Ma green entreprise: en coulisses avec le cofondateur de PLNT

Pour vous aider à #conso-mieux, GAEL dresse chaque mois le portrait d’entrepreneurs belges qui se bougent et innovent dans le respect des hommes et de la nature. Ce mois-ci : Hans Snijder, cofondateur de PLNT. Par Annelore De Donder. Photo et vidéo: Charlotte Van Noten.

Nous nous sommes rendues à Anvers dans la première ferme verticale intérieure automatisée pour demander à son PDG et cofondateur, Hans Snijder, pourquoi des chefs de restaurants, comme le Pristine, l’un des établissements de Sergio Hermann, étaient tombés amoureux de son chou bio-plus-ultra, mais aussi de ses super-bettes ou de son magique-basilic.

Expliquez-nous le slogan de PLNT : « Beyond bio ».

« Nous allons effectivement au-delà du bio. “Biologique” ne signifie pas qu’aucun pesticide n’est utilisé. Nos plantes, elles, ne sont pas semées en pleine terre, mais dans un substrat de noix de coco pur avec des nutriments ajoutés. Elles sont cultivées dans un environnement complètement contrôlé, hermétiquement protégé du monde extérieur. Rien à combattre donc, ni insectes ni maladies. Nos plantes n’ont pas été aspergées d’une seule goutte de pesticide, que ce soit chimique ou biologique. Vous pouvez les manger à peine cueillies. »

Contrôler cet environnement de croissance implique une dimension très technologique. Peut-on encore parler de nature ?

« Je suis un techno-optimiste ; je crois en l’inventivité humaine. Quand je suis devenu père, j’ai commencé m’intéresser à la qualité de notre alimentation — que donnons-nous à manger à nos enfants ? —, mais aussi aux processus de production, à l’agriculture et à ses conséquences négatives sur la nature. La technologie peut offrir une solution au manque de diversité, au problème du transport, à l’impact climatique... L’agriculture verticale s’est avérée être une solution très intéressante. Elle permet de combiner durabilité extrême et qualité optimale. Nous avons commencé à travailler avec Urban Crop Solutions, une structure qui a développé un système de carrousel dans lequel quatre glissières remplies de plantes tournent automatiquement dans un récipient fermé. Tous les paramètres — air, eau et lumière — sont parfaitement adaptés à la culture de nos herbes et légumes à feuilles, soit 10 000 par semaine, environ 33 herbes différentes, 14 types de salades et 9 types de germes. »

Ne ressent-on pas ce manque de pluie, de soleil... ?

« C’est psychologique : rien ne vaut le soleil ou la pluie, mais nous nous assurons que les nutriments nécessaires sont présents. Les plantes n’ont besoin que d’un spectre lumineux très limité pour pousser. Nous le leur donnons via une lumière LED rouge et bleue. Le goût de nos légumes est unique. Après avoir goûté notre basilic, les gens n’ont plus envie de revenir à celui du supermarché qui, au bout de deux jours, est complètement flétri. Lorsque vous achetez des herbes et des légumes à feuilles dans un supermarché, ils viennent d’un champ, mais avant qu’ils ne vous parviennent, ils passent par de nombreuses étapes : quelqu’un les coupe, puis d’autres personnes les lavent, les emballent, les distribuent et les mettent en rayon. Ici, tout est fait localement. On sème dans nos bacs, on cultive dans les casiers et, au bout de quatorze jours, on récolte nos légumes à la main et on livre le jour même. Nos produits ne pourraient pas être plus frais et plus savoureux. »

‘La technologie peut offrir une solution au manque de diversité, au problème du transport, à l’impact climatique...’

Plus la chaîne est courte, plus elle est durable. Parlez-nous de la durabilité dans votre exploitation.

« Le concept de réemploi est présent à tous les niveaux du projet. Les conteneurs dans lesquels nous nous trouvons sont d’anciens conteneurs maritimes que nous avons remis à neuf. Nous ne travaillons qu’avec des emballages consignés. Tout ce que nous utilisons pour livrer est recyclé. Ce principe du zéro déchet se reflète également dans ceux que nous produisons nous-mêmes : du compost, uniquement. Ce compost est utilisé par une structure locale comme engrais naturel. Le substrat de coco dans lequel nous semons est lui-même le reste d’un produit qui est déjà un déchet ; des textiles sont fabriqués à partir de dérivés de flocons de noix de coco et de lait, et le substrat est issu du surplus de tout ça. 95 % de notre eau est récupérée et nous ne travaillons qu’avec de l’électricité verte. Les livraisons se font exclusivement par vélo cargo. Nous ne gaspillons pas de nourriture : nous ne cultivons que ce que nous pouvons vendre. Nous livrons nos légumes dans une vingtaine de restaurants. Et pour nos 120 clients particuliers, nous travaillons avec un système d’abonnement. Et si on a des restes, ils sont écoulés par le biais de l’appli Too Good To Go ou des associations Foodsavers, qui travaillent avec des surplus alimentaires. »

On peut se demander pourquoi l’agriculture verticale n’est pas plus utilisée dans nos villes...

« C’est un concept très jeune. Pas mal de développements sont en cours. De plus, les terres urbaines sont cent fois plus chères que les terres agricoles et on ne peut pas tout faire pousser — les cultures potagères, par exemple, ne sont pas encore à l’ordre du jour. Mais de plus en plus d’agriculteurs commencent à utiliser le système dans leurs serres. Supposons que nous puissions un jour transférer une partie de l’agriculture dans les villes. Les terres libérées pourraient alors être utilisées pour créer des zones dédiées aux loisirs ou pour planter des forêts alimentaires... »

Dans un scénario idéal, à quoi ressemble l’avenir de PLNT ?

« Nous ouvrirons un deuxième site dans le sud du pays d’ici 2023. Et idéalement, PLNT prendra pied dans toutes les grandes villes européennes. »

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