Rencontre: Balthazar, les nouveaux kings du rock belge

Après une pause pour cause de projets solos, le très attendu quintette pop-rock belge opère un retour enfiévré avec Fever, un 4e album nonchalant, entêtant, dansant. Un détour que ses deux auteurs- compositeurs- chanteurs ont exploité pour un nouveau regard et de nouvelles vibrations. Par Isabelle Blandiaux.

L’un est blond et très élancé, la tête dans les nuages. L’autre, faussement ténébreux, a le sourire communicatif. Maarten Devoldere et Jinte Deprez se connaissent depuis l’adolescence. À 15‐16 ans, ils avaient chacun leur groupe et jouaient dans une rue commerçante de Courtrai. Plutôt que de rivaliser, ils ont choisi de collaborer, puis ils ont fréquenté ensemble le Conservatoire de Gand. Dès les premiers albums de Balthazar, Applause (2010) et Rats (2012), ils déploient un univers singulier, groovy, moite, riche en chœurs, dans la lenteur, aux mélodies élégantes et dont les atmosphères brumeuses boostent l’imaginaire.

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Ton sur ton avec la série phénomène de la RTBF La Trêve, qui a choisi des morceaux du groupe pour le générique de ses deux premières saisons. Après la longue tournée qui suit leur troisième disque, Thin Walls, les deux musiciens — désormais leaders du rock band belge le plus acclamé et demandé aux quatre coins de l’Europe — décident de se consacrer à leurs projets solos respectifs, Warhaus pour Maarten et J. Bernardt pour Jinte. Un nouveau départ brillant et couronné de succès. Le bassiste Simon Casier et le batteur Michiel Balcaen profitent également de ce break pour lancer leur propre side project, le très recommandable Zimmerman et Rosenahl. À 31 ans, le tandem fondateur se retrouve pour écrire la suite de l’histoire de Balthazar, dans un mood plus détendu, pour un quatrième album, Fever, toujours aussi addictif et texturé, mais plus ludique et séducteur, léger et chaloupé, comme en témoigne le très « stonien » deuxième single, Entertainment.

Faire un break après la tournée Thin Walls, c’était une nécessité pour vous deux ?

Maarten « Oui, on avait tourné quasi pendant six ans parce qu’on avait écrit ce 3e album sur la route et enchaîné avec le studio. On était restés dans la bulle Balthazar pendant tout ce temps. Après la dernière tournée, on avait l’impression de devenir une machine bien huilée. Le danger, c’était qu’il y ait trop de routine dans notre créativité. Je pense qu’on avait tous besoin d’un break pour explorer de nouveaux champs créatifs. Mais nous avons toujours su qu’on se retrouverait après. On s’est bien éclatés et nos projets solos ont très bien fonctionné. Ensuite, on a de nouveau ressenti l’urgence de composer pour Balthazar. »

Jinte « Cela a toujours été le plan de se retrouver après, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. Peut-être que le projet de l’un n’allait pas plaire à l’autre... Mais on est tous les deux devenus super fans du groupe de l’autre. Après ça, on était à nouveau excités de travailler ensemble. »

« Quand tu écris seul, tu sais où cela te mène. Quand on écrit à deux, c’est toujours une surprise:on part d’un endroit et on arrive ailleurs »

Est-ce que cette pause était aussi liée au fait que Balthazar est devenu un groupe très connu, qui joue sur de grandes scènes ?

Maarten « On veut être des rock stars, donc on est heureux de cela (rires). Mais cela crée une forme de pression permanente. »

Jinte « Cela implique aussi de la routine. Tu fais le même show parce que tu sais que ça marche. Tu n’es plus assez libre pour essayer des choses : chaque concert doit être au top. Avec nos projets solos, nous avons recommencé à zéro, nous sommes retournés vers des petites salles et plus de liberté. On a ramené ces vibrations au sein de Balthazar. Nous sommes à présent mieux préparés pour relever le défi de faire de grands shows partout en Europe, en continuant à nous amuser en tant que musiciens. »

Qu’est-ce qui vous unit ? Pourquoi était- ce une évidence que vous alliez vous retrouver ?

Jinte « Les projets solos sont très introspectifs, connectés à ton ego. C’est bien d’en sortir à un moment. Quand tu écris seul, tu sais où cela te mène. Quand on écrit à deux, c’est toujours une surprise: on part d’un endroit et on arrive ailleurs. C’est chouette d’alterner les deux approches. »

Maarten « Je veux juste écrire avec le meilleur songwriter, et c’est Jinte ! On joue dans un groupe depuis l’adolescence et avec le temps, on finit par considérer que travailler avec les autres est acquis. Puis, quand tu les regardes de l’extérieur, tu redécouvres tout le respect que tu as pour eux et leur talent. Tu prends conscience du fait qu’on forme un collectif hors du commun. Ce serait stupide de ne pas continuer. »

Lisez cet article en intégralité dans le GAEL de février, toujours disponible en librairie.

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