C’est la science qui le dit: « ne rien faire » est essentiel pour votre santé!

Un cours d’anglais, du sport, du banana bread... Le confinement aurait dû nous permettre de mettre à exécution un tas de projets, vite passés aux oubliettes. Vous rougissez lorsque l’on vous demande ce que vous avez fait de vos confinements? Ne culpabilisez pas, car la flemme a aussi quelques vertus insoupçonnées.

Depuis notre plus jeune âge, on nous rabroue dès que nous « ne faisons rien », mais sommes-nous, en tant qu’êtres humains, faits pour être toujours occupés ? Peut-on encore se permettre de s’ennuyer de temps en temps ? Faire des projets mais ne jamais aller au bout ?

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Une société anti-ennui

Lors du Grand Confinement de 2020, le monde s’est arrêté d’un coup. Du jour au lendemain, nous avions enfin du temps libre pour apprendre à faire de la poterie, se lancer dans des cours d’italien, écrire un livre, créer un site web, s’entraîner pour le semi-marathon, tenter un pain au levain et bien sûr lire À la recherche du temps perdu. Mais la procrastination a vite fait de s’immiscer dans nos vies. Certes, on avait dit qu’on repeindrait l’entrée, mais on pouvait d’abord regarder un autre épisode de The Crown ou faire une autre partie de Candy Crush. Faut-il se sentir coupable de ça ? NON! Dans un monde normal et sans coronavirus, notre emploi du temps est automatiquement rempli. Un tourbillon de rendez-vous, de rencontres, de travail et de loisirs. Nous subissons une forme constante de stress qui ne permet aucun relâchement et nous donne l’impression qu’il y a toujours quelque chose à faire, toujours une tâche à accomplir.

Ne rien faire, c’est bon pour la santé

Il a pourtant été prouvé scientifiquement que « ne rien faire » est essentiel pour notre bien-être mental et physique. La professeure et psychiatre américaine Sue Smalley (UCLA) étudie l’utilité de la pleine conscience et affirme que passer du temps dans le silence de la nature, sans distractions extérieures, permet de mieux équilibrer nos vies. Afin de rester productif et créatif, « faire » et « être » doivent être en équilibre. Plus facile à dire qu’à faire, car on nous apprend dès le plus jeune âge à tirer le meilleur parti de nos compétences et à ne jamais perdre de temps. 

L’ennui incite à la créativité, car un cerveau qui s’ennuie se met automatiquement à RECHERCHER deS stimulis.

Parce que nous avons toujours et partout notre smartphone à la main, il devient difficile de nous contenter de ne rien faire. En attendant le bus ? Regarder l’écran. En faisant la queue à la caisse du supermarché ? Regarder l’écran. Comme si nous avions oublié de nous ennuyer, alors que l’ennui a un but. L’ennui incite à la créativité, car un cerveau qui s’ennuie se met automatiquement à la recherche de stimulis. L’ennui renforcerait également le sentiment d’appartenance à la collectivité : quand on n’a rien d’autre à faire, on est plus disposé à aider les autres.

DE LA SURCHAUFFE AU FROID GRACIAL

Le psychiatre Dirk De Wachter plaide depuis des années pour s’autoriser plus d’ennui dans nos vies : « De nombreuses personnes vivent au bord de l’épuisement professionnel et sont toujours à court de temps, et pas seulement dans leur travail, aussi dans leur temps libre, avec tous ces hobbies et activités. L’ennui est un aspect important de l’éducation des enfants. Vous n’avez pas toujours à leur trouver une occupation. Laissez-les décider eux-mêmes quoi faire. Cela vaut également pour les adultes. Quand on a trop à faire, on se sent mal, mais quand il n’y a rien à faire, on se sent mal aussi ! On est dans une époque borderline. La solution à une existence en surchauffe n’est pas une vie complètement congelée, mais de tisser un cocon de paix, de réflexion et de silence. Nous devons apprendre à ralentir, à penser, à prendre du temps, à réfléchir. »

Bien dans ses baskets!

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