L’instantané: Jonathan Zaccaï nous raconte son cliché préféré

Les acteurs belges ont la cote à Paris et ce Bruxellois expatrié ne déroge pas à la règle. Avec cette toile, il fait un saut dans l’enfance et pousse à nouveau pour nous la porte de l’atelier de sa mère, artiste peintre.

La présence maternelle dans chaque tableau

L'instantané: Jonathan Zaccaï nous raconte son cliché préféré

« J’ai grandi à Ixelles, rue du Bailli précisément, entre un père architecte et une mère artiste peintre. L’atelier de ma mère, Sarah Kaliski, jouxtait la maison. J’y ai passé énormément de temps. C’est une chance incroyable, pour un enfant, d’avoir un parent artiste: il suffisait de pousser la porte pour se retrouver happé dans un univers dingue, fantasque, ludique, qui n’avait rien à voir avec le monde « des grands ».

« Avec ce monde, la galère ne vous fait plus peur une fois adulte »

Bien sûr, la vie d’artiste, c’est aussi des moments creux, des galères. Ma mère était un esprit libre, absorbé par sa création et peu intéressé par l’aspect commercial des choses. Vendre des toiles, elles s’en fichait. Mais l’avantage, quand on a baigné dedans, c’est qu’une fois adulte, la galère ne vous fait plus peur! Je l’ai apprivoisée. Il y a quelque chose de libérateur à vivre dans cet état permanent d' »on verra bien demain ». C’est en tout cas ce que ma mère m’a enseigné.

Même si parfois, j’étais fatigué à sa place de cette vie compliquée, si je rêvais d’une vie plus simple pour elle. C’est peut-être ce qui m’a fait choisir ce tableau. Elle peignait beaucoup de sujets historiques, dramatiques, elle a peint la Shoah qui a marqué sa famille. Et au milieu de tout ça se glissait parfois un tableau réaliste, plus léger, comme cette salle de bain (peinte dans les années 80, NDLR). C’est un morceau d’intimité et un décor qui laisse libre cours à l’imagination.

« la peinture transcende les Époques et c’est fascinant »

Aujourd’hui, j’ai pris le relais. Ma mère n’est plus, mais son oeuvre demeure. Elle est exposée en ce moment à Paris, au Centre Wallonie-Bruxelles. Le cinéma est vivant, mais fragile, car daté. La peinture a cela de fascinant qu’elle est de tous les temps, elle transcende les époques. Dans chaque tableau, c’est un peu de la présence de ma mère qui est conservée, en suspens. Alors j’en prends soin, je veille à ce que son oeuvre continue à vivre. Cela a pris du temps, il a fallu laisser passer le chagrin, mais aujourd’hui, je trouve cela important et naturel. »

Son actu

Il est partout! Outre son rôle de Raymond Sisteron dans la 4è saison de la série Le Bureau des Légendes, Jonathan Zaccaï tient le haut de l’affiche dans Fauve, le thriller déjanté de Robin Erard, sorti le 21 février dernier. Il y campe un un prof de gym ambitieux et légèrement instable, empêtré dans une sombre cabine. On le retrouvera aussi fin de l’année dans Le Grand Bainde Gilles Lelouche, et dans une adaptation au cinéma du classique Rémi sans famille. 

Plus d'infos sur l'exposition des oeuvres de Sarah Kaliski:
www.cwb.fr

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