Kody: « Sur scène, j’aime m’abandonner à ma part extravertie »

Même s’il est passé maître dans l’art d’imiter les autres, Kody aime s’aventurer dans ce qui fait son identité propre, notamment celle d’un introverti fasciné par l’extraversion. Par Anne-Sophie Kersten. Photo: Laetizia Bazzoni.

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«’Soyez vous-même, les autres sont déjà pris’, par Oscar Wilde. Au début de notre vie, on se construit en imitant les autres, par mimétisme. Plus tard, le cheminement consiste à trouver sa propre identité. »

Alors, à toi, quels ont été tes modèles ?

« D’abord mes parents. À table, j’observais mon père, qui était diplomate : il arrivait à capter l’attention avec beaucoup d’humour. C’était quelqu’un de séduisant qui racontait les anecdotes avec éloquence. Moi qui étais timide, ça m’impressionnait. »

Tu étais observateur ?

« Terriblement ! C’est comme ça que j’ai développé l’aptitude d’imiter les gens. Depuis mon poste de timide, je volais des traits à ceux qui me fascinaient, surtout les plus exubérants. »

Un introverti attiré par l’extraversion...

« Totalement. En secondaire, au Collègue Cardinal Mercier à Braine-l’Alleud, j’ai même choisi l’option “arts d’expression”. J’étais attiré par ça, comme beaucoup d’humoristes, qui ont été très timides jeunes. »

« Pendant longtemps, j’ai cherché à plaire à tout le monde. Mais c’est impossible. »

Que découvres-tu sur toi-même ?

« Maintenant que j’ai une tribune en télé (Le Grand Cactus sur Tipik, NDLR) et sur scène, j’aime m’abandonner à ma part extravertie. Et à côté de ça, j’aime retrouver le calme et la discrétion. En famille, je ne suis pas celui qui met l’ambiance à table. Pas du tout, même. Je me repose, car quand on a choisi ce métier, les gens ont tendance à attendre qu’on soit marrants 24 heures sur 24. »

Qu’as-tu découvert d’autre sur toi ?

« Pendant longtemps, j’ai cherché à plaire à tout le monde. Mais c’est impossible. J’ai entendu dire des milliers de fois : “Tu es trop gentil”, “Tu ne sais pas dire non”. Maintenant, j’essaie d’apprendre à dire non. Secrètement, je rêve même parfois d’être un vrai connard. Mais à temps partiel, hein, en intérim ! Juste pour éprouver cette liberté de ne pas se poser de questions. Petit, je faisais très peu de bêtises, car je me disais qu’avec celles de mes sœurs, ça en faisait assez pour les parents. Mais ça peut être frustrant de céder la place. »

Quand sens-tu que tu es toi ?

« Quand je ne réfléchis plus trop, que je suis spontané. Quand le côté diplomate qui arrondit les angles ne déteint plus sur moi. C’est bien, les angles : sans eux, on est lisse. »

Un moment où tu t’es senti toi ?

« À 29 ans, je travaillais comme commercial... J’avais ce casque sur les oreilles pour appeler les clients et mon supérieur m’a demandé si j’avais bien vendu. Je me suis dit : “Arrête de te mentir, tu n’es pas un vendeur. Ce que tu veux faire, c’est de la comédie !” Et je me suis lancé. Une autre fois, c’était au Théâtre Varia, en 2009, à ma première “première partie” d’un spectacle. Je me disais : “C’est moi qui ai écrit ce texte et les gens se marrent !” »

Là, tu écris ton troisième spectacle.

« Oui ! Et c’est un sacré boulot, car entre faire dix minutes en première partie et une heure pleine d’un spectacle construit, il y a un monde (le 26 mars au festival Namur is a joke, puis en tournée, NDLR). »

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