Testé: l’été indien à Madère, entre gastronomie et forêts tropicales

Madère a été élue meilleure destination insulaire au monde par les World Travel Awards à pas moins de six reprises au cours de la dernière décennie. Nos arguments préférés ? Les dauphins, le vin et les forêts tropicales. Par Margaux Vandamme.

Le tout premier vol Ryanair de Charleroi vers la capitale Funchal est l’occasion de découvrir par nous-même comment « l’île aux fleurs » portugaise est parvenue à dépoussiérer son image. Madère me surprend avant même d’atterrir : alors que l’avion entame sa descente entre les majestueuses falaises de l’île, on m’annonce que Funchal possède l’une des pistes d’atterrissage les plus courtes du monde, qui termine sur des pilotis en pleine mer. On prend une grande inspiration... Une petite prière plus tard, l’appareil s’arrête net quelques mètres avant la fin de la piste et les vacances peuvent commencer !

COUCHER DE SOLEIL PARMI LES GRANDS DAUPHINS

Notre point de chute sera l’hôtel Quinta Bela São Tiago à Funchal, un établissement au charme portugais un brin suranné, tout proche de la Zona Velha — le vieux centre — et du bord de mer où il fait bon se promener au crépuscule.

Ce premier soir, nous profitons d’une excursion privée en voilier avec Happy Hour, un verre de cava à la main et en profitant du coucher du soleil. Les chances d’apercevoir des dauphins et même des baleines sont grandes à Madère, grâce aux températures très modérées toute l’année. Et effectivement, alors que nous avons presque perdu espoir, nous les apercevons : des « dauphins à gros nez » surfent sur les vagues laissées derrière notre bateau. Allant de gauche à droite, devant et derrière nous, ils nous font une démonstration de tous leurs talents. Nous terminerons la journée dans l’un des nombreux bars cosy du centre à siroter la fierté locale, la poncha : un cocktail à base de jus d’orange, de citron, de miel et de rhum local. Saúde!

TOUR GOURMAND À FUNCHAL

Le lendemain, le réveil sonne de bon matin et nous mettons le cap sur le Mercado dos Lavradores, dans un bel immeuble Art déco où fleurs et fruits forment une superbe toile de fond. Je rencontre la fleuriste Isabella Pereira, 83 ans, la plus ancienne vendeuse du marché, qui me montre fièrement les plus belles fleurs locales, comme la fleur d’oiseau de paradis orange et le lis africain bleu. L’atmosphère et l’agitation du marché sont un régal pour tous les sens : en plus d’en prendre plein les yeux et les oreilles, je goûte à des fruits tels que l’anona, le fruit de la passion et la banane-ananas qui prospèrent sur cette île tropicale qu’est Madère. Les prix sur le marché sont considérablement plus élevés qu’au supermarché, mais flâner ici est une expérience en soi.

Il est temps de goûter à une autre gourmandise : le vin de Madère. À la cave familiale Blandy’s, nous en apprenons plus sur l’histoire de ces vins fortifiés uniques, qui s’avèrent étonnamment différents les uns des autres grâce aux différents microclimats de l’île. Au coin de la rue, nous nous retrouvons à Uau Cacau : les locaux aiment s’y attabler pour un verre de Madère ou un café accompagné d’une praline (voire deux, trois...). Des œuvres d’art en chocolat colorées, aux saveurs typiques de Madère comme le maracujá, le mel de cana, le tamarillo, le rhum ou la poncha. Comme il sied aux vrais gourmands, nous passons également par la Fabrica Santo Antonio, la plus ancienne biscuiterie de l’île, où acheter des spécialités locales comme le bolo de mel, un gâteau aux épices et aux fruits secs.

