Parents d’accueil: le témoignage touchant de Marc et Philippe
Le cocon familial est la plus belle façon de se réchauffer. Mais où se réfugier quand sa famille est bancale ou vit à des milliers de kilomètres ? Nos témoins ont fait entrer chez eux et dans leur vie quelqu’un qui cherchait un foyer. PAR MARIE HONNAY ET JOHANNA LAURENT. PHOTOS : DIEGO FRANSSENS.
MARC (49 ANS) ET SON MARI PHILIPPE (59 ANS) SONT LES PARENTS D’ACCUEIL DE PAUL* (8 ANS), LYDIA* (5 ANS) ET LUCIE* (4 ANS), TROIS ENFANTS ARRIVÉS CHEZ EUX ENTRE 2011 ET 2016. Noms d’emprunts.
Le témoignage de Marc et Philippe
Marc « J’ai un jour rencontré une dame qui venait d’accueillir un enfant de 7 ans. Après une longue discussion avec elle, j’ai téléphoné à Philippe : et si on se lançait ? »
Philippe « J’ai tout de suite dit oui. Marc et moi étions ensemble depuis plus de vingt ans. La seule chose qui me faisait peur, c’est qu’on n’accepte pas notre candidature à cause de notre homosexualité. On nous a vite rassurés sur ce point. »
Marc « Au départ, Paul devait venir chez nous pendant trois semaines dans le cadre d’un accueil d’urgence. Il est resté. »
Philippe « Tout est allé très vite. En 24 heures, nous avons débarrassé le bureau de Marc pour lui aménager une chambre. Nos amis nous ont donné un lit, des vêtements... »
Marc « Nous avons pu accueillir Lydia deux ans plus tard, puis Lucie en 2015. »
Philippe « Ils s’adorent. Ils forment une vraie fratrie.»
Marc « Nous ne leur cachons rien de leur réalité. Et nous ne dénigrons jamais leurs parents. Paul pense parfois que sa maman ne l’aime pas. Nous le rassurons : au contraire, avoir autorisé une autre famille à s’occuper de lui est une preuve d’amour. Lydia voit sa maman une heure et demie par mois. Lorsqu’elle fait un cadeau à Lydia, elle en amène aussi pour Paul et Lucie. »
Philippe « Chaque année, on passe devant le tribunal pour renouveler la procédure de placement. Sinon on vit au jour le jour en essayant de leur offrir le meilleur. Nos enfants ont chacun trois papas, une maman et une marraine. Est-ce qu’il y a un risque qu’on nous les reprenne ? Il est minime, mais il existe. Ce qui est sûr, c’est que le capital amour qu’on leur donne, on ne pourra jamais le leur enlever. »
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