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Avoir un ventre plat est-il un objectif réellement accessible?

On rêve d’un ventre plat, un abdomen plus proche du strict « i » que du doux « o », mais un léger ballonnement n’a rien d’anormal et peut même signifier que tout fonctionne à merveille. Sauf quand la douleur ou la gêne sont aussi de la partie.

On en croise souvent en surfant sur le Net, des pubs pour des poudres, boissons ou pilules censées diminuer les ballonnements ou le gonflement du ventre. Le bloating, comme disent les Anglais, on y est toutes confrontées de temps en temps. Qui n’a jamais ouvert le bouton de son jeans après un bon repas ? Et qui n’a pas le ventre un peu plus gonflé le soir ? Mais à en croire les pubs, il faudrait viser le ventre plat. Comme si c’était la norme, l’objectif santé. Mais est-ce vraiment accessible?

Le dictat du ventre plat

« The flat tummy myth », c’est ainsi qu’Amy Fleming, journaliste du Guardian, a récemment baptisé l’idée fixe qui semble obséder notre société. Elle cite dans son article Duane Mellor, diététicienne et professeure à l’Aston University : « Je ne pense pas que les gens doivent avoir le ventre plat. Mais c’est le message imposé sur les réseaux sociaux par des gens qui ont trop de temps à consacrer à modeler leur corps. Il y a des humains de toutes les formes et de toutes les tailles — et avec des ventres différents. » Mieux encore : un léger ballonnement après la consommation de certains aliments serait même plutôt le signe d’un intestin en bonne santé, qui fait simplement son travail !

Je ne pense pas que les gens doivent avoir le ventre plat. Mais c’est le message imposé sur les réseaux sociaux par des gens qui ont trop de temps à consacrer à modeler leur corps. Il y a des humains de toutes les formes et de toutes les tailles — et avec des ventres différents. 

Amy Fleming

Ventre plat: la mission impossible

Se sentir un peu gonflée serait donc normal ? Ou pas toujours ? Que penser, par exemple, d’un ventre gonflé qui cause une gêne ou des douleurs ? Nous posons la question à Danny De Looze, gastro-entérologue. « En soi, un gonflement abdominal n’a rien de symptomatique, explique-t-il. Mais il peut être douloureux, car les intestins se contractent en raison de l’accumulation de gaz, généralement l’après-midi ou le soir. Mes patients disent souvent qu’après leur journée de travail, ils s’empressent d’enlever leur jupe ou leur pantalon parce qu’ils se sentent serrés. Rien de problématique à cela. »

Pourquoi sommes-nous ballonnés?

Le ballonnement peut être dû à une accumulation de gaz et/ou à l’air que l’on avale. Des muscles abdominaux trop détendus peuvent aussi laisser entrer l’air dans les intestins. Danny De Looze : « Quand vos abdos se détendent, vous contractez inconsciemment votre diaphragme, ce qui pousse l’air vers l’avant.» « On voit des gens chez qui le tour du ventre augmente jusqu’à huit centimètres entre le matin et le soir », ajoute Jan Tack, également gastro-entérologue. La nuit, les gaz disparaissent par la voie naturelle et le lendemain matin, le ventre est plat. Pour recommencer à gonfler pendant la journée.

Il ressort du Rome Foundation Global Epidemiology Study, un groupe de recherche international, que 40 % de la population mondiale souffre de troubles chroniques gastro-intestinaux. Selon ce rapport, en Belgique, 38 % des personnes seraient atteintes de l’un ou plusieurs de ces troubles. Et 3 % souffriraient de Syndrome de l’Intestin Irritable, qui fait partie de ce qu’on appelle les DGBI (disorders of gut-brain interaction). C’est-à-dire un trouble dans l’interaction entre cerveau et intestins. L’affection est renforcée par des facteurs tels que le stress, la maladie, les habitudes alimentaires et peut-être des facteurs génétiques, qui restent à préciser.

Retrouvez ce dossier en intégralité dans le GAEL d’avril disponible en librairie.

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