Contraception masculine: qu’en est-il de la pilule pour les hommes?
Autrefois considérée comme la panacée de l’émancipation, la pilule contraceptive semble de plus en plus difficile à avaler pour de nombreuses femmes. Mais pourquoi seraient-elles les seules à avoir le poids de la contraception sur leurs épaules? Où en est la pilule contraceptive masculine?
À l’ère du MeToo, les jeunes entrent tôt en contact avec le féminisme et s’interrogent sur la position sociale des femmes. Et donc forcément aussi sur leur responsabilité en matière de fertilité.
« Lorsque la pilule a été introduite, elle a déclenché une révolution sexuelle — le sexe pouvait être dissocié de la procréation et du mariage — et elle a offert aux femmes la possibilité de mieux gérer leur vie, leur permettant d’étudier et de travailler, raconte la sociologue. On l’a considérée comme un puissant moteur d’émancipation. Mais aujourd’hui, les femmes remettent de plus en plus en question le fait de devoir porter seules — ou quasi — la responsabilité de la contraception : “Pourquoi ce poids nous incombe-t-il, au fond ?” », explique Nina Van Eekert, docteure en sociologie et en sciences de la santé.
Où en est la contraception masculine?
« De plus en plus d’hommes, conscients du fait que les femmes portent tout le poids de la contraception, sont prêts à se mobiliser, selon les études », explique le Dr Verhaeghe. Les chiffres de l’INAMI concernant les vasectomies sont en hausse : chaque jour, 27 hommes belges optent pour cette solution contraceptive qui consiste à ligaturer les canaux qui véhiculent les spermatozoïdes. C’est un quart de plus qu’il y a dix ans. Un succès qui se manifeste entre autres sur TikTok via le hashtag vasectomy.
Quant à la pilule masculine, la recherche n’avance pas très bien, reconnaît le Dr Verhaeghe. « Cette pilule a pour effet d’abaisser la production de testostérone, ce qui entraîne une diminution du désir sexuel, et de ce fait de la puissance sexuelle... Pas besoin de vous préciser que ces effets secondaires en dissuadent plus d’un. »
Cependant, il ne suffit pas qu’il existe une meilleure alternative masculine, comme l’explique Nina Van Eekert : « Une étude a montré que même parmi les couples hétérosexuels favorables au développement de la pilule masculine, la prise de la pilule ne serait pas pour autant dévolue à l’homme. D’autres facteurs personnels et liés à la dynamique du couple jouent en effet leur rôle dans ce choix. »
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