher ou exacerber leurs symptômes. « Ces dernières années, nous avons en effet mis en lumière de plus en plus de preuves scientifiques qui attestent du lien entre stress et qualité de la peau, confirme le Dr Willemsen, psychodermatologue. La peau et le cerveau sont étroitement liés. Tous deux sont issus du même tissu, l’ectoderme, et communiquent via différents types de substances hormonales. Lorsque nous subissons un stress, une substance (CRH) est produite dans le cerveau (l’hypothalamus) pour distribuer le cortisol (l’hormone du stress qui donne l’énergie nécessaire pour faire face à une situation stressante) dans tout le corps. Les cellules de la peau y réagissent également. De plus, il existe, dans la peau, des terminaisons nerveuses reliées au cerveau. Dans le cas d’un stress chronique, elles sécrètent une substance semblable au poivre qui active notre système immunitaire et stimule les cellules inflammatoires de la peau. »

Un cercle vicieux

L’effet du stress sur la peau est multiple. Le stress chronique provoque une inflammation de la peau et affecte le système immunitaire, mais réduit également le fonctionnement de la barrière cutanée et retarde la cicatrisation des plaies. Ces facteurs accentuent le risque d’affections cutanées, qui deviennent en elles-mêmes une source de stress : « Les affections cutanées telles que l’eczéma, le psoriasis ou le vitiligo provoquent souvent un stress. C’est un cercle vicieux. » En tant que psychodermatologue, le Dr Willemsen croit en la valeur ajoutée d’un psychologue ou d’un thérapeute comportemental qui apprend au patient à gérer l’état de sa peau. Selon elle, les techniques de relaxation peuvent être un complément utile au traitement dermatologique.

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