Karen Boers, co-fondatrice et CEO de BeCode: une entrepreneuse engagée

«Je suis devenue entrepreneuse un peu par hasard, parce que personne ne voulait me salarier pour les services que je rendais. Et j’ai rapidement découvert le plaisir de créer de la valeur!» s’exclame Karen Boers, co-fondatrice et CEO, entre autres, de BeCode, une école de codage pas comme les autres.

«Au fil de mes précédentes fonctions, j’avais eu l’occasion de constater l’ampleur des problèmes de recrutement rencontrés par les entreprises IT faute de candidats possédant les compétences nécessaires. Le chiffre actuel de 12.000 offres d’emploi non satisfaites devrait atteindre 30.000 en 2020, dans deux ans et demi. C’est un drame pour notre économie! Par ailleurs, le chômage qui atteint jusqu’à 26% des jeunes et 20% des personnes en âge de travailler constitue aussi un drame, social celui-là. Nous nous sommes donc demandé comment transformer de manière humaine et peu coûteuse ces deux problèmes en une opportunité. L’idée de BeCode venait de germer!»

Public fragilisé mais talentueux

«Ceux qui ont quitté prématurément l’école se sont trop souvent entendu dire qu’ils n’étaient pas capables. Il faut donc les convaincre qu’ils ont du talent, que ce qu’on leur propose n’est pas si difficile, qu’il ne faut pas être ingénieur pour élaborer un site web. Pour entrer en contact avec eux, nous avons travaillé avec les missions locales pour l’emploi, Bruxelles Formation, le VDAB et l’ONEM etc… En plus, nous pouvons évidemment compter sur le soutien de notre partenaire privilégié Simplon.co, une école de codage française qui depuis quatre ans forme en six mois un public fragilisé (personnes sans diplôme, non francophones) à la programmation et à l’emploi avec un taux de réussite de plus de 70%

« les enseignants interviennent plus en tant que coaches que comme des professeurs »

Six mois de formation globale

«Notre formation s’étend sur six mois plus un mois de stage et est entièrement gratuite grâce à nos partenaires tels que Telenet, Orange et les fondations Petercam et 4Wings pour ne citer que les principaux. Notre propos n’est pas de former nos élèves seulement à la technologie, mais bien à la globalité de la fonction qu’ils seront amenés à occuper: à côté des compétences digitales, ils doivent aussi apprendre à structurer et présenter un projet, à respecter des deadlines, à côtoyer des clients, à se présenter. Chez nous, les enseignants interviennent plus en tant que coaches que comme des professeurs, pas de transmission ex-cathedra des connaissances mais plutôt la confrontation directe à des projets très concrets soumis par de véritables clients tels que la Croix Rouge, la police fédérale, Immoweb ou le groupe Petercam. Une partie de la formation repose aussi sur le principe du ‘learn by teaching’: nos étudiants doivent être en mesure de transmettre les matières qu’ils ont étudiées… parfois à des publics aussi relevés que des fonctionnaires européens. Voilà qui booste la confiance en soi !»

Ambitions nationales

«Nous allons bientôt fêter notre premier anniversaire et le premier cycle formation qui a démarré en avril 2017 touche à sa fin. Deux nouveaux cycles devraient suivre très rapidement. Nous avons l’ambition d’intervenir au niveau national. La demande est d’ailleurs croissante. D’Ostende à Genk ou à Mons, les villes où le chômage est important et l’emploi précaire sont de plus en plus nombreuses à solliciter l’installation d’une antenne de BeCode. Nous travaillons actuellement sur un projet pour Charleroi où un premier groupe commencera sa formation en janvier 2018. L’année prochaine, nous comptons aussi nous installer à Anvers. Ensuite nous visons Liège et Gand. Ainsi, nous serons actifs dans les cinq principales villes belges. Nous passerons ensuite à des entités moins importantes afin de couvrir tout le pays. Pour des raisons d’efficacité, certaines activités telles que la méthodologie, le contrôle qualité, le marketing, la recherche de fonds resteront centralisées au niveau national mais nous comptons bien les combiner avec un véritable ADN local en travaillant avec des entreprises locales, des missions pour l’emploi locales, les bureaux locaux de l’ONEM ou du VDAB tant pour le recrutement que pour un éventuel outplacement. Je pense que c’est une bonne combinaison

 « Nous voulons démontrer que les technologies digitales sont accessibles à tous »

Engagement citoyen

Karen Boers, cheffe d’entreprise et femme (ce n’est pas pour rien qu’elle s’est résolument engagée dans le projet de ‘Women in Business’), n’hésite pas à s’impliquer dans le développement technologique de la Région Bruxelloise: «En tant que partenaire du plan Next Tech Brussels, BeCode se positionne au cœur de la politique numérique dans la Région. Il s’agit pour nous de jouer les facilitateurs entre les initiatives et projets publics et privés. Nous développons actuellement un système de « badge » adapté aux des compétences techniques et sociales grâce auquel les candidats peuvent élaborer leur propre programme de formation au sein de l’offre globale dans la Région en tenant compte des besoins des employeurs. En outre, BeCode sera bien sûr l’un des principaux acteurs de la semaine du code qui se déroulera à Bruxelles du 9 au 15 octobre. Nous organiserons en collaboration avec d’autres porteurs de projets bruxellois plusieurs ateliers d’initiation destinés à différents groupes cibles. Nous voulons ainsi démontrer que les technologies digitales sont accessibles à tous et qu’elles constituent un merveilleux moyen de concrétiser les rêves et ambitions de chacun d’entre nous.»

Vous aussi, vous portez un projet à Bruxelles, mais vous posez des questions ? N’hésitez pas à contacter le service 1819, le premier point d’information pour les entrepreneurs bruxellois. Appelez le 1819 par téléphone ou via son site www.1819.brussels ou en vous rendant à l’infopoint 1819 , Ch. de Charleroi 110, 1060 Bruxelles du lundi au vendredi de 13 à 17 heures.

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