Meet our Guest: Ines de la Fressange, le style dans le sang

Marie Honnay

Peut-on encore apprendre quelque chose de l’une des femmes les plus célèbres du monde? Oui, car si les années rendent Ines de la Fressange encore plus intéressante, presque émouvante, son physique garanti sans fard s’est teinté d’une sorte de sagesse. Une sagesse ni barbante ni formatée.

Ines de la Fressange, moderne parisienne

Elle a figuré sur tellement de couvertures de magazines, arpenté tellement de catwalks, inspiré tellement de créateurs et accordé tellement d’interviews qu’on a l’impression de tout savoir d’elle. De connaître par cœur sa silhouette filiforme, son look plus que parfait (pantalon droit, chemise masculine, souliers plats Roger Vivier, une marque dont elle est l’ambassadrice), sa carrière phénoménale, ses histoires d’amour, son chic aristo teinté de juste ce qu’il faut de nonchalance. Seulement voilà: Ines, c’est Ines. Et elle est tout sauf une icône figée dans un style, une époque, un état d’esprit. Cette rencontre exclusive organisée à l’occasion de sa nouvelle collaboration avec Uniqlo (que vous pouvez shopper en avant-première lors de notre Shopping Night exclusive) s’est déroulée au début de l’été dans sa jolie boutique de la rue de Grenelle, dans le quartier arty de Saint-Sulpice à Paris. Un lieu qui lui ressemble, véritable concentré de petits objets sans prétention apparente, mais qui la définissent si bien.

« À 60 ans, elle est plus calme, un brin plus sérieuse, moins volubile qu’à 50. »

Ines est à l’heure pour notre rendez-vous. En avance, même. Lorsque je m’approche pour lui préciser que c’est avec moi qu’elle a rendez-vous, elle me sourit et lâche spontanément: «J’allais justement vous féliciter pour votre look.» Dans sa bouche, c’est forcément un compliment. Mais ça l’est encore plus sachant que nous sommes habillées presque pareil: un jeans brut, une chemise simple, des souliers plats. Ines nous demande de lui accorder quelques secondes, le temps de saluer les femmes qui travaillent dans l’atelier, à l’arrière de la boutique. Elle ne s’absente pas longtemps. Elle est beaucoup trop respectueuse pour vous planter là. Cette politesse et ce sens de l’écoute, j’avais déjà pu les percevoir, il y a cinq ou six ans, lorsque je l’avais rencontrée pour la première fois. Est-ce qu’elle a changé? Physiquement, non. Mais à 60 ans, elle est plus calme, un brin plus sérieuse, moins volubile qu’à 50. Cette discussion n’en sera que plus vraie. Est-ce vraiment possible d’être authentique et sans filtre quand on est à ce point célèbre? Après une longue heure en sa compagnie, je n’ai plus aucun doute là-dessus.

AUTOBIO EN 3 DATES

1957 «L’année de ma naissance. Je suis née à Saint-Tropez, ce qui ne s’invente pas. À l’époque, vivre là était une preuve d’originalité. J’ai eu la chance de grandir entourée de parents plutôt excentriques. Ils m’ont toujours poussée à m’intéresser à l’art, à regarder la vie sous un angle inédit, je leur en suis très reconnaissante. Ils m’ont libérée des conventions.»

1983 «Le début de mon contrat avec Chanel. À l’époque, tout le monde m’a dit que j’étais folle. La marque n’avait pas l’aura qu’elle a aujourd’hui. Lorsque j’ai dit oui, je me suis juste fiée à mon instinct. Une vraie leçon de vie. Oublier d’être raisonnable, c’est devenu mon leitmotiv, le fil rouge de ma vie.»

1991 «L’année de l’ouverture de ma première boutique, avenue Montaigne. Sans le savoir, j’ai inventé le principe du concept store. Je voulais un endroit cool rassemblant une foule de choses simples et accessibles. Avec un petit côté girly. Parce qu’une femme peut aimer les baskets et les talons hauts.»

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