Littérature: « La Daronne », le polar qu’on glisse illico dans notre valise cet été

Une brise légère qui nous rafraîchit, le bruit des vagues. Et le livre dont on aimerait qu’il ne se termine jamais, comme ces vacances. Voilà pourquoi on glisse illico « La Daronne » de Hannelore Cayre dans notre valise.

Pourquoi on le met dans sa valise?

Parce que les polars avec un inspecteur scandinave dépressif, une jolie fille qui disparaît pendant son jogging et du sang un peu partout, on commence à saturer. Ça tombe bien, les méchants, les gentils, les flics honnêtes, les règlements de maisons de retraite, la répression des fraudes, le mauvais goût, le politiquement correct, Hannelore Cayre n’en a rien à faire, ou presque. Cette avocate pénaliste, réalisatrice et auteure de cinq romans n’a pas peur de partager avec les lecteurs ses coups de gueule contre les clichés, l’ordre établi et les injustices de la vie. Elle jubile et nous aussi. Dans La Daronne, son héroïne traduit des interrogatoires et des écoutes téléphoniques en arabe pour le compte de la justice française qui la paye au noir (ça se fait).

« Hannelore Cayre nous livre ici le portrait d’une femme abîmée mais affranchie »

Fatiguée par son statut précaire, son veuvage et ses responsabilités financières vis-à-vis de ses deux filles et de sa mère atteinte d’Alzheimer, Patience Portefeux (mélange explosif) décide de sauter de l’autre côté de la barrière en récupérant le butin d’un réseau de trafiquants de drogue. Une aubaine pour cette quinquagénaire bien rangée qui se découvre une seconde moralité et une nouvelle personnalité chez les caïds. Dans une langue agile, maniant aussi bien l’argot que la critique sociale, Hannelore Cayre nous livre ici le portrait d’une femme abîmée mais affranchie et aborde avec un humour fou des sujets qui en manquent cruellement: les populations en mal d’intégration, la déchéance de la vieillesse, la lutte perdue contre la drogue, la tyrannie des apparences. 

Les ingrédients

Les Tontons flingueurs pour la truculence des personnages + Le Journal de Bridget Jones d’Helen Fielding pour les galères au féminin + Gomorra de Roberto Saviano pour les réalités violentes de la drogue.

Les effets

Du rire, des grincements de dents, une larme d’indignation et encore du rire. Attention de ne pas réveiller vos voisins de train ou votre compagnon d’oreiller.

  • La Daronne, Hannelore Cayre, 176 p., éd. Métailié.

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