Lara Fabian par (c) Laetizia Bazzoni © Laetizia Bazzoni

Lara Fabian : “Il faut se libérer du regard qu’on porte sur soi-même”

Difficile de se construire sous le feu des projecteurs… Lara Fabian notre GAEL Guest de ce mois nous explique comment s’affranchir du regard des autres et profiter pleinement de la vie. Par Isabelle Blandiaux. Photos : Laetizia Bazzoni.

Le parcours de Lara Fabian est renversant! 30 ans sur scène, 55 ans sur Terre, 25 millions de disques vendus. Mais la chanteuse regarde peu en arrière : elle a appris à vivre l’instant présent. Désormais réenracinée dans les terres de son enfance, c’est vers l’Etna que ses yeux se tournent quotidiennement. Puis, plus loin, vers l’avenir d’une nouvelle génération d’artistes portés par sa bienveillance.

2025 est riche en anniversaires ronds : 30 ans de carrière et 55 ans sur Terre. Vous aimez les bilans ?

Lara Fabian : « Je ne suis pas quelqu’un qui regarde en arrière. J’efface les databases du passé de manière assez récurrente. J’ai appris à vivre ici et maintenant, à faire le choix de l’instant que je traverse, pour ne pas me laisser impacter par la nostalgie ou l’angoisse. Je me suis fait beaucoup de mal par le passé, avec les projections perpétuelles. »

C’est le résultat du travail que vous avez fait sur vous pendant quinze ans, notamment grâce à l’aïkido du son ?

Lara Fabian : « Oui, l’Onsei-Do est un espace méditatif, un son qui reconnecte à l’esprit libéré de ses pensées, de la faculté d’analyser les choses, certes très précieuse, mais ennemie de la paix. Chaque vertèbre de notre colonne correspond à un son japonais. Cela m’a sauvé la vie et permis de guérir de douleurs physiques. Cela m’a permis d’apaiser tous les maux que racontait mon corps via des petits bobos ici et là. »

Lara Fabian par (c) Laetizia Bazzoni
Lara Fabian par (c) Laetizia Bazzoni

À 55 ans, vous semblez très épanouie…

Lara Fabian : « Oui, j’ai beaucoup travaillé sur moi et tous les jours, je bouge, je fais du sport, je mange sainement, je ne bois pas, je ne me came pas — je ne l’ai jamais fait —, je ne fume pas… J’ai souffert d’un désordre alimentaire pendant de très longues années, j’en ai parlé et j’en parle. Quand on abandonne ses couvertures de cailloux sous lesquelles on fait le choix de ne plus rester, on doit trouver quoi faire soi-même pour être bien. J’ai commencé à étudier énormément tous les mouvements vers soi, pas du tout dans une démarche égoïste, mais en prenant conscience du fait qu’en se nourrissant soi, on peut être une source de nourriture infinie pour les autres. Si je ne peux pas être une inspiration pour ma fille Lou, qui a 17 ans, ma vie n’a pas de sens. »

Ces désordres alimentaires, pour en guérir, il vous a fallu vous libérer du passé, d’un manque d’amour ?

Lara Fabian : « Oui, il m’a fallu me libérer de certaines croyances dont j’étais dépendante parce que dans ma jeunesse, un regard m’avait peut-être manqué. Des croyances sur lesquelles j’avais construit toute une histoire pendant des décennies. Jusqu’au jour où j’ai compris que j’aurais pu être aimée autrement. J’ai ouvert la porte à un autre profil de relation avec un homme, qui permet plus de fluidité, d’épanouissement. On n’est pas obligé de rester coincé dans ce qui nous afflige, c’est un vrai choix. »

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On vient d’une époque où il était courant de critiquer le physique des femmes à la télé… Vous en avez été victime, tout comme vous avez été victime de remarques sur votre corps quand, enfant, vous vouliez devenir danseuse.

Lara Fabian : « Oui, la prise de conscience ne vient pas à 30-35 ans, mais quand on a assez souffert. J’ai grandi sous les projecteurs, donc il y a eu des moments difficiles qui appartiennent à un collier de contradictions et de douleurs qui se sont enfilées comme des perles noires autour de mon cou. Il a fallu que je décide d’enlever le fil et les perles une à une pour placer d’autres bijoux. Il faut se libérer du regard qu’on porte sur soi-même. J’ai commencé à 40 ans. »

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