David Jeanmotte: « J’aimerai toujours mon ex-femme Cathy »
Le « relookeur préféré des Belges » et chroniqueur de la RTBF est exactement ce qu’il a l’air d’air d’être quand on ne le connaît que via la télévision : bruyant, drôle, coloré, sans filtre, pailleté, bavard, bienveillant et d’une gentillesse à toute épreuve. David Jeanmotte est aussi d’une déconcertante honnêteté. Il nous dévoile quelques aspects de sa vie privée. Par Florence Hainaut. Photos: Laetizia Bazzoni.
À seulement 26 ans, tu montes ta société de jeux vidéo. Et ça cartonne.
Je bossais jour et nuit. J’ai embauché jusqu’à 75 employés. J’étais riche à millions (de francs belges, attention !). Et puis tout s’est écroulé le 11 septembre 2001 avec l’attentat contre les tours jumelles. Mes clients, c’étaient des grosses boîtes américaines. Elles étaient désolées mais elles risquaient des sanctions si elles continuaient à travailler avec des pays ayant refusé de participer à la guerre en Irak. J’ai fait faillite.
Et tu l’as très mal vécu.
J’ai été déchiqueté. Je réussissais, je brillais, puis soudainement, tout s’est écroulé. Encore aujourd’hui, quand j’entends un ventilateur d’ordinateur, j’ai des nausées. J’ai tout perdu et je n’ai pas compris. Après ça, j’ai été agressif, horrible, puant. J’étais triste et aigri, en colère, et cette colère est retombée sur les personnes qui m’aimaient. Je m’en veux beaucoup.
Cette période a marqué le début de la fin avec Cathy, après vingt-trois ans de relation.
Oui, j’ai été horrible avec elle. Le feu s’est éteint. C’est une grosse défaite pour moi, même si on s’est séparés avec énormément de bienveillance et qu’on est toujours restés extrêmement proches. Quand elle a rencontré son compagnon actuel, quelques mois après notre séparation, je suis la première personne qu’elle a appelée. Et quand j’ai rencontré le mien, Guillaume, avant même le premier bisou, je l’ai appelée. Je l’aimerai toujours. On est très amis tous les quatre, d’ailleurs, on fait des repas ensemble, on rigole énormément.
« Les gens pensent que je vis dans un château, alors que pas du tout, je vis dans un 60 m2 et c’est super, parce que je peux faire le ménage moi-même. »
On m’a dit que tu avais un rapport très décontracté à l’argent, que tu étais extrêmement généreux.
Ma grand-mère m’a toujours dit que j’allais mourir sur la paille et je disais : « Oui, mais avec le sourire ! » J’ai toujours donné. Qu’est-ce qu’on s’en fout, de l’argent ! Les gens pensent que je vis dans un château, alors que pas du tout, je vis dans un 60 m2 et c’est super, parce que je peux faire le ménage moi-même.
Est-ce qu’il y a une question que je ne t’ai pas posée et qui manque dans cette interview ?
Oui.
Et c’est quoi ?
« Quelle est la phrase qui t’a le plus touché ? »
Je t’écoute.
C’est une amie qui m’a raconté cette histoire. Une femme se présente devant le dalaï-lama et elle est très heureuse de le rencontrer. Elle parle, elle parle, elle lui explique qu’elle a fait ceci, cela, tout ce qu’elle a réalisé. Quand elle a fini, le dalaï-lama lui demande... (il s’arrête, pris par l’émotion) : « Et qu’est-ce que tu as fait pour les autres ? » Cette phrase a changé ma vie. Aujourd’hui je peux le dire, le jour où je verrai le dalaï-lama, je pourrai lui raconter tout ce que j’ai fait pour les autres.
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