Famille, blessures, souvenirs: Tatiana Silva évoque son enfance

Solaire, déterminée, débordante d’énergie et empreinte d’une grande spiritualité, notre GAEL Guest du mois Tatiana Silva s’invite là où on ne l’attend pas. En transformant ses fêlures en force vitale et en travaillant son karma, elle s’est construit une jolie carrière, sans oublier de se construire elle-même.

Vous aimez Tatiana Silva? Vous serez sûrement intéressé de savoir ce que pensent ses proches d’elle ou encore de lire sa fabuleuse rencontre avec son idole!

Être qualifiée de «solaire» par ses amis, c’est un beau compliment. Avez-vous toujours été un rayon de soleil?

Petite, j’étais un clown. Je pense que cette attitude découlait de celle de ma maman. Enfant, je percevais chez elle une forme de tristesse, une résignation d’avoir dû faire certains choix de vie. Je sentais dans son regard qu’elle avait des regrets. J’imagine qu’en cherchant à amuser la galerie et en étant si dynamique, je tentais de compenser quelque chose.

Vous viviez seule avec elle?

Mon père a quitté la maison quand j’avais 5 ans. Il est retourné vivre au Cap-Vert pour y ouvrir un cabinet dentaire. Je me suis retrouvée seule avec ma mère, qui vivait de petits boulots avec une aide du CPAS. J’avais conscience que nous étions modestes. Malgré ça, j’ai eu une enfance paisible, faite d’une foule de plaisirs simples. Chaque année, maman et moi partions trois semaines en vacances au Portugal, en autocar. C’était simple, très doux. Nous passions aussi beaucoup de temps aux Pays-Bas dans la famille de mon père. Maman avait conservé de très bons contacts avec eux. J’y ’étais entourée de cousins et de cousines. J’adorais ces moments. À Bruxelles, mon quotidien se composait surtout de petits rituels: une sortie à la piscine et une viennoiserie chez Pierrot Croissant le samedi, le marché du Midi le dimanche...

Quelles valeurs votre maman vous a-t-elle transmises?

Elle avait reçu une éducation très stricte et assez traditionnelle dont j’ai forcément hérité en partie. Elle accordait une grande importance à la politesse, à la rigueur dans le travail, au respect de certaines traditions. Le divorce était inconcevable. C’était quelqu’un de très droit qui se retrouvait coincée dans une réalité qu’elle n’avait pas choisie et qui ne cadrait pas forcément avec ses valeurs. Si, aujourd’hui, je fais en sorte de gérer intelligemment mon argent, c’est aussi à elle que je le dois. Parmi les petits rituels que je viens d’évoquer, j’aurais aussi pu citer notre shopping dans les boutiques de seconde main du boulevard Anspach.

Cette peur de vous retrouver sans argent vous a-t-elle gâché la vie en partie?

Pendant longtemps, j’ai rêvé que je perdais mes dents. C’est souvent lié à une angoisse. Dans mon cas: le manque d’argent. Ce qui m’a partiellement apaisée, c’est une phrase de mon père: « L’argent est fait pour circuler. Il part et il revient. »

L’habitude d’acheter en seconde main vous est restée, apparemment...

Ce n’est pas lié à un quelconque désintérêt pour la mode. Au contraire, j’adore ça. À l’origine, c’est par manque d’argent. Lorsque ma mère est morte, je vivais avec 631 € par mois. Je consacrais la moitié à mon loyer. J’avais intérêt à trouver des plans B! Par la suite, cette habitude s’est transformée en un vrai engagement. En présentant la météo, j’ai réalisé l’impact du changement climatique sur la planète. J’ai aussi pris conscience de notre mode de consommation effréné. J’ai eu envie de m’inscrire dans un circuit plus durable qui contribue, par le biais du tri, à remettre des gens au travail. J’adore l’idée de faire de jolies trouvailles à petit prix. De cette façon, je peux consacrer mon argent à autre chose. À mes voyages, par exemple.

D’où vient cette passion pour les voyages?

Je suis cap-verdienne, née en Belgique. Dans mes origines, il y a déjà cette idée de voyage. Ce qui me pousse vers la découverte d’autres cultures, c’est que j’estime que je n’en sais jamais assez. J’ai longtemps eu l’impression que j’étais limitée dans mon exploration du monde. J’avais envie de dépasser le regard que ma mère portait sur les choses. À mon sens, seuls les voyages et les livres permettent vraiment d’amorcer, puis de poursuivre cette rencontre que j’ai entamée avec moi-même. Les rencontres sont comme un boomerang. Au travers des autres, j’ai la sensation de partir en quête de ma mémoire oubliée. Chaque rencontre résonne comme un éveil.

Être une bonne mère, ça vous fait envie? La maternité, ça fait partie de vos plans?

Comme ma mère, j’accorde une grande importance à la famille. Je suis convaincue que l’amour est essentiel à la vie. Maintenant, si vous me demandez comment j’envisage cette idée de couple et de famille, je n’ai pas de réponse toute faite. Ce que je sais, c’est qu’au fond de moi, j’en ai envie. Il y a trois ans, j’ai eu une discussion très intéressante avec une maquilleuse de TF1. En parlant d’une journaliste de la chaîne qui était enceinte, elle m’a fait prendre conscience qu’il n’y avait pas de bon ou de mauvais moment pour fonder une famille. Tout est une question de choix. À ce stade, ce n’est pas une obsession. Ça viendra quand ça viendra. Je crois au karma.

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GAEL août

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