Myriam Leroy: « L’écriture, c’est une façon pour moi d’être entendue »

Notre ancienne GAEL Guest, l’auteure Myriam Leroy a fouillé dans ses albums de famille et nous raconte son cliché préféré.

La journaliste, auteure – et ancienne GAEL Guest – Myriam Leroy s’est prêtée au jeu de l’instantané. Pour GAEL, elle a dépoussiéré ses vieux albums de famille pour nous dégoter l’un de ses clichés préférés. Elle nous parle de ses talents de pianiste en herbe à l’occasion de la sortie ce son nouveau livre, Les Yeux Rouges.

« J’ai un chemisier horrible »

« Je dois avoir 7 ans, j’ai un chemisier horrible (d’une marque de fringues dans laquelle mes parents mettaient un point d’honneur à m’habiller) et vu la médaille, le champagne et la présence de mon grand-père paternel, il doit s’agir de ma petite communion ».

Je ne me souviens pas vraiment de qui j’étais quand j’étais enfant. Les souvenirs sont fort
liés aux photos et je n’ai pas été très photographiée. Mais sur celle-là, on me voit très appliquée à jouer sur un synthétiseur (que j’ai probablement reçu pour l’occasion) et je reconnais bien mon côté sérieux et premier degré. Ça ne se voit pas forcément, parce que j’essaye de mettre de l’esprit (entre guillemets) dans les choses que je fais et les gens pensent que j’ai de l’humour, mais en réalité je prends les choses très à cœur et il me manque une bonne dose de légèreté. J’admire toujours les gens qui ont l’air d’avoir des lunettes fantaisie pour regarder l’existence.

Pianiste en devenir?

À l’époque et pendant longtemps, je voulais être chanteuse ou pianiste, ou les deux. J’avais un bon niveau mais beaucoup moins de talent que d’envie. Quand je chantais ou que je jouais du piano, je sentais que toutes les planètes étaient alignées et ça me mettait parfois dans des transes dingues. Paradoxalement, depuis quelques années, je n’écoute quasiment plus de musique alors qu’avant, j’allais à plein de concerts. Même si aujourd’hui, je réalise que je ne serai jamais musicienne et que c’est très bien comme ça, j’ai toujours compris que je devais faire un métier d’expression.

Je ne suis pas quelqu’un de très habile socialement, je suis très timide, je déteste les conflits et j’ai vite tendance à m’écraser. Avoir choisi le journalisme comme métier et l’écriture à travers le théâtre et le roman, ça me force à m’exprimer. Je suis quelqu’un qu’on coupe assez facilement et c’est une façon pour moi d’être entendue. Mes bouquins sont en grande partie de la fiction, mais j’ai l’impression d’affronter les choses avec plus d’honnêteté dans l’expression écrite que dans la vie. »

SON ACTU

Après le succès d’Ariane (finaliste du Rossel et du Goncourt du premier roman), Myriam Leroy revient avec Les Yeux rouges, un roman coup de poing dans lequel notre ex-GAEL Guest met en scène le harcèlement dont elle a été victime sur les réseaux sociaux. De la séduction à l’agression en passant par les menaces et la diffamation, la journaliste parvient à reconstituer avec une écriture glacée et glaçante toutes les nuances de cette violence anonyme qui se déverse encore aujourd’hui sur les femmes osant s’exprimer.

  • Les Yeux rouges, Myriam Leroy, 192 p., éd. du Seuil.

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