Alice on the roof: « Adulte? Je me considère plutôt comme une adulescente »

Lunaire, volubile, pétillante, Alice Dutoit semble sortir d’un conte pour enfants. Elle chante depuis qu’elle sait parler et s’est créé un univers artistique fantaisiste à son image, gagnant pas à pas en confiance, affirmant peu à peu sa personnalité hors normes et colorée. Bienvenue dans son pays des merveilles. Par Isabelle Blandiaux. Photos: Lisa Carletta.

Après nous avoir fait son autobio express, Alice nous parle de son enfance, son image de femme-enfant et sa manière d’aborder la vie d’adulte.

Quel rôle le chant a-t-il joué dans ta vie d’enfant ?

J’ai commencé à chanter toute petite. La chanson Un jour mon prince viendra notamment. Ma maman m’a inscrite à la chorale vers 5 ou 6 ans. J’y suis restée jusqu’à mes 17 ans. Un de mes rêves était d’être choriste de Laurent Voulzy. Aujourd’hui, alors que je ne chante pas tant que ça finalement, parce que je passe beaucoup de temps à faire d’autres choses dans le cadre de mon projet, je me rends compte que dès que j’ai des doutes ou des difficultés, je me mets au piano, je chante et cela me ramène dans un cocon. C’est une forme de méditation pour moi.

« Dans mon village, quand je vais faire des courses, j’ai l’impression d’être une princesse Disney »

Quelle enfant étais-tu ? Insouciante, dans ton monde, dans l’imaginaire ?

Oui, quand même, mais je ne peux pas dire si c’était à un degré normal, évidemment. J’avais un délire où j’étais directrice de l’école et je parlais à mes élèves. J’aimais les jeux de rôles avec mes amis : on s’imaginait à Poudlard, par exemple. J’étais une enfant très gaie, solaire, j’aimais rire. Je suis contente parce que quand je chante aujourd’hui, je me rapproche de ça, de cette liberté. J’étais aussi introvertie, plutôt sage mais rigolote quand je connaissais les gens. J’adorais déjà manger, surtout des bonbons et du chocolat. J’ai eu la chance de grandir dans une maison à la campagne, avec un jardin où j’aimais faire des cabanes et me déguiser. Le bonheur.

Tu te sens encore fortement connectée à cette période de l’enfance et tu aspires à le rester?

Oui, les deux. Je pense que je suis une femme-enfant, mais cela dépend des heures de la journée. Là, je commence à écrire mon 3e album. Sans prendre d’alcool, il faut se mettre dans un état où on laisse venir les choses, un état insouciant proche de l’enfance. C’est particulier parce qu’on peut vraiment parler de tout dans une chanson. Et souvent, l’inspiration vient en travaillant. Pour T’as quitté la planète, par exemple, je ne me suis pas dit a priori que je voulais un titre sur le harcèlement sexuel, mais c’est en écrivant que cela s’est dessiné. C’était un heureux accident.

Choisir de continuer à vivre dans ton village natal, c’est une façon pour toi de garder les pieds sur terre?

J’adore ce village, même si je suis parfois embêtée de me sentir observée non-stop. Mais les gens sont très gentils et bienveillants. Et quand je vais faire des courses, j’ai l’impression d’être une princesse Disney. (Rires.) C’est toujours un événement et c’est flatteur. Et puis cela me permet de profiter pleinement de mes grands-parents.

« Adulte, C’est un mot que j’ai du mal à m’approprier. Disons que je me sens plutôt « adulescente » »

Ton premier album, Higher, parlait beaucoup de ton entrée dans la vie adulte. Te sens-tu adulte aujourd’hui ?

C’est un mot que j’ai du mal à m’approprier. Disons que je me sens plutôt « adulescente ». Parce qu’un adulte, à mes yeux, c’est mon père ou ma mère. Cela me travaille tous les jours de m’assumer, de devenir indépendante, donc d’accepter de ranger mon chez-moi pour être maîtresse de mon environnement alors que je suis très bordélique, de passer l’aspirateur, de payer mes factures, de faire des trucs rébarbatifs qui donnent une forme de routine... Et j’ai hyper peur de la routine. Mais en même temps, faire tout ça, c’est aussi se rendre service et libérer du temps pour faire des choses créatives.

• L’album d’Alice on the Roof Malade est disponible (PiaS). Elle sera en concert le 13/7 au Baudet’stival (Bertrix), le 18/7 aux Francofolies de Spa pour une carte blanche avec des invités, le 28/7 à Les Gens d’Ere (Tournai), le 31/8 à Scène Sur Sambre (Thuin), le 20/10 au Festival des libertés (Bruxelles).

Retrouvez notre rencontre avec Alice en intégralité dans le GAEL de juillet, disponible en librairie.

GAEL juillet

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