Adeline Dieudonné: « je préfère vivre seule, ça me permet de tout contrôler »

Multiprimé, multitraduit, son premier roman, La Vraie Vie, l’a révélée en 2018, à l’âge de 35 ans. Notre Guest du mois de juin Adeline Dieudonné récidive avec Kérozène, qui promet déjà un succès explosif. Regard angélique mais talent diabolique, elle nous a laissées lire entre ses lignes. Par Paloma de Boismorel. Photos: Laetizia Bazzoni.

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Quelle partie de ton métier préfères-tu ?

J’ai découvert tout le processus avec La Vraie Vie, mais c’est avec Kérozène que j’ai pu comprendre ce qui me plaisait vraiment. En fait, ce que je préfère, c’est la fin de l’écriture, quand je vois enfin à quoi ça va ressembler. Il y a une sorte de basculement, c’est comme si j’avais peint une fresque dans le noir et que j’allumais la lumière. J’ai tout à coup une vue d’ensemble et je n’ai plus qu’à faire des retouches. Pour mon prochain livre, j’aimerais trouver une méthode qui me permette de peindre un peu moins dans le noir. J’ai d’ailleurs commencé un roman après La Vraie Vie que j’ai dû arrêter, j’avais trop de matière et c’était trop vertigineux. Peut-être que je le reprendrai un jour.

As-tu parfois l’impression de devoir choisir entre la vie et l’écriture ?

Complètement. Ce qu’il y a d’épuisant dans le boulot d’écrivain, c’est que tu passes ton temps à essayer d’empêcher le monde extérieur de t’envahir. Aujourd’hui, dire non fait partie de mon job, je dois protéger mon travail. C’est pour ça que je préfère vivre seule. Ça me permet de tout contrôler. Surtout que j’ai toujours eu tendance à faire passer les besoins des autres avant les miens et la personne avec laquelle je vivais finissait toujours par le payer. Bien sûr, ça ne marche pas avec les enfants, tu ne peux pas les mettre à distance.

 

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Quel genre de mère es-tu ?

Une mère plutôt cool, pas angoissée en tout cas. Quand mes filles ne sont pas là, je ne les appelle pas, je sais que tout se passe bien. Elles ont 13 et 7 ans et sont déjà très autodisciplinées. Il n’y a pas beaucoup de règles, mais je suis inflexible. Les enfants ont besoin de repères pour se créer leurs propres espaces de liberté. J’ai été une mère très disponible quand elles étaient petites. Je leur ai consacré chacune un an complet de ma vie, en les portant, les nourrissant et en dormant avec elles. Elles ont été gavées d’affection dès le début.

Qu’as-tu ressenti à la publication de ton premier roman ?

Je savais que très peu de manuscrits sont édités. Je connaissais déjà un peu cette réalité-là avec les castings. J’ai envoyé le premier jet à L’Iconoclaste et Julia Pavlowitch m’a répondu qu’il y avait de la qualité dans mon texte mais qu’il y avait aussi encore du boulot. Je l’ai rebossé pendant trois mois. Quand j’ai appris qu’il allait être publié, j’étais hyper heureuse. L’idée que j’avais écrit un roman et qu’il serait dans les librairies avec mon nom sur la couverture, c’était déjà magique.

Quel impact a eu le succès dans ta vie personnelle et dans ton écriture ?

Le succès m’a offert une liberté financière, avec la fierté de gagner ma vie sans dépendre de qui que ce soit, mais aussi la liberté de pousser des portes et de proposer des projets qui me plaisent sans avoir à affronter des refus. J’ai longtemps souffert de ça en tant que comédienne. Sur le plan de l’écriture, maintenant, j’ai beaucoup plus confiance en mon instinct. C’est vrai que je peux encore me planter, mais j’ai aussi une équipe éditoriale derrière moi. Je suis heureuse d’avoir surmonté l’étape du deuxième roman. Le plus important, c’est que je suis contente du livre en lui-même, c’est exactement ce que j’avais envie d’écrire. J’ai vraiment l’impression d’avoir donné le meilleur de moi-même. En plus, c’est aussi un succès et ça, c’était pas acquis. Je me disais que j’avais juste eu un énorme coup de bol pour le premier...

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