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Enquête: voici le pourcentage de femmes qui lisent les messages privés de leur partenaire

Notre vie est de plus en plus faite de clics, de posts et de partages. Voici — sur papier — ce qu’il ressort de notre sondage à l’échelle nationale sur les femmes et les réseaux sociaux, de la relation fusionnelle avec son GSM au harcèlement en ligne. Première partie de notre enquête : l’impact du téléphone sur notre couple.

L’enquête :

1 840 femmes belges (francophones et néerlandophones) de moins de 60 ans ont rempli notre questionnaire mis en ligne il y a deux mois. La majorité (64 %) sont employées ou fonctionnaires.

Les réseaux sociaux pour échapper à la réalité

« Les réseaux sociaux sont aujourd’hui l’échappatoire à la vie de couple la plus répandue dans une relation », déclare la sexologue et thérapeute de couple R. Ponnet. Cette dernière n’est d’ailleurs pas du tout surprise lorsque nous lui présentons les résultats à la question « Est-ce que l’utilisation des médias sociaux par votre partenaire vous dérange parfois ? », à laquelle 42 % des personnes interrogées ont répondu oui.

« Lorsqu’on s’ennuie dans une relation, les gens cherchent des issues. C’était déjà le cas avant. Mais aujourd’hui, c’est devenu très facile. Passer du temps sur les réseaux sociaux accélère notre production de dopamine, ce qui nous rend dépendants. »

« Dans la vie quotidienne, nous ne ressentons pas ce type de sensation. Dès que vous consultez vos réseaux sociaux, vous quittez la pièce où vous vous trouvez et vous éloignez des personnes avec qui vous êtes. » Les trentenaires, en particulier, semblent irritées : une sur deux le reconnaît. Rien d’étonnant là non plus pour notre sexologue : « C’est le groupe le plus actif sur les réseaux, mais aussi celui qui vit la période la plus chargée de sa vie. Pour ces jeunes parents, l’écran est devenu un moyen d’échapper au quotidien. »

Des likes qui dérangent

« Au sein des couples, la peur d’être ignoré ou négligé par son partenaire est très présente, explique R. Ponnet. Quand des conflits sont déjà latents, les réseaux sociaux peuvent être un déclencheur supplémentaire. Supposons que vous soyez quelqu’un de sensible au rejet. Vous êtes assise à côté de votre partenaire sur le canapé en train de regarder la télévision quand soudain, il saute sur son téléphone portable. Ce type d’attitude vous donne le sentiment qu’il n’y a pas de connexion entre vous, mais qu’il en a avec les autres. »

À en croire notre experte, bien que nous n’ayons interviewé que des femmes, l’effet des médias sociaux sur une relation n’est pas lié au sexe. La sexologue entend régulièrement des témoignages de gens que les « likes » de leur partenaire affectent grandement. Mais lorsque nous leur demandons dans notre enquête si elles sont parfois jalouses des likes prodigués par leur partenaire, 89 % répondent par la négative.

Parmi celles qui disent que oui — une sur dix —, la majorité explique que cette jalousie n’intervient que si l’attention de leur partenaire se focalise sur certaines personnes. « Je ne veux pas remettre en cause cette enquête, mais admettre qu’on est jaloux est très difficile, poursuit R. Ponnet. C’est presque comme admettre que vous n’avez pas beaucoup de relations sexuelles. Si votre partenaire like la photo d’une autre femme en bikini, vous pouvez ressentir de la jalousie. Et quand en plus c’est publié et commenté par votre communauté, cela pourra renforcer cette impression de rejet. Il ne s’agit pas de possessivité, mais de quelque chose qui va venir titiller négativement votre relation. »

LECTURE EN CACHETTE

Question également posée dans notre enquête : lisez-vous parfois les messages privés de votre partenaire sur les réseaux sociaux ? Un peu plus d’une participante sur quatre déclare le faire, dont 16,5 % avec l’accord du ou de la partenaire. Toutefois, 10 % d’entre elles le font en secret. R. Ponnet : « Ce type de comportement engendre un sentiment de honte et de culpabilité. Les couples vérifient aussi parfois l’historique de recherche de leur partenaire. On me dit souvent : “Je me sens vraiment mal à l’idée de l’espionner, mais je ne peux pas résister.” Je demande alors à ces personnes : “Qu’est-ce qui vous rend si peu sûr(e) de vous ?”


J’ai appris au fil des années que si les gens deviennent soudainement plus jaloux au sein d’une relation, même si rien ne semble clocher, ce n’est pas anodin. Si une personne détecte un changement chez son partenaire, elle va se poser des questions, et l’espionnage virtuel lui semble la première chose à faire. »

Aujourd’hui, le besoin de contrôle peut être assouvi par l’utilisation d’applications de suivi ou de certaines fonctionnalités qui permettent de suivre l’emplacement physique d’une autre personne. 92 % des participantes indiquent qu’elles ne suivent jamais leur partenaire. Sur les 8 % qui le font, une majorité le fait « parfois » et une minorité « continuellement ».

« Je pense que de telles fonctionnalités de suivi peuvent être utilisées par des personnes qui mènent une vie trépidante et pour qui il s’agit avant tout d’un outil pratique, explique R. Ponnet. Mais j’ai aussi vu des couples où cela s’avérait très problématique. Je pense que ces systèmes peuvent être une énorme atteinte à la liberté personnelle. De plus, ils ne donnent qu’une illusion de contrôle : une personne infidèle peut laisser son téléphone portable quelque part et filer ailleurs pendant un moment. Donc, fondamentalement, cela ne fait qu’attiser les craintes. »

« Je suis mon chéri »

Anne (43 ans) « J’utilise l’application de suivi Life360 avec mon mari et ma fille de 11 ans. J’ai commencé à suivre ma fille lorsqu’elle est allée pour la première fois seule de l’école au cours de danse. Elle oubliait souvent d’envoyer un SMS à son arrivée. Je suis mon mari dans un but purement pratique : pour savoir quand il rentre du travail. Avant, tous les jours je lui envoyais : “Tu es déjà parti ?” Ça l’énervait. Cette application a simplifié les choses. Même si mon mari entend parfois ses amis lui dire : “C’est quoi ce bordel, ta femme te traque ?” (Rires.) Mais ça marche pour nous. Ma fille dit qu’elle ne se sent pas du tout contrôlée, car elle aussi peut savoir où nous sommes. Cela lui donne simplement l’impression d’avoir gagné en maturité. »

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