J’entreprends malin: rencontre avec Caroline de Cartier, créatrice de Frinder

«J’ai découvert le monde des startups un peu par hasard. C’est très vivant, très sympa», dit Caroline de Cartier, 33 ans, l’une des créatrices de Frinder, une startup dédiée au combat contre les gaspillages alimentaires et à la création de liens autour du partage d’aliments. Pas grand chose ne prédisposait pourtant cette jeune ingénieure de gestion animée par une conscience sociétale sincère à être à l’origine d’une startup et d’une application qu’elle espère promises à un bel avenir.

L’aventure a commencé il y près d’un an, à l’occasion d’un hackathon centré sur l’économie circulaire organisé par l’asbl SHARIFY, un stimulateur d’économie collaborative et circulaire, avec le soutien financier de Women in Business et Women in Tech. «J’ai parcouru le monde pendant six ans pour le compte d’une ONG s’occupant d’appui à l’entreprenariat et de formation qualifiante pour les jeunes avant de rentrer en Belgique en octobre 2016. J’y ai récemment repris la direction de l’asbl ‘Teach for Belgium’. Et parallèlement, je me suis laissé entraîner à participer à ce hackathon sans mesurer qu’à la fin du week-end, je me retrouverais aux commandes d’une startup en plus de mon engagement pour l’éducation. Certes, je peux ainsi concilier mes deux domaines de prédilection. Mais c’était tout de même totalement inattendu!»

« On croyait en nous. Cela nous obligeait d’une certaine manière à continuer »

Les rouages d’un hackathon

«Au cours de ce week-end où certains viennent pitcher une idée et d’autres ont juste l’envie de contribuer, une proposition tournant autour du gaspillage alimentaire a retenu mon attention. J’ai du coup intégré l’équipe qui s’est chargée d’élaborer un projet viable, de présenter le concept de manière plus fouillée le dimanche soir. Nous avons décroché le deuxième prix, le prix Women in Business. On croyait donc en nous. Cela nous obligeait d’une certaine manière à continuer !»

Lutter contre le gaspillage et l’isolement

«Frinder est né de deux constats: d’une part on gaspille encore beaucoup à la maison, et d’autre part on connaît de moins en moins ses voisins. Nous avons donc pensé à créer une application à la fois fun et facile d’utilisation permettant de proposer ou voir les aliments disponibles dans un rayon limité autour de chez soi, d’accepter l’aliment et de se faire une idée de la disponibilité des personnes de manière à générer un matching qui permette de se rencontrer pour échanger des aliments. Nous nous sommes inspirés du modèle Tinder, cette application de rencontre qui a révolutionné le dating aujourd’hui: c’est tellement facile que n’importe qui peut s’inscrire et accéder à des profils en deux minutes. La nourriture touche tout le monde. Ceux qui donneront de la nourriture et ceux qui la recevront ne seront probablement pas issus du même public. Nous comptons sur notre application pour contribuer à créer des liens et des discussions entre des personnes qui ne se fréquentent pas jusqu’ici.»

« nous restons dans une logique de don, de gratuité et à priori de non transformé »

Complémentarité et différences

«En juin dernier, nous avons fusionné notre projet et créé une asbl avec les porteurs d’un projet très similaire récompensé par un concours de la Start Academy et bénéficiant d’un accompagnement de Groupe One. Nous sommes assez complémentaires des ‘frigos solidaires’ où l’on se contente de déposer un aliment sans créer de lien, tout comme de ‘menu next door’ utilisé pour vendre des plats préparés à la maison. Mais nous restons dans une logique de don, de gratuité et à priori de non transformé.»

«Nous avons effectué notre premier test en juin dernier dans des espaces de coworking où il s’agissait de vérifier à l’aide d’autocollants apposés sur les denrées mises à disposition si les gens étaient prêts à faire la démarche de donner ou de prendre de la nourriture. Cela a plutôt bien marché. A partir du 15 novembre, nous lançons un pilote à Ixelles en partie sur le campus de l’ULB en collaboration avec le Solvay Consulting Club. La proximité fera le succès de l’application d’autant plus qu’Ixelles est une commune où la diversité est grande: des étudiants, des personnes plus en précarité, des personnes plus aisées, ce qui devrait faciliter les échanges

Epanouissement personnel

«Aujourd’hui, j’ai trouvé un équilibre que j’aime beaucoup: Frinder, jeune startup en pleine évolution sur une thématique, la lutte contre le gaspillage alimentaire, à mille lieues de l’éducation, ma thématique principale, me permet d’évoluer dans deux mondes totalement différents. Je vais continuer à mener les deux de front car l’équipe de Frinder est heureusement constituée de cinq profils assez complémentaires. Deux d’entre eux seraient prêts à travailler à plein temps sur le projet en cas de besoin. De mon côté, je ne sais pas si je sauterai le pas. Mon choix actuel est d’accompagner le développement de Frinder avec plus un rôle de conseil que de permanente sur le projet.»

www.frinder.orgwww.facebook.com/frinderbelgium/

Vous aussi, vous aimeriez développer une idée dans le cadre d’un hackathon ? Pourquoi pas lors du prochain événement organisé les 8, 9 et 10 décembre prochain par Women in Tech ? Programme complet et inscriptions sur Eventbrite ou via le site de 1819, www.1819.brussels (agenda)

J’ENTREPRENDS MALIN:

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