4 experts nous disent pourquoi il faut arrêter de faire des régimes
Faut-il encore faire régime? Nos quatre spécialistes de l’alimentation nous le confirment : en 2024, la question est complexe. Il y a des aspects pyschologiques et sociétaux qui entrent dans l’équation et dont nous devons être conscients.
Se priver est-il la clé d’une silhouette « parfaite »? 4 experts nous partagent leur avis sur les régimes. On vous présente nos experts: Laurens de Meyer, ingénieur dans l’industrie alimentaire, conseiller environnement et santé de la ministre Petra De Sutter, co-initiateur des Jours sans viande. Michaël Sels, diététicien en milieu hospitalier. Tina Somers, psychologue, diététicienne, conseillère certifiée en alimentation intuitive et Hella Van Laer, chercheuse en nutrition et diététicienne.
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Faire régime: pratique (in)utile?
LA PSY « Nous n’avons jamais suivi autant de régimes qu’aujourd’hui, et pourtant, la population grossit. Il y a donc clairement un problème quelque part. À mon avis, on met trop l’accent sur le poids et le fait qu’il faut maigrir. Ceux qui mangent équilibré et ne perdent pas de poids se découragent. L’alimentation intuitive demande d’écouter son corps. Intériorisez votre motivation : “Si je mange des légumes et des fruits tous les jours, je me sens mieux”. »
Nous n’avons jamais suivi autant de régimes qu’aujourd’hui, et pourtant, la population grossit. Il y a donc clairement un problème quelque part. À mon avis, on met trop l’accent sur le poids et le fait qu’il faut maigrir.
LA CHERCHEUSE « Le problème, c’est qu’une barre de chocolat a plus d’effet sur la zone du cerveau liée à la récompense qu’une portion de brocoli. C’est une question d’évolution, qui date du temps où nous avions besoin de sucre et de graisse pour survivre. »
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LA PSY « C’est pourquoi avec l’alimentation intuitive, nous voulons rendre les gens plus conscients. Pourquoi suis-je là dans le canapé à manger des chips ? Est-ce que je vis de la colère, de la tristesse, de la frustration ? Est-ce que je ne ferais pas mieux de pleurer un bon coup, d’appeler une copine, de faire du sport ou de méditer ? »
LE DIÉTÉTICIEN « Il faut revenir à la base : la sensation de faim, la satiété. Le problème est que l’environnement obésogène est très présent. Pourquoi les producteurs des M&M’s mélangent-ils différentes couleurs ? Parce qu’ils savent que nous en mangerons plus. Cela n’a rien à voir avec la faim ou la satiété, c’est juste du marketing. Je doute qu’il soit suffisant de faire confiance à sa voix intérieure pour aller contre cela. Il me semble plus efficace d’intervenir au niveau des pouvoirs publics, par exemple en interdisant la publicité ciblée pour les enfants, ou en établissant des directives. Un Belge sur deux ne mange pas de fruits tous les jours. On peut y travailler. »
LA CHERCHEUSE « Il est en tout cas bon d’être conscient de ses pensées. “J’ai encore cette belle pomme croquante et juteuse dans le frigo” sera ressenti tout à fait différemment que “Je n’ai pas le droit de manger cette gaufre au chocolat, je dois manger une pomme”. »
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