Terreurs nocturnes: « cette femme qui crie, ce n’est pas moi »

On rêve tous de nuits réparatrices, surtout ceux à qui elles font le plus défaut. C’est le cas de Chloé, en proie à des terreurs nocturnes.

Pus d’un quart de la population adulte souffre de troubles du sommeil : insomnie, hypersomnie (somnolence excessive), narcolepsie (endormissements incontrôlés en journée), ronflements et apnées du sommeil. À côté de ces troubles, il y a aussi les « parasomnies », des désagréments a priori plus légers mais dont les personnes les plus touchées se passeraient bien. Somnambulisme, somniloquie (parler en dormant), terreurs nocturnes, sensations de chute, grincements de dents, mouvements périodiques des jambes... autant de phénomènes indésirables pendant le sommeil dont le dormeur n’a pas conscience. Rencontre avec Chloé, une jeune femme souffrant de terreurs nocturnes.

C’est quoi?

  • Parasomnie caractérisée par un réveil brusque, souvent avec un cri de panique et un état horrifié, avec mydriase (pupilles dilatées).
  • Se produit dans la phase de sommeil profond, en première moitié de nuit.
  • Peut durer jusqu’à 20 minutes.
  • Difficulté à entrer en contact avec le sujet.
  • Sudation, respiration rapide, rythme cardiaque et tension élevés.
  • S’accompagne parfois de somnambulisme, d’un comportement agressif ou fuyant.
  • Peu ou pas de souvenirs après-coup.
  • Plus fréquent chez l’enfant que chez l’adulte (le plus souvent entre 2 et 6 ans, et chez les garçons).
  • À ne pas confondre avec les cauchemars, qui se produisent lors du sommeil paradoxal (REM, Rapid Eye Movement) et dont on peut se souvenir.

Le témoignage de Chloé

« Depuis que je suis petite, je rêve en mouvement : j’allais me poster à ma fenêtre, j’allais chercher des serviettes dans l’armoire de la salle de bain pour les disposer dans ma chambre. C’était alors du simple somnambulisme, jamais très angoissant. En grandissant, mes comportements nocturnes sont devenus plus gênants : j’ai commencé à me redresser dans mon lit et à crier tellement fort dans mon sommeil que parfois, cela me réveillait, avec de terribles palpitations. Lors d’un voyage en Inde, à 18 ans, je me suis réveillée en hurlant parce que je pensais qu’il y avait une vache dans la chambre. Je le sais juste parce que mes amis me l’ont dit. En fait, je ne me rappelle jamais grand-chose le lendemain. Quand on part en vacances avec des copines, elles tirent au sort pour savoir qui va dormir avec moi (rires). »

Parasomnie et amour

« Mon compagnon précédent a fini par aller dormir dans une autre chambre, car il devenait lui-même angoissé quand je me mettais à crier super fort. J’ai évidemment averti mon copain actuel, mais il pense quand même que je suis fâchée sur lui quand mes terreurs nocturnes surgissent. Dire que je ne me rends compte de rien ! Je lui dis d’ailleurs : “Cette femme qui crie, ce n’est pas moi.” User de force ou chercher à me contenir n’est pas la solution. Il vaut mieux m’apaiser : “Ça va aller maintenant, c’est passé, tu peux te recoucher.” »

« Lorsque je me rappelle mes rêves, il s’agit souvent d’une personne qui se tient debout dans la pièce, dans un coin, et qui se rapproche progressivement pour venir m’étrangler. Il plane toujours une menace. »

Lorsque je me rappelle mes rêves, il s’agit souvent d’une personne qui se tient debout dans la pièce, dans un coin, et qui se rapproche progressivement pour venir m’étrangler. Il plane toujours une menace. Autour de mes 25 ans, pendant une période de trois ans environ, mes rêves ont été particulièrement angoissants. Et je remarquais que les jours qui suivaient les bonnes nuits, je me sentais bien plus alerte, bien plus en forme. Après les mauvaises nuits, j’étais fatiguée et j’éprouvais des difficultés à me concentrer. Ça allait et ça venait par vagues, mais à un moment, j’ai constaté que les mauvaises nuits empiétaient sur une bonne moitié de mes semaines. J’ai fini par aller consulter un médecin. On m’a gardée en observation une nuit dans un hôpital pour analyser mon sommeil. Les terreurs nocturnes ne sont pas survenues cette nuit-là — évidemment, vous y êtes couvert de tuyaux et de capteurs ! Mais d’après mes descriptions, ils ont tout de même diagnostiqué une parasomnie. »

La pleine conscience, une solution zen

« Sur la base de ces mesures, on m’a envoyée chez un psychologue, parce qu’il leur semblait que mes rêves étaient plutôt la conséquence d’événements non assimilés lors de ma vie éveillée. Ça doit être vrai. Mon psy m’a fait découvrir la mindfulness. J’ai dû apprendre à consacrer minimum une demi-heure par jour à ne rien faire. Au début, on est traversé par énormément de pensées et on doit essayer de ne pas s’y accrocher mais de se concentrer plutôt sur sa respiration. Cela m’a en effet apporté un certain calme et je me suis mise à mieux dormir. Actuellement, ça va plutôt bien : en un an et demi que nous sommes ensemble, mon compagnon n’a subi que quatre ou cinq réveils par mes cris angoissés. »

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