David Jeanmotte: « Quand mon copain me dit que je suis sexy, je me dis qu’il ment »

Le « relookeur préféré des Belges » et chroniqueur de la RTBF est exactement ce qu’il a l’air d’air d’être quand on ne le connaît que via la télévision : bruyant, drôle, coloré, sans filtre, pailleté, bavard, bienveillant et d’une gentillesse à toute épreuve. David Jeanmotte est aussi d’une déconcertante honnêteté. D’après un texte de Florence Hainaut. Photos: Laetizia Bazzoni.

Cet article fait partie de notre dossier paru dans le GAEL d’octobre. Pour y accéder gratuitement, connectez-vous ci-dessous!

Ça a changé quoi, dans ta vie, de faire de la télé ?

Alors la télé, ça nourrit l’ego, de n’importe qui. Quand j’ai commencé il y a quatorze ans avec Sans chichis, j’étais fier, fier de pouvoir être dans la machine, d’être sur cette chaîne nationale. La RTBF, c’était énorme. Moi, je ne connaissais rien à la télé, même si je l’ai beaucoup regardée. Ce qui a changé, aussi, c’est que j’ai trouvé là un espace d’expression. La télé me permet d’être moi, d’apporter des choses artistiquement. Dans Sans chichis, je m’exprimais à travers mes muses, je peignais sur elles.

Tes muses, ce sont les femmes que tu relookes ?

Toutes mes relookées sont mes filles, je suis super maternel et paternel avec elles.

Tu gardes le contact avec elles ?

Elles me contactent quand elles veulent ! Parfois, je les revois dix ans après et je les reconnais directement. J’ai noué des amitiés très fortes avec certaines. J’en ai même déjà accompagné en fin de vie, j’ai aussi accompagné des enfants jusqu’à la fin, à l’hôpital Reine Fabiola. Je les vois, ils ne sont plus là, mais je les vois. Ils sont là-haut. Dis, tu es en train de me faire pleurer...

Tu t’investis énormément d’un point de vue émotionnel...

Si tu n’es pas sincère et réel, ça ne fonctionne pas. C’est le vrai qui fonctionne. Sinon ça ne sert à rien.

Et tu retires quoi, de tout ça, qu’est-ce que ça t’apporte ?

La confiance, l’émotion. La vérité. Ce sont des galons. Quand tu reçois ça, cette confiance, comment veux-tu ne pas être bien ? Parce que tu crées du bien. Quand la personne te demande de tenir sa main quand elle s’en va, que veux-tu dire de plus que merci ? C’est de l’amour, tout ça.

Arrête de pleurer ou je vais m’y mettre aussi ! Bon, et toi, quand tu auras vécu ta vie, qui te tiendra la main ?

Moi, j’ai dit à tout le monde qu’il fallait faire une grosse fête. Faut taguer le cercueil, mettre des brols dedans, des souvenirs. Secouez-moi, me laissez pas figé, prenez le bazar et secouez-le, mettez-moi une perruque et faites des selfies, c’est le Doudou ! Faites-vous plaisir. Soyez vivants ! Soyez heureux !

 

 

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Oui, enfin, si tout le monde est heureux quand tu décèdes, ça n’est pas non plus une super nouvelle...

J’aime rendre les gens heureux, je les rends plus heureux que moi je ne me rends heureux. J’aime les aider et les faire sourire. En fait, je me rends heureux en sentant leur joie à eux. C’est comme ça que je me sens utile et c’est ça qui me fait plaisir. Je me suis rendu compte il n’y a pas si longtemps que je suis utile aux personnes que je connais et que je côtoie.

Loin de moi l’idée de faire de toi un service public, mais tu es aussi utile aux inconnus et inconnues qui te voient à la télé.

Parfois, ça n’est pas immédiat. Il y a des gens qui me disent qu’ils me détestaient, mais qu’après une conversation avec moi, bah ils m’aiment bien, ils ne s’attendaient pas à ça. Mais tu ne peux pas avoir de lumière sans ombre. Moi, je suis très angoissé, depuis tout petit. Si je ne fais rien, je me sens nul. Si je ne pense pas au travail, je ne pense plus à rien. J’adore travailler. Ma vie privée passe après mon travail, parce que mon boulot, c’est l’amour que j’échange avec les gens.

Est-ce que tu te regardes à la télé ?

Non. Je ne me supporte pas. Et quand les gens me disent qu’ils ne me supportent pas, je leur dis que je les comprends. Je suis hyper excité, je ne sais pas le contrôler. C’est comme ça. Mais non, je ne m’aime pas.

Tu dis ça très simplement, légèrement ; or, c’est un peu triste, comme constat.

Je n’ai jamais eu le corps que je voulais, je n’aime pas ma peau, ni mes cheveux. Je n’aime que mes dents, c’est pour ça que je les montre toujours ! Quand mon copain me dit que je suis sexy, et il me le dit tous les jours, je me dis qu’il ment. Mais je vois bien qu’il ne ment pas.

Comment on fait pour ne pas s’aimer et pourtant s’assumer autant ?

Je crée. En m’habillant, me coiffant, me maquillant, j’offre à voir un tableau. Et je me sens moi, vu que j’ai créé ce tableau. Quand je rentre chez moi, j’enlève les plumes et les paillettes et je suis un poulet tout nu et tout blanc !

L’INTERVIEW INTÉGRALE DE DAVID JEANMOTTE VOUS ATTEND DANS LE GAEL D’OCTOBRE, DISPONIBLE EN LIBRAIRIE.

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