DU TÉLÉPHÉRIQUE AU TOBOGGAN

Une ruée vers le sucre plus tard, nous prenons le téléphérique jusqu’au village de Monte, plus de 500 mètres plus haut. La vue est spectaculaire : les rues escarpées de Funchal avec ses pittoresques maisons blanches et ses toits orange s’étendent à nos pieds tan- dis que l’océan scintille en arrière-plan. Arrivés ici, nous nous rendons compte à quel point les montagnes environnantes s’élèvent au-dessus de la capitale. Nous déjeunons au Patio das Babosas tout proche, une adresse où se croisent locaux et touristes. Avec la mer et les nombreuses plantations de fruits à portée de main, il n’est pas surprenant que la cuisine de Madère soit d’une merveilleuse simplicité. Poisson frais, patate douce, avocat (cultivé de manière durable), papaye... ornent la carte de nombreux restaurants. Nous commandons le pulpo et les calamars faits maison, même s’ils ne sont pas au menu du jour. Un bon conseil de notre guide que nos papilles ne regretteront pas... De là, il n’y a qu’un pas vers l’autre attraction phare de Funchal : les jardins botaniques de Monte Palace Tropical Gardens. Une oasis tropicale pleine de fleurs et de plantes exotiques du monde entier, où il est particulièrement agréable de se balader lors des journées chaudes. Pour retourner à Funchal, nous emprunterons l’un des moyens de transport les plus populaires de la ville depuis 150 ans : le toboggan ! Deux carreiros en costume traditionnel nous poussent rapidement en bas de la montagne dans un traîneau en bois avec un grand panier en osier. Pas forcément bon marché, mais très divertissant !

UNE ÎLE CARTE POSTALE

L’archipel portugais est aussi un paradis pour les amoureux de la nature. Bien que Madère et ses îles sœurs ne soient pas grandes, on ne trouve nulle part ailleurs en Europe une telle diversité dans une si petite zone. Avec Madeira Mountain Expeditions, nous partons en tout-terrain à la découverte de la richesse verte de l’île.

Les falaises escarpées qui plongent de façon spectaculaire dans la mer, les forêts subtropicales, les sommets montagneux où l’on domine les nuages, les piscines naturelles en roche volcanique, les plages dorées... À chaque virage, nous nous laissons surprendre par les multiples visages de Madère. Tout comme le paysage, le temps peut changer rapidement : un jour le visage en plein soleil, le lendemain sous un orage d’été au milieu de la jungle pour voir à nouveau les nuages s’écarter de l’autre côté de la rivière. Un paradis tropical en Europe, à quatre heures de vol de chez nous.

Madère possède également l’une des plus anciennes forêts d’Europe : Laurissilva est inscrite au patrimoine mondial depuis 1999 et est le cadre unique de nombreux sentiers de ran- donnée à couper le souffle. La randonnée PR9 Levada do Caldeirão Verde nous emmène par exemple à travers les levadas traditionnelles — les canaux d’irrigation d’un kilomètre de long — à travers la jungle jusqu’à l’une des plus hautes cascades de l’île.

Le point culminant est encore à venir : nous nous arrêtons à l’impressionnante forêt laurifère de Fanal où des bancs de brouillard glissent sur les arbres séculaires. Nous restons un mo- ment pour nous imprégner de l’atmosphère mystique avant de reprendre la route. Nous profitons de notre dernier dîner à Vila do Peixe dans le village de pêcheurs rustique de Câmara de Lobos. Nous portons un toast à Madère et savons déjà que nous y revien- drons très vite.

MADÈRE EN PRATIQUE

Y ALLER

Ryanair vole deux fois par semaine directement de Charleroi à Funchal, en 4 h. Vous pouvez réserver un aller-retour à partir de 98 €. Compensez les émissions de CO2 de votre vol avec l’achat de votre billet ou via des organisations telles que Treecological ou Flygrn.

SÉJOURNER À FUNCHAL

• L’hôtel Quinta Bela São Tiago est un hôtel traditionnel bénéficiant d’un emplacement privilégié dans la vieille ville. ÀPD 125 € POUR 2 PERSONNES. QUINTABELASAOTIAGO.COM OU VIA BOOKING.COM.
• Le Three House Hotel est situé en plein centre. Vue fantastique sur Funchal depuis la piscine sur le toit.
ÀPD 107 € POUR 2 PERSONNES. THREEHOUSE.COM.
• L’hôtel high-tech moderne Next by Savoy Signature séduit avec son bar-rooftop et sa piscine.
ÀPD 74 € POUR 2 PERSONNES. NEXTSAVOYSIGNATURE.COM-HOTEL.COM.

PLUS D’INFOS SUR VISITMADEIRA.COM.

Découvrez cet article en intégralité dans le GAEL d’octobre, disponible en librairie.

Au soleil:

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