Blues post-série: quand le dernier épisode sonne le début de la déprime

Pour vous, Netflix est la meilleure invention du siècle et vous refusez de penser au jour où votre série préférée se terminera ? Vous avez le profil de la série-addict, comme Elizabeth, une lectrice qui nous a raconté comment elle a dit adieu à ses héros de fiction préférés.

Bye bye « Sex And The City »

« J’ai découvert Sex and the City en 2000. Je me souviens que j’étais à l’hôtel, à Paris. J’étais en train de zapper et tout à coup, je tombe sur deux épisodes de cette série retransmise sur une chaîne française. Je n’arrivais pas à décrocher mes yeux de l’écran. C’était la première fois que je voyais Sarah Jessica Parker non pas dans un film, mais bien dans une série. À l’époque, on avait l’impression qu’une comédienne devait choisir son camp. Aujourd’hui, c’est différent. Des superstars d’Hollywood jouent dans des séries. Comme Nicole Kidman et Reese Witherspoon dans Big Little Lies, par exemple.

De retour chez moi, je n’ai pas continué à regarder. Ce n’est qu’un peu après que j’ai vraiment commencé à suivre la série et... que je suis devenue vraiment accro. Au point d’acheter tous les DVD. D’abord à l’unité puis, comme une vraie fan, je me suis carrément offert le coffret collector. L’idée, c’était de pouvoir visionner les saisons 1 à 6 sans devoir m’interrompre. Les derniers épisodes, je les ai regardés avec ma meilleure copine.

« Sex and the City était comme une bulle dans laquelle j’adorais me réfugier. »

À l’époque, nous vivions à Londres. Tout comme moi, elle était accro. Comme nous n’avions pas assez d’argent pour payer la redevance télé dans notre appart, on regardait les épisodes sur un vieil ordinateur portable. Le meilleur moment de tout notre séjour londonien. J’avoue qu’à la fin du dernier épisode, je me suis sentie un peu déprimée, comme perdue. Sans vraiment que je sache pourquoi, je suis du genre à adorer regarder tout le temps la même chose. Sex and the City était comme une bulle dans laquelle j’adorais me réfugier. Regarder la même intrigue encore et encore est pour moi une thérapie. Pendant un épisode, j’ai l’impression de pouvoir mettre mon cerveau en mode pause et de vivre dans le monde que j’ai choisi. J’imagine que certaines personnes ressentent la même chose lorsqu’elles regardent le championnat du monde de foot (elle rit).

Un film décevant

Quatre ans après la diffusion du dernier épisode, lorsque le film issu de la série est sorti, j’avais hâte d’aller le découvrir au cinéma. J’ai été extrêmement déçue, par ce film-là, mais aussi par le second. Ils ont transformé la série en un concept exagérément glamour. Je ne me sentais plus aucune affinité avec les personnages. Dans la série, le style de vie de Carrie et de ses copines était juste hilarant. Dans le film, c’était tellement too much qu’on n’y croyait plus. Trop de luxe tue le luxe, c’est certain.

Est-ce que je recommanderais cette série ? Absolument. Je pense que pas mal de thématiques sont encore d’actualité. Le petit bémol : les quelques remarques sexistes perceptibles dans les dialogues. Vingt ans ont passé depuis le début du tournage de Sex and the City. Après l’affaire Weinstein & Co, il est certain que certains modes de pensée passent mal aujourd’hui. Le tout est de se remettre dans l’ambiance de l’époque. Dans Mad Men, le personnage de Don Draper ne se prive pas non plus de lâcher des phrases misogynes. Aujourd’hui, plus aucun scénariste n’oserait. Cette petite réserve mise à part, les problèmes relationnels et sexuels des personnages n’ont pas changé.

« Il m’arrive souvent de regretter l’époque où on avait encore le plaisir de tomber par hasard sur une chouette série »

Après Sex and the City, j’ai à nouveau éprouvé un blues post-série, mais pas de manière aussi intense. Je me remets beaucoup plus vite. Il faut dire que le choix est tellement large qu’il n’est pas difficile de trouver une remplaçante à votre série préférée. J’ai un peu l’impression de jouer à la vieille en disant ça, mais il m’arrive souvent de regretter l’époque où on avait encore le plaisir de tomber par hasard sur une chouette série ou un album de dingue dans les rayons d’un disquaire. Depuis l’arrivée d’Internet dans nos vies, le travail est déjà prémâché. Cette magie, quoi qu’on en dise, n’existe plus. »

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