Rencontre: Emilie Dequenne, un rôle fort et inattendu dans « Chez nous »

À quelques mois des élections françaises, la sortie du film engagé de Lucas Belvaux fait grincer les dents du FN. Pour GAEL, Emilie Dequenne s’exprime sur son rôle principal dans « Chez nous ».

Comment vous êtes-vous mise dans la peau de Pauline, simple infirmière qui bascule en politique dans « Chez nous »?

« On pourrait avoir l’impression que Pauline est naïve, mais c’est une histoire bien plus crédible qu’on ne le croit. Au sein des partis d’extrême-droite, et notamment au Front national dont le film s’inspire librement, on retrouve beaucoup de néophytes en politique qui se sont retrouvés adjoints au maire sans comprendre grand-chose, comme le personnage de Pauline. Parce que ça permettait au parti d’être plus présentable (...). Les partis populistes ont clairement cette stratégie démagogique d’aller chercher l’individu dans ses qualités propres. Pauline est serviable, dévouée. Le parti la cueille justement dans son dévouement en lui faisant miroiter qu’elle pourra encore mieux aider les plus démunis. Ce qui est évidemment un leurre. »

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Vous la comprenez?

« C’est vrai qu’on en a tous marre que ça soit dur, économiquement, socialement. Une société qui marche sans gauche ni droite ne marchera jamais bien. (...) La plupart des personnages sont réels, comme le personnage du médecin recruteur campé par André Dussolier. Tout cela existe. J’ai ensuite vu le film deux fois comme spectatrice, pour avoir du recul, je le trouve brillant. »

« On est parfois tenté de mettre des œillères, mais il faut ouvrir les yeux. »

Pensez-vous faire un cinéma engagé?

« Si être engagé c’est parler des gens, alors oui, car je suis les gens! C’est pourquoi les critiques du FN qui nous traitent de «bobos» me font bien rire. Marine Le Pen doit être bien plus bobo que Lucas et moi. J’ai beau être actrice, je suis comme tout le monde, mes meilleures amies d’enfance sont comptables ou secrétaires médicales et leurs fins de mois sont parfois difficiles. Mon père est indépendant, avec tout ce que ça comporte d’incertitudes et de crainte du lendemain; ma mère a repris des études de comptabilité à 45 ans; ma sœur a fait un burn-out après avoir travaillé des années dans une mutualité, elle se lance maintenant dans la décoration. Les vies autour de moi ne sont pas toutes tracées. Je suis tous ces gens-là. »

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