10 conseils d’un thérapeute pour survivre à l’infidélité
L’adultère reste tabou, la trahison impossible à surmonter. Et pourtant, selon certains spécialistes , il renferme des possibilités. Quand cette bombe explose, la reconstruction peut en effet amener des résultats inédits. Le thérapeute de couple G. Walravens, nous donne 10 conseils pour surmonter cette épreuve à deux.
Il s’agit de blessés, pas de coupables et de victimes
«Dans les premiers entretiens, la formulation se fait beaucoup en termes de victime/coupable. “Elle m’a fait du mal.” “Comment a-t-il pu me faire ça?” C’est logique, la douleur est récente. Mais au fur et à mesure, on voit émerger deux partenaires blessés, qui doivent se rétablir. Ils sont responsabilisés.»
Il faut du temps
«De nos jours, tout doit aller vite. Mais la réparation d’un couple ne fonctionne pas comme cela. Après quelques mois, j’entends: “Je lui ai répété cent fois que je regrette, mais il/elle m’en veut toujours.” C’est un processus qui connaît des hauts et des bas et qui prend en général environ deux ans.»
Le blessé donne le tempo
«Le partenaire trompé passe par d’affreuses montagnes russes émotionnelles. C’est lui qui doit recevoir en premier les soins, l’attention et l’espace nécessaires. Une personne dont l’image du monde, du couple et de soi a été fracassée a besoin de temps pour se reconstruire. Elle seule peut déterminer le rythme auquel on recolle les morceaux.»
Regarder en avant et en arrière
«On constate une polarisation au moment où l’infidélité est découverte. Le partenaire blessé se trouve du côté de la douleur, des dégâts et du passé: qu’est-il arrivé? Tandis que l’autre est du côté de la honte, de la culpabilité et de l’avenir: j’ai commis une erreur, nous devons avancer. Les couples qui surmontent l’infidélité sont ceux qui sont prêts à regarder ensemble dans les deux directions: la douleur, mais aussi le futur.»
Tout dire, ou pas?
«Le partenaire blessé veut souvent connaître toute l’histoire: quand se voyaient-ils? Combien de temps la liaison a-t-elle duré? L’autre partenaire doit être honnête, même si la vérité est douloureuse. Mentir à ce stade ne fait qu’aggraver le sentiment de trahison. Mais faut-il tout dire pour autant? Il s’agit de trouver un équilibre entre les détails nécessaires pour s’approprier la situation et l’obsession de tout savoir, qui peut être perturbante.»
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Une forme de pénitence
«Dans tous les témoignages, les couples parlent d’un élément de “punition”. Le partenaire blessé punit et celui qui a été infidèle se soumet. Cela peut aller de: “Dorénavant, tu m’apporteras le café au lit tous les matins” à “Je vais raconter à tout le monde ce que tu as fait”. J’ai observé que ce mécanisme de “châtiment” remet une dynamique en route.»
Parler, encore et encore
«Les premiers mois, on se parle beaucoup, parfois toute la nuit. Il ne s’agit pas de faire un marathon de parole, mais il faut absolument communiquer. Non seulement à propos de l’infidélité et des dégâts, mais aussi sur “Qui sommes- nous dans cette relation et que voulons- nous?”»
Le respect de la cicatrice
«Il ne faut pas reléguer la cicatrice aux oubliettes. Les couples qui se rétablissent sont ceux qui sont capables de reconnaître la blessure. Par exemple, si une certaine chanson est reliée à l’infidélité, quand elle passe à la radio, le chagrin peut vous bouleverser. Le partenaire qui a commis l’infidélité devrait pouvoir dire: “Je comprends que tu souffres”. Le partenaire blessé doit être reconnu dans sa douleur, même des années plus tard.»
Ne pas bannir le sexe trop longtemps
«On constate que juste après l’infidélité, il y a une période où le sexe est vécu avec beaucoup d’intensité, suivie d’une phase de rejet et de distance. Ne fermez pas cette porte. Si vous avez envie de faire l’amour, faites-le. Le sexe et l’intimité font partie d’une relation. Si c’est possible, redonnez-leur une place.»
Le lâcher-prise plutôt que le pardon
«On parle souvent de pardon, mais c’est un mot tellement chargé. Il est difficile de pardonner, impossible d’oublier, mais j’ai beaucoup entendu dire que la douleur diminue. Les témoignages mentionnaient plus de lâcher-prise que de pardon. Le chagrin est toujours là, mais il a une place dans la vie de la personne, il n’y a plus la douleur lancinante à tout moment.»
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