Témoignage: « j’ai peur d’être rejetée si je dis non, que faire? »

Vouloir faire plaisir aux autres, rien de mal à ça a priori, sauf quand cela vient d’un besoin quasi maladif de plaire qui nous fait oublier nos propres limites... Deux lectrices nous partagent leur témoignage.

Cet article fait partie de notre dossier paru dans le GAEL d’octobre. Pour y accéder gratuitement, connectez-vous ci-dessous!

Le témoignage d’Anouk, 42 ans

« Je suis une vraie yes-woman, je dis toujours oui, ou “Je pense que oui”, quand mes amis me demandent si je veux aller faire telle ou telle chose. Et ça m’a déjà valu pas mal d’ennuis, parce que je fais des promesses que je n’arrive pas toujours à tenir et après, mes amis sont déçus ou en colère. Si j’avais simplement dit non dès le départ, on n’en serait pas là. J’ai conscience de mon problème et je vois bien que la plupart de mes amis n’ont aucun souci à me dire non sans détour, ou “Je ne suis pas libre”. Ils l’expriment tout simplement, d’une façon qui n’a rien de blessant, je sens bien que ça ne change rien à l’affection qu’ils ont pour moi. Au fil du temps, j’ai quand même appris à dire non un peu plus souvent, mais je me confonds en excuses inutiles. Et des heures plus tard, j’en suis toujours à me demander si la personne ne l’a pas mal pris, si je ne l’ai pas vexée. Et la peur me reprend : peur de ne plus faire partie du groupe, peur d’être rejetée, peur de la solitude, peur d’être jugée, peur qu’on pense que je suis une pauvre fille... Il y en a un paquet ! »

HÉLÈNE (35 ANS) A CONSCIENCE DE SON BESOIN DE PLAIRE

« J’essaie de bien faire, de rendre service à mes amis. Mais la réciproque n’est pas toujours vraie et quand j’ai besoin d’eux, ils me laissent tomber. Quand une de mes meilleures amies est tombée malade, je suis partie plusieurs semaines en Espagne, où elle vit, pour m’occuper d’elle. Elle était très reconnaissante, mais depuis, elle ne me contacte presque plus jamais. Cet été, elle a passé un mois en Belgique et je ne l’ai pas vue. Sur Facebook, je l’ai pourtant beaucoup vue avec des amis. Moi, elle m’invente des excuses et me dit qu’elle n’aura pas l’occasion de me voir. Je me sens utilisée et stupide. Stupide parce que j’ai cru qu’elle me rendrait la pareille. Je sais bien qu’il ne faut pas donner dans l’espoir de recevoir en retour, mais je trouve quand même que ça fait partie de l’amitié. J’ai du mal avec son attitude, qui me fait douter et perdre confiance en moi. J’en conclus que je suis juste bonne à rendre service, mais pas intéressante. Voilà mon sentiment.

Je suis déçue et en colère, mais je ne lui ai rien dit, par peur qu’elle ne disparaisse complètement de ma vie.

Je suis déçue et en colère, mais je ne lui ai rien dit, par peur qu’elle ne disparaisse complètement de ma vie. Bizarrement, je n’ai pas toujours été comme ça. Il y a quelques années, j’étais plutôt du genre cassant, je ne mâchais pas mes mots, je me défendais. Ça ne plaisait pas à tout le monde, mais bon. Puis j’ai été out pendant quelque temps à cause de soucis familiaux. Ça a dû faire remonter d’anciennes blessures, parce que depuis, j’ai changé. Je n’ose plus dire ce qui me traverse l’esprit. Pire encore : je n’ose même plus exprimer que je ne suis pas d’accord. Je passe mon temps à laisser les gens aller au-delà de mes limites, et puis quand je n’en peux vraiment plus, j’explose et je gueule. J’apprends petit à petit à laisser certaines amitiés derrière moi ; si elles sont vraiment à sens unique, elles n’ont plus lieu d’être. Je me répète sans cesse qu’on ne peut pas être ami avec tout le monde, ni plaire à tout le monde. Et est-il vraiment nécessaire d’entretenir des centaines d’amitiés sur les réseaux sociaux ? J’en doute de plus en plus. Ce ne sont pas ces “amis” qui rendent la vie riche ou passionnante. Et surtout, j’ai compris que je m’épuisais à essayer d’avoir l’approbation de tous. »

ÊTES-VOUS UN PEOPLE PLEASER ? REPÉREZ LES SIGNES

  • Vous avez du mal à dire non, même si ensuite, ça vous complique la vie.
  • Vous vous excusez souvent, vous vous sentez responsable ou coupable, vous avez peur qu’on vous pointe du doigt.
  • Vous ne le montrez pas quand vous n’êtes pas d’accord. Vous écoutez sans donner votre point de vue.
  • Vous ne supportez pas que quelqu’un soit fâché contre vous.
  • Vous adaptez votre comportement à celui des gens autour de vous.
  • Vous avez besoin qu’on vous apprécie et craignez d’être rejetée.
  • Si vous vous sentez blessée, vous n’arrivez pas à le dire.
  • Vous vous sentez responsable de comment les autres se sentent.
RETROUVEZ CE DOSSIER EN INTEGRALITE VOUS DANS LE GAEL D’OCTOBRE, DISPONIBLE EN LIBRAIRIE.

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