François Heureux: « Même les matins difficiles, quand le micro s’allume, j’oublie tout »

Certaines personnes ont le don de diffuser des ondes positives. Leur aura nous est encore plus bénéfique quand elle contrecarre la couleur des infos et la météo. Voir le verre à moitié plein : une affaire de caractère, de choix conscient... et aussi de chance. François Heureux, journaliste et présentateur aux commandes de l’émission Matin première, nous explique ce qui fait de lui un incorrigible optimiste. Interview: Anne-Sophie Kersten. Photo: Joris Casaer.

François Heureux, 45 ans, journaliste présentateur de Matin Première

« Comment je fais pour réveiller les auditeurs de bonne humeur malgré les infos pas toujours drôles ? Je vous avoue que je ne me suis jamais posé la question ! J’ai en tête ma mission, qui consiste à traiter tous les sujets même les moins réjouissants, de la manière la plus juste possible, tout en cueillant les gens au saut du lit. Ça ne servirait à rien d’avoir un ton qui rajoute du malheur au malheur. Étant moi-même un optimiste invétéré, je vois naturellement le bon côté des choses. J’ai toujours été un grand amoureux de la vie. Je suis conscient que j’ai beaucoup de chance, que nous ne sommes pas tous égaux. Il n’est pas donné à tout le monde de voir la vie du bon côté, pour des raisons évidentes de réalités économiques et sociales.

« Quand je me lève à 3 h 30, que la Belgique dort d’un sommeil profond, il y a quelque chose de grisant à me mettre en route »

Par ailleurs, j’adore le matin. C’est à ce moment de la journée que j’ai le plus d’énergie. Même ado, j’étais incapable de dormir très tard. Quand je me lève à 3 h 30, que la Belgique dort d’un sommeil profond, il y a quelque chose de grisant à me mettre en route. À la rédaction, on est un petit noyau d’une dizaine de personnes. Cela crée une solidarité, de l’énergie positive. Certains matins, par exemple quand la Russie de Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine, il n’est évidemment plus question d’amener du sourire. Ce jour-là, un seul réflexe : informer, de la manière la plus ciselée possible. Réussir à faire comprendre aux auditeurs l’ampleur de l’événement et ses répercussions sur leur quotidien. J’estime que nous aurons bien fait notre travail si ceux qui nous écoutent ont compris les enjeux du conflit. S’ils sortent de la matinale avec une clé de compréhension — et d’autres matins où l’actualité est plus légère en ayant été émus ou en ayant ri —, l’objectif est atteint.

« Même les matins difficiles — par exemple si j’ai très peu dormi —, quand le micro s’allume, j’oublie tout »

Comme pour tout le monde, il y a des matins plus compliqués. L’optimisme n’empêche pas d’être critique : c’est essentiel pour maintenir un bon niveau de qualité journalistique. Il peut m’arriver de devoir chercher l’inspiration et l’énergie plus profondément, mais j’essaie que cela ne s’entende pas. Je ne fais pas cette émission pour moi, mais pour les gens. Je suis bien aidé par la magie de la radio, sa proximité et son authenticité : même les matins difficiles — par exemple si j’ai très peu dormi —, quand le micro s’allume, j’oublie tout. Ce que j’adore dans ce média, c’est la parole adressée directement à tout le monde et à chacun. Alors que la télévision est une grosse machine, la radio est plus immédiate. Je m’adresse à vous de façon intime, comme si nous entamions une conversation autour d’une table. Et ça fonctionne : je m’en rends compte quand je rencontre des auditeurs et qu’ils me disent : “À demain matin !” Je ne les vois pas, mais je sais qu’il sont là. Ça aussi, c’est un dopant. »

  • MATIN PREMIÈRE, SUR LA PREMIÈRE, DU LUNDI AU VENDREDI, DE 6 À 9 H, AVEC SOPHIE BREMS.
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