Transgenres: quand la mode démonte les codes

Un vent de fraîcheur souffle sur la fashionsphère, qui semble vouloir se libérer des codes classiques, en floutant notamment la barrière des genres. Décryptage.

Briser les clichés

Les exemples qui attestent de cette nouvelle (et rafraîchissante) envie des créateurs de nous libérer de la frontière des genres sont légion. Un exemple parmi les plus récents en Belgique: l’e-shop gardrobestore.com qui, en marge des sections Men et Women, propose des pièces unisexes sous la catégorie Neutral. Le top belge Hanne Gaby Odiele vient d’annoncer, par le biais des réseaux sociaux, son intersexualité. Née avec des organes génitaux féminins et masculins, elle a été opérée à l’adolescence. L’occasion pour Hanne Gaby de rappeler qu’aujourd’hui encore, ce type d’intervention et la thérapie hormonale, lourde sur le plan tant physique que psychologique, ont lieu sans l’accord de l’enfant. Autoproclamé «proud new intersex advocate», le top mène désormais un combat contre les nombreux tabous qui subsistent autour de cette question de l’intersexualité. Son témoignage, intime et percutant,
 est à découvrir sur son profil Instagram @hannegabysees.

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Deux shows en un

Dans cette course à la mixité revendiquée et assumée, les maisons 
de mode ne sont évidemment pas en reste. Cette saison, de nombreux labels ont en effet choisi de faire défiler leurs collections hommes et femmes sur un seul et même catwalk: Raf Simons 
le fera ce mois-ci à Paris pour Calvin Klein. Avant lui, d’autres, comme Paul Smith et Kenzo, se sont déjà essayé 
à l’exercice. Nous avons assisté à ces deux shows mixtes et inspirants. Dimanche 22 janvier, Paris. Le dernier jour de la Fashion Week masculine, le plus dandy des créateurs britanniques a présenté un show automne/hiver 2017 100 % en phase avec son ADN. Le tailoring, mot clé de la collection, célèbre le savoir-faire anglais dans le domaine du costume, en version plus light (grâce à l’utilisation de nouvelles matières) et plus contemporaine. Mais pourquoi Paul Smith a-t-il choisi d’inviter des filles sur le catwalk? «J’ai tout simplement voulu expérimenter un concept que d’autres marques ont testé cette saison. Dans mon cas, c’est une manière de revenir à l’essence de ma maison, à ce que je fais de mieux: le costume. Pour les modèles femmes, les tailles sont rehaussées et
les carrures adaptées, mais les matières, l’attitude, les finitions colorées, la touche fantaisiste que je glisse dans chaque pièce sont identiques pour les deux lignes», nous a précisé le créateur en backstage.

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Passer de quatre à deux shows par
 an est évidemment un avantage en termes financiers. Mais au-delà de ces considérations, on sentait clairement chez Paul Smith une connivence très claire entre les studios hommes et femmes qui, selon toute vraisemblance, avaient travaillé en étroite collaboration sur cette double collection. Ce même dimanche, après avoir déjà testé le concept une première fois en juin dernier, Kenzo a présenté ses lignes hommes et femmes à l’occasion d’un seul et même show. Si la filiation 
entre les deux univers était moins claire que chez Paul Smith, Carol Lim et Humberto Leon, les directeurs artistiques de Kenzo, voient cette évolution comme très naturelle: «Dans l’univers Kenzo, hommes et femmes ont toujours été amis, frères et sœurs, mari et femme. Pour nous, ce show mixte est une évidence

« H&M vient d’annoncer le lancement d’une ligne mixte, centrée sur le denim. »

Et si, cette fois, on parle de deux collections bien distinctes, la philosophie est identique: «L’histoire est la même car ce qui nous intéresse avant tout, au-delà de cette question de genres, c’est de parler de l’état actuel du monde.» Cette approche très engagée est, au même titre que la mixité, un concept clé des créateurs 3.0. Cette saison, Carol Lim et Humberto Leon avaient décidé de soutenir deux associations — dont Earth Guardians, un groupe d’artistes engagés dans la protection de l’environnement — en les associant à leurs défilés. 
Dans un autre registre, la marque H&M vient d’annoncer le lancement de sa Borderless Collection, une ligne mixte centrée sur le denim d’inspiration nineties. Une manière pour H&M de souligner son caractère avant-gardiste dans son approche de la question des genres.

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