Ses succès, ses détracteurs: Florence Mendez se confie côté carrière

À peine a-t-on eu le temps d’apprendre son existence qu’elle était déjà partout. La carrière de cette humoriste s’est construite en quatre ans, un record rarement égalé. Féministe, franc-tireuse, bienveillante, elle promène son talent et dépeint délicieusement ses névroses de plateaux télé en festivals prestigieux. Notre guest nous a partagé son ressenti après avoir été victime de commentaires déplacés sur la toile. D’APRÈS UN TEXTE DE FLORENCE HAINAUT. PHOTOS : LAETIZIA BAZZONI.

Cet article fait partie de notre rencontre avec Florence Mendez parue dans le numéro de janvier. Pour y accéder gratuitement, il suffit de vous inscrire ci-dessous!

Quel rapport tu entretiens avec ton corps ?

Amour-haine. Comme toutes les femmes, je pense. Parfois, je n’en vois que les défauts et parfois, je le trouve puissant, beau et je le remercie d’avoir tenu ma tête tout ce temps.

Je ne sais plus où je t’ai lue parler de réduction mammaire...

J’avais rendez-vous avec un chirurgien, je l’ai reporté le temps de faire la part des choses. Est- ce que je veux ça pour moi ou parce que je ne supporte plus les réflexions ? C’est venu quand j’ai commencé sur France Inter et que sous les vidéos, les gens ont fait des commentaires immondes sur mes seins, genre : « J’ai pas écouté, je suis resté pour ses gros nichons. » Ou un qui disait juste : « Mamelles. »

Ça fait longtemps que tu subis des réflexions misogynes sur Internet...

Oui, mais dans ma carrière de chroniqueuse, France Inter était un énorme but pour moi et je voulais me faire remarquer pour mon talent, pas pour mon corps.

Ça t’a fait te sentir comment ?

Pas humaine. C’est vraiment ça, c’est déshumanisant. Je ne sais pas comment expliquer ça à quelqu’un qui ne l’a jamais ressenti, mais c’est une des pires sensations. Je ne suis personne, je suis un bout de chair qu’on commente en toute impunité de manière dégradante et réductrice.

Le harcèlement via Internet, ça fait un moment que tu le dénonces.

Oui, et c’est le fait des hommes principalement. Avec une violence dont eux seuls ont le secret. Je déplais aussi à des femmes, hein, et parfois elle disent des trucs pas cool. Mais la violence des hommes sur Internet est sans comparaison.

Tu expliques ça comment ?

A priori, je dirais 2020 ans de machisme ! Un héritage patriarcal et un retour de bâton à l’encontre de celles qui se rebellent. Toute nana qui prend la parole en public, en fait, est en danger.

Et ça te rend plutôt triste ou fâchée ?

Le pire, c’est que ça commence à ne plus rien me faire du tout. Ça y est, j’ai atteint le stade où j’ai normalisé, intégré le fait que je me prends des remarques sexistes et violentes quand je travaille. C’était mieux quand ça me fâchait et que ça me rendait triste, je me sentais moins robot.

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