Meet our guest: Laura Laune, la blonde de l’humour noir
Ce mois-ci, l’humoriste belge Laura Laune est notre GAEL Guest! La native de Saint-Ghislain s’est dévoilée au cours d’une longue interview à découvrir dans le GAEL de janvier. Par Maïder Dechamps.
Ne vous y fiez pas, derrière un masque lisse se tient en embuscade une humoriste trash prête à faire exploser les clichés qu’on lui attribue en tant que femme, blonde, jolie avec un air (mais rien qu’un air) poli. Et sous le trash, si on creuse encore, se trouve une femme touchante qui ose parler sans fausse pudeur de son trouble du spectre autistique et de sa personnalité hors norme.
À la rencontre de Laura Laune
C’est l’une des plus grosses vendeuses de tickets de spectacle de France, Suisse et Belgique. À 37 ans, la Belge Laura Laune s’est taillé une jolie place dans le paysage de l’humour et compte plus de 500 000 followers sur Insta. Avec plus de 250 000 spectateurs pour Le Diable est une gentille petite fille (1 million de vues sur Internet), la gagnante de La France a un incroyable talent redémarre une tournée avec Glory Alléluia, déjà complète en Belgique jusqu’en décembre 2025. Les flèches d’humour au vitriol que décoche Laura, sous ses airs d’institutrice de maternelle, ont trouvé leur public.
Au vu de ses sketchs ultra-trash et de ce succès à faire tourner la tête, on se demande face à qui on va se retrouver pour notre interview… La « gentille petite fille » ou « le Diable » ? Ouf, Laura arrive à la Maison Kokoon toute simple et souriante. Elle propose d’emblée qu’on se tutoie et nous laisse choisir la pièce qui convient le mieux pour l’interview. Besoin d’un verre d’eau ? Merci, elle a déjà sa bouteille... Pas de caprice, pas de chichis : tout d’une star, rien d’une diva.
La scène, pour moi, c’est une sorte de revanche sociale, parce que j’ai toujours été la fille à part
Discrète et bavarde à la fois, elle parle de son succès mais aussi de la haine qui l’accompagne sur les réseaux sociaux. Elle confie la joie d’être sur scène, dans la lumière, puis évoque sa part d’ombre, ses crises d’angoisse et ses rituels d’avant-spectacle (« Ce sont un peu des TOC, tout doit être bien aligné avant que je quitte ma loge »). Elle témoigne sans ambages de son syndrome d’Asperger (un trouble du spectre autistique) et de son chagrin d’avoir perdu un de ses meilleurs amis.
C’est que l’ombre n’effraie pas la princesse de l’humour noir. Au contraire : « En général, je fonce vers ce qui me fait le plus peur. » Il faut dire qu’elle est solide, cette frêle blondinette qui enquille quatre seule-en-scène de 1 h 45 par semaine. Elle est bien entourée aussi. Par sa famille, dont elle est très proche. Par de rares mais précieux amis. Et par son équipe de tournée, qui la connaît par cœur. Rencontre avec une femme aussi trash qu’attachante, qui a fait de son handicap un instrument de son génie.
Son actu
Laura jouera son nouveau spectacle Glory Alléluia aux Folies Bergère du 11 au 14 janvier (complet) et fera une tournée des Zéniths, de novembre à décembre 2025, avec un passage par Forest National le 18 décembre 2025.
Son autobio en 3 dates
Septembre 1996
« Nous avons fait à l’école une activité “initiation au théâtre”. Ça m’a tout de suite donné envie de poursuivre dans cette voie. »
14 décembre 2017
« Quand j’ai gagné La France a un incroyable talent. Je jouais depuis dix ans, mais ça ne décollait pas. Là, c’étaient 200 dates par an, des salles plus grandes. La confirmation que j’avais bien fait de m’accrocher, que ceux qui m’avaient dit que mon humour ne rencontrerait jamais les foules s’étaient trompés. »
2019
« J’ai reçu mon diagnostic de syndrome d’Asperger. Une renaissance ! Toute ma vie, je me suis trouvée à côté de la plaque. Là, on m’a dit : “Voilà ce que tu as et voici ton mode d’emploi.” J’ai enfin osé aménager ma vie en fonction de ma vraie personnalité. Je déculpabilise si je fais une crise d’angoisse, si j’ai besoin de solitude... »
Retrouvez cette rencontre en intégralité dans le GAEL de janvier disponible en librairie.
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