Le céli-quoi? Help, je suis incapable de rester seule!

Elles enchaînent les relations comme vous respirez. Pourquoi certaines personnes craignent-elles autant de (re)devenir célibataires?

Pedro, Robert, Juan, Lucas: depuis que vous connaissez votre amie, vous ne l’avez jamais vue célibataire. Pire encore, même si sa relation de couple ne lui convient plus, elle reste dans ce schéma attendant que l’histoire se finisse d’une manière ou d’une autre. Si vous osez lui balancer le fameux « mieux vaut être seule que mal accompagnée », ses poils se hérissent, elle vous dévisage et change de sujet avant même que vous commenciez à argumenter. Baptisée « anuptaphobie« , la peur de rester célibataire ad vitam eternam nous pousse souvent à enchaîner les relations foireuses. On décrypte ce phénomène qui touche aussi bien les hommes que les femmes. 

Le regard de la société

Même si on a souvent tendance à pointer la société du doigt au moindre mal, il faut reconnaître qu’elle nous a habitué à une vision très négative du célibat. Ce dernier est plus souvent perçu comme un échec qu’un véritable choix, surtout pour les femmes. « Et alors, toujours célibataire? », « comment une fille comme toi peut-elle être seule », « comment fais-tu pour les faire fuir? »... Les phrases clichés que l’on sort aux personnes seules sont toujours péjoratives, comme si le célibat était un problème. Par culpabilité et par peur d’être rejetée par la société, on traque donc l’amour n’importe où et on se conforte dans des relations qui ne nous conviennent pas/plus.

Le besoin d’être aimé

Le fait d’enchaîner les relations indique aussi, bien souvent, un certain manque d’amour propre. Parce que l’on ne s’aime pas soi-même, on recherche l’amour chez autrui et on ne se sent bien que lorsque l’on est en couple. Un peu comme si nous mettions notre vie en suspens en attendant le retour du partenaire parfait. Un véritable dépendance de l’autre qui peut s’avérer dévastatrice au fil du temps, autant pour la personne concernée que pour son partenaire. Ce dernier subit une pression très forte: celle de combler votre éternel besoin d’être aimé(e). C’est d’ailleurs une des conclusions d’une étude publiée en 2013 dans le Journal of Personality and Social Psychology. Selon elle, les personnes qui ont peur d’être seules ont tendance à être plus malheureuses dans leurs relations amoureuses. Ayant l’habitude d’idéaliser les relations amoureuses, elles ont beaucoup trop d’attentes vis-à-vis de leur partenaire et ont plus de risques d’être déçu(e)s.

La peur d’être seul(e)

Vous avez perpétuellement besoin de voir des amies ou votre compagne/compagnon? L’idée d’être seul(e) le temps d’une soirée vous donne de l’eczéma? Cette peur chronique (et parfois physique) de la solitude est souvent liée à un traumatisme durant votre enfance. Cela n’est pas forcément lié à un abandon physique, mais parfois à un sentiment d’incompréhension ou de rejet de la part de votre entourage.

La peur de l’horloge biologique

Vous remarquez que votre peur du célibat augmente avec l’âge? Au-delà de la pression exercée par la société, cela peut être également le signe que vous avez peur de ne pas pouvoir fonder une famille. Un peur qui nous pousse parfois dans n’importe quels bras.

La rencontre « facile »

Si les applications ont contribué à la formation de nombreux couples, elles créent aussi un sentiment de dépendance. Au lieu de faire le deuil de notre relation précédente et de prendre du recul pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé, on fonce sur notre téléphone pour faire défiler les profils. Cela influence également la qualité de nos relations: au lieu de nous concentrer sur une rencontre et de voir où cela peut mener, on réfléchit toujours au match suivant. « Et si je trouvais mieux »? Résultat, on enchaîne les dates sans prendre le temps de construire quelque chose.

Que faire pour y remédier?

  • Après une rupture, prenez du temps pour vous et réfléchissez à deux fois avant de vous réinscrire sur les applis de rencontre.
  • Boulot trop prenant, affaires de famille: acceptez que certaines phases de votre vie ne soient pas propices à des histoires d’amour.
  • Ne mettez pas votre vie en pause pendant votre célibat! Apprenez à vous aimer et à avoir des projets solo. Et pourquoi pas un beau voyage? Ou un challenge professionnel?
  • Réfléchissez également à votre « consommation » de l’amour. Êtes-vous toujours dans le besoin? Attendez-vous beaucoup de votre partenaire? Si vous remarquez que vous en souffrez, n’hésitez pas à consulter un psychologue afin de mettre le doigt sur l’origine de cette peur de l’abandon.
  • En couple? posez-vous les bonnes questions: suis-je avec lui/elle parce que je l’aime ou parce que le célibat me fait peur?
  • Assimilez la solitude à une émotion positive. Comment? En vous obligeant à rester seule et en pratiquant une activité que vous adorez.

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