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Quand est-il temps de laisser tomber une amitié?

Absence de réponse, sorties reportées: le temps met nos amitiés à rudes épreuves. Faut-il s’acharner ou laisser tomber?

Les soirées ciné reportées à la Saint-Glinglin, les conversations qui restent sans réponse durant des mois, les appels en absence qui se multiplient: difficile de s’octroyer un moment de retrouvailles dans nos vies d’adulte bien chargées. Faut-il entretenir une amitié qui semble sur le point de se terminer? L’avis de deux expertes:
Marie-Anne Vanderhasselt, psychologue clinicienne et chercheuse en psychiatrie expérimentale, et Uus Knops, psychiatre, psychothérapeute et experte en deuil.

M.-A. V. : « Une relation d’amitié biaisée, où l’on a évolué différemment mais avec le sentiment de ne pas être soutenu par l’autre, s’accompagne souvent de conflits. Pire que ces conflits eux-mêmes, c’est souvent leur imprévisibilité qui est pénible : que dire ou faire pour éviter que l’autre le prenne mal ? Cela peut nous faire en permanence marcher sur des œufs, manquer de spontanéité. Une telle amitié s’accompagne souvent d’impuissance, de colère et de tristesse. Cela peut être extrêmement déstructurant sur le plan émotionnel. »

U. K. : « Je laisse le nombre de secondes chances et de mises au point accordées à l’appréciation de chacun. Mais si vous avez déjà essayé à plusieurs reprises et que cela patine, il est probablement temps de tirer un trait. À vous de voir l’énergie que vous voulez mettre dans un tel sauvetage, et bien sûr de vérifier si ce dernier est souhaité des deux côtés.

À vous de voir l’énergie que vous voulez mettre dans un tel sauvetage, et bien sûr de vérifier si ce dernier est souhaité des deux côtés.

Il n’est pas rare qu’une relation amicale s’abîme à cause d’une différence d’attentes : une partie souhaite des explications ou des excuses et l’autre n’est pas en mesure de les donner, par exemple parce qu’elle a une autre perception de la situation. On peut alors s’attendre à une rupture, ce qui sera douloureux. La perte d’une amitié proche équivaut à la perte d’une partie de soi-même, et cela provoque beaucoup de tristesse, avec un vrai deuil à faire. Il est précieux de l’admettre : oui, votre chagrin est légitime. La perte d’un ami est encore un sujet tabou, ce qui nous pousse à minimiser, et cela n’aide en rien à s’en remettre. »

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