Rencontre: Noa Moon, entre ombre et lumière

Manon de Carvalho Coomans entre dans l’âge adulte avec un
 2e album sous le sceau du renouveau. Azurite abrite 12 chansons facettées où la chanteuse nous fait voir la vie dans toutes les nuances de bleu, du plus clair au plus profond.

De retour avec « Azurite »

Propulsée à 21 ans en haut des charts avec son hit pop ensoleillé Paradise alors qu’elle n’en avait jamais rêvé, Manon de Carvalho Coomans, alias Noa Moon, s’est complètement remise en question quand il s’est agi de donner un successeur à son premier album, Let Them Talk. Si elle reste mue par un intense besoin de sincérité et d’affirmation, elle délaisse les thématiques adolescentes composées à la guitare pour accueillir un son plus électronique et révéler sa complexité. Lorsque nous la retrouvons, la Bruxelloise de 26 ans qui a grandi à Alsemberg apparaît au mieux dans ses baskets, le regard turquoise habité par la détermination après plusieurs années de doute. Un chemin sinueux qui lui permet d’assumer chaque note de sa nouvelle pépite, Azurite, «un minerai très bleu, avec du mauve et du vert, parfois très sombre, parfois éclatant, avec plein de reflets, dur, froid et beau à la fois».

Quatre années se sont écoulées depuis la sortie de Let Them Talk. En quoi ce temps était-il nécessaire ?

J’ai fini les concerts fin 2014 et les Jeunesses musicales en juin 2015. Je réfléchis toujours énormément, cela fait ma force et ma faiblesse. J’ai voulu chercher qui j’étais vraiment et ce que je voulais dessiner sur mon album. Je suis hyper fière de ce qui s’est passé avant, mais tout s’est enchaîné très vite et je n’ai pas envie de faire de la musique parce qu’on attend de moi que j’en fasse. Pour toucher les gens, un projet doit être hyper personnel. Si je me force, cela risque de ne pas sonner aussi bien. Cela a donc été des années de recherche, d’allers-retours, d’essais. Je me suis aussi détachée de gens avec qui j’avais travaillé, sans que cela soit dû à un problème, mais pour avoir le contrôle sur ce que je fais. Je me suis posé beaucoup de questions de légitimité également: est-ce que cela vaut la peine que je sorte un nouveau disque, est-ce que j’ai des choses à raconter? Heureusement que j’ai les bonnes personnes autour de moi pour m’aider à avoir confiance.

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L’élément marin est assez présent sur Azurite, avec deux titres, The Sea et Ocean. C’est une source d’inspiration importante?

Pour écrire cet album, j’avais envie de m’isoler, mais j’avais besoin de rester près de mes proches, de ma famille. Ce n’était pas le moment pour moi de voyager très loin. Je me suis souvent retrouvée à la mer du Nord pour composer. L’élément marin me fascine et me fait peur en même temps. Il est beau parce qu’il symbolise le renouvellement. C’est ce que je recherchais. Mon inspiration vient de ce que je vis et de ce que je vois autour de moi. J’aimerais arriver un jour à faire un album engagé, mais ce n’était pas encore le moment.

« Je reste entre la description et l’aveu, sans donner de leçons. »

Quelle fonction la musique a-t-elle dans ta vie?

La musique est un prolongement de tout ce que je ressens et surtout une voie d’expression, vu que je suis assez réservée et que j’ai du mal à dire les choses directement. Cela a souvent besoin de tourner un peu en moi puis de sortir sous la forme d’une chanson. Pour plein de sujets différents, qu’ils soient importants ou non. Mes textes sont pudiques, dans le sens où jamais je ne raconterai ma vie personnelle en détail. Je reste entre la description et l’aveu, sans donner de leçons.

My City est consacrée à Bruxelles?

Oui, un truc était bloqué en moi depuis les attentats. Je me suis rendu compte que cela me touchait très fort et que je suis hyper mal chaque fois que je repense à ce qui s’est passé. Ce morceau m’a aidée à sortir mes émotions. Je ne voulais pas l’appeler «attentat» ou «terrorisme» et rajouter une couche de peur, ni «Bruxelles» d’ailleurs, parce que cela arrive un peu partout. C’est une chanson sur mon ressenti par rapport à ça et pas une chanson sur ceux qui ont souffert de manière directe de ces événements. La musique sert aussi à partager.

La scène t’a-t-elle manqué?

Le contact avec les gens m’a beaucoup manqué, oui. Quand les concerts recommenceront, je pense que je vais revivre. Je suis plus dans ma zone de confort quand je suis sur scène que dans un studio à disséquer une chanson. J’ai envie de partager ma musique aussi bien sur des grands podiums que dans de petits lieux. Je serai moins derrière ma guitare. Avant, cela me faisait plutôt peur, à présent, j’en suis heureuse: j’ai tellement de choses à dire avec ces morceaux que je préfère être complètement libre de mes mouvements.

  • NOA MOON, AZURITE (PIAS). DÈS LE 21/4. EN CONCERT LE 15/5 AUX NUITS BOTANIQUE À BRUXELLES,
LE 18/5 À LA ROCKHAL DE LUXEMBOURG ET LE 24/5 AU REFLEKTOR À LIÈGE.

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