Psycho: comment reconnaître une amitié toxique?

Entre ces deux formes d’amour, pour l’élu de son cœur ou pour ses amis, c’est cette dernière qui est la moins valorisée. Et pourtant, elle est aussi essentielle à notre équilibre. Mais savons-nous, là aussi, bien nous entourer ? Des experts et témoins nous éclairent.

Quand une amitié devient-elle toxique?

Marina Blanchart, psychologue : « Une amitié saine nous nourrit, nous grandit, nous donne des ailes. Elle nous laisse libre d’avoir d’autres amitiés, le compagnon qu’on a, etc. On donne et on reçoit. Si on s’aperçoit qu’une amitié nous enferme, nous impose certains comportements et nous empêche d’agir comme on l’a choisi, l’idéal est de pouvoir l’exprimer à l’autre : “J’ai l’impression que je n’en fais jamais assez pour toi”, “Je me sens obligé de choisir entre toi et...” Cela peut donner à cette amitié l’occasion de grandir. La faute est exclusivement rejetée sur vous ? C’est peut-être le signe qu’il vaut mieux prendre de la distance. »

Selma Franssen, une journaliste qui a enquêté sur l’amitié : « Il arrive qu’on se sente vidé après avoir passé du temps avec un ami, ce n’est pas forcément une relation toxique pour autant. Mais si la relation vous donne systématiquement trop peu de place ou si vous restez coincé dans un schéma négatif, la relation est nuisible. Il n’est vraiment pas facile de mettre fin à une amitié, à plus forte raison si elle dure depuis des années et que vous avez partagé beaucoup avec l’autre. »

« C’est là que j’ai décidé que j’allais laisser s’éteindre cette amitié »

Célia (54 ans), raconte son expérience d’amitié toxique: « Mettre fin à une histoire d’amour, c’est douloureux, mais on est tous passés par là, alors on sait comment faire. En amitié, c’est très différent. Cela faisait déjà longtemps que je n’avais plus aucun plaisir à voir Marie, une amie que je connaissais depuis mes études. Je n’avais pas le cœur de la bannir définitivement de mon existence, mais je me sentais utilisée à chaque fois que j’avais rendez-vous avec elle. Nous ne parlions que de ses problèmes à elle, il ne lui venait pas à l’esprit de demander comment moi j’allais. Il est même arrivé que je n’aie pas la parole une seule fois sur toute une soirée. L’an dernier, elle m’a reproché de ne pas être assez présente, alors que j’allais marcher avec elle toutes les semaines pendant le confinement. C’est là que j’ai décidé que j’allais laisser s’éteindre cette amitié. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Je me sens toujours coupable de ne pas décrocher quand elle appelle ou de répondre que je n’ai pas une minute à moi. J’imagine qu’entretemps, elle a compris, car ses tentatives d’approche se font plus rares. C’est triste que ça ait évolué dans ce sens, mais je me sens plus légère depuis que Marie est moins présente dans ma vie. »

+ de psycho:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu des partenaires

Contenu sponsorisé