3 mythes sur le clitoris à jeter d’urgence aux oubliettes

Des artistes réalisent d’impressionnantes œuvres sur le vagin. Des femmes décrivent leur plaisir par le menu sur un site consacré au désir féminin. La science aussi se penche enfin plus à fond sur l’objet. Après des siècles d’obscurantisme, une nouvelle révolution sexuelle — au féminin pluriel, cette fois — est en marche. On embraye! D’après un texte d’Anne-Sophie Kersten et Catherine Ongenae.

3 fausses idées sur le clitoris

Le clitoris est un petit pois

Faux! Il mesure de 9 à 11 centimètres en moyenne. Sa partie visible, en haut de la vulve, n’est en réalité que le gland émergé de l’iceberg. Très riche en capteurs sensoriels, ce gland est recouvert d’un prépuce, comme l’autre. Il se prolonge à l’intérieur du corps par un tronc se divisant en deux racines, comme deux jambes, qui chevauchent l’urètre et le vagin. À la naissance des racines émergent deux bulbes, planqués sous les grandes lèvres, contre la paroi vaginale. On est loin du petit pois discret, à titiller en guise de préliminaires. Vu sa longueur et son positionnement, il peut être stimulé de très nombreuses façons, externes et internes.

Il y a des clitoridiennes et des vaginales (et vaginale, c’est mieux)

Au début du 20e siècle, Sigmund Freud connaissait l’existence du clitoris. Mais il a hélas largement répandu l’idée selon laquelle l’orgasme clitoridien était une version immature, hystérique du «vrai» orgasme, atteint forcément par la sacro-sainte pénétration vaginale. Au mieux, le clitoris était une entrée en matière pour atteindre le vrai arrachage de rideaux, plus intense et diffus. Cette vision du plaisir féminin a largement influencé nos croyances jusqu’à maintenant, et rendu honteuses ou frustrées toutes celles qui pensaient n’être «que» clitoridiennes. Aujourd’hui, on dirait plutôt que toutes les femmes peuvent ressentir des sensations externes et internes. Le vagin est nettement moins innervé que le gland du clitoris, mais il permet de titiller le reste du clitoris par les voies internes. Et dire, selon une étude Ifop de 2015, que seule une Française sur trois s’aide des mains pour une caresse externe afin d’atteindre l’orgasme lors d’un rapport avec pénétration! Alors que ce coup de pouce lui procure un orgasme dans 77% des cas. Voilà que des positions comme la levrette et la cuillère, qui n’activent pas directement le gland du clitoris, reprennent soudain plus d’intérêt. Surtout que...

Il existe un « point » G

... Il ne s’agit pas d’un minipoint que les plus chanceuses découvraient quelque part près de l’entrée du vagin, bouton magique nettement plus innervé, soi-disant reconnaissable à la peau plus rugueuse. «De quoi flipper pendant un frottis chez le gynéco», sourient Alexandra Hubin et Caroline Michel dans leur excellent livre Entre mes lèvres, mon clitoris (éd. Eyroles). Aujourd’hui, on ne parle plus d’un point G mais d’une zone C, plus ou moins longue, où les «jambes» du clitoris, proches des parois du vagin, ont de bonnes chances d’être titillées par l’intérieur. Cette zone s’étend sur la paroi antérieure du vagin (côté pubis, pas côté anus). «Orienter le pénis vers cette zone afin d’observer les sensations et réactions de notre corps peut être exaltant. Si l’on veut vraiment partir en recherche, les doigts [...] sont une bonne option pour un toucher plus précis. Les sextoys ou tout ce que l’on voudra (de la courgette à la carotte) sont aussi des accompagnateurs potentiels», conseillent les auteures.

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