Pourquoi pleure-t-on parfois sans savoir pourquoi?

Larmes, sanglots, reniflements : les pleurs connaissent toutes sortes de manifestations. Et de causes aussi. On pleure de tristesse, de joie et, parfois,... sans savoir pourquoi.

Pleurer devant un couple d’inconnus qui se marient, parce que votre chouchou a remporté une émission de télé-réalité ou parce que vous avez vu un adorable petit chien. Ces situations vous semblent similaires et vous avez aussi l’impression de souvent pleurer sans la moindre raison?

Cet article fait partie de notre dossier psycho paru dans le magazine GAEL de février. Pour y accéder gratuitement inscrivez-vous ci-dessous.

À quoi ça sert de pleurer?

Pourquoi vous pleurez ? Eh bien, parce que vous êtes humain(e) ! Les émotions sont des sortes de modes de traitement rapide des informations, issus de notre évolution. Elles se logent dans la partie la plus archaïque de notre cerveau, qui nous fournit des solutions instantanées en cas de menace, le cerveau reptilien. Celui qui nous dit de courir, si on a peur, de se mettre en colère si quelqu’un nous agresse... « Pleurer est un signal puissant envers les autres : “Aidez-moi.” On communique ainsi sa vulnérabilité et on dit : “Je suis une bonne personne.” Si vous pleurez ou montrez de l’émotion pour de justes causes, cela va éveiller la confiance. On se dira que vous avez du cœur, que vous êtes humain », explique le professeur émérite en psychologie médicale et clinique Ad Vingerhoets. Les larmes contribuent à renforcer nos relations avec les autres, notre réseau hydraulique veille à la cohésion sociale. De cette manière, l’enfant demande l’attention de ses protecteurs et l’adulte crée des liens avec les autres.

MAIS POURQUOI PLEURE-T-ON « POUR RIEN »?

Dans la longue liste des raisons de pleurer — douleur, blessure, critique, solitude... —, ce sont la perte et le rejet qui obtiennent les scores les plus élevés. On est très sensible à la perte de quelqu’un et au sentiment d’impuissance qui s’ensuit. Et si on s’émeut devant un bébé qui vient de naître — des larmes de joie, dit-on —, c’est en réalité en lien avec l’idée d’une perte future. Les larmes coulent, car en regardant cet enfant, on prend conscience qu’un jour, on va devoir quitter ceux qui nous sont chers. Bien que les pleurs soient surtout associés au chagrin, d’autres émotions peuvent les provoquer.

Les événements les plus anodins peuvent en effet nous faire sentir terriblement impuissants. Ne pas réussir ce fichu pas de danse, échouer à accrocher les rideaux.

Le professeur Vingerhoets : « On pleure surtout si on se sent impuissant et si on a besoin de réconfort ou de soutien. Mais notre système lacrymal peut aussi être déclenché par une voiture qui ne veut pas démarrer alors qu’on est très pressé ou par un ordinateur qui crashe juste avant une deadline capitale. Les événements les plus anodins peuvent en effet nous faire sentir terriblement impuissants. Ne pas réussir ce fichu pas de danse, échouer à accrocher les rideaux. Il n’y a rien d’anormal à verser des larmes pour des choses a priori banales. »

Les pleureurs empathiques

Si vous pleurez lorsque d’autres vivent un grand bonheur/malheur, vous êtes probablement une pleureuse empathique. Des personnes qui sont tellement concentrées sur ce que ressentent les autres, qu’elles absorbent cette émotion telle une éponge et y réagissent comme si elles étaient en train de vivre cet événement. Puisque le pleur, dans ce cas, évoque un sentiment bienveillant, peut-on, à l’inverse, peut-on faire confiance à quelqu’un qui ne pleure jamais ? Le professeur Vingerhoets nuance ces propos. « Il existe des personnes qui ne laissent jamais échapper une larme. Étonnamment, la capacité à pleurer peut complètement se tarir après un événement particulièrement lourd. C’est également le cas chez les personnes profondément dépressives. Il y a aussi des personnes qui décident simplement de ne plus jamais pleurer »

Mieux se comprendre:

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