Hyperactivité à l’âge adulte: comment la reconnaître et la gérer au quotidien?

Si l’hyperactivité et le trouble du déficit de l’attention sont de plus en plus diagnostiqués, certains adultes sont passés entre les mailles du filet. Comment reconnaître ces troubles et les gérer au quotidien?

Avoir mille idées en même temps et connaître l’impossibilité de se focaliser sur l’une d’entre elle: telle est la difficulté perpétuelle des personnes atteintes du trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité. Souvent associés, ces deux troubles sont très énergivores s’ils ne sont pas diagnostiqués et si les patients n’adaptent pas leur quotidien pour mieux les gérer. Symptômes, conseils et témoignage: zoom sur le syndrome TDA/H.

Comment reconnaître un TDA/H?

Pour 1 personne sur 20, se concentrer est un combat quotidien qui porte un nom: le Trouble déficitaire de l’attention, avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Concrètement, cela se traduit par une tendance à se laisser facilement distraire, des oublis/retards constants/perte d’objets, des difficultés à s’organiser et évaluer le temps que prendront certaines tâches, un manque d’écoute, le besoin constant de couper la parole, une tendance à s’ennuyer très rapidement ou encore un cerveau en constante ébullition qui passe du coq à l’âne.

Quelles conséquences sur l’enfant et l’adulte?

Ce torrent de pensées aura bien entendu des conséquences sur l’enfant et son entourage. Les chercheurs constatent qu’ils auront tendance à développer des troubles de conduite. Ainsi ils pourront se montrer insolent, voire bagarreur vis-à-vis de leurs camarades ou professeurs. Ils peuvent également présenter des difficultés scolaires s’ils sont en manque de challenges et qu’ils s’ennuient.

S’ils sont diagnostiqués, le psychologue ou médecin pourra mettre en place un traitement ou donner des astuces afin que l’enfant ne se laisse pas ronger par son cerveau en ébullition. Dans le cas contraire, l’enfant connaîtra le même genre de difficulté à l’âge adulte.

Côté santé, ce flux permanent de pensées aura des conséquences sur la qualité de leur sommeil, leur niveau de stress ainsi que leurs migraines. S’ils sont diagnostiqués, le psychologue ou médecin pourra mettre en place un traitement ou donner des astuces afin que l’enfant ne se laisse pas ronger par son cerveau en ébullition. Dans le cas contraire, l’enfant connaîtra le même genre de difficulté à l’âge adulte. Il aura ainsi du mal à se concentrer, connaîtra des insomnies fréquentes et aura parfois du mal à se montrer productif. Ce trouble aura aussi un impact sur leurs relations amoureuses étant donné qu’il/elle se lassera plus vite de sa/son partenaire.

Comment la gérer au quotidien?

Si les médecins peuvent prescrire des traitements médicamenteux afin d’apaiser le flux de pensée, il existe aussi des mécanismes pour apprendre à l’enfant ou l’adulte hyperactif à contrôler son attention et se sentir plus épanoui. Ainsi, l’agenda paraît être un incontournable pour apprendre à s’organiser, tout comme un sac parfaitement organisé pour ne plus perdre ses clés.

Faire des listes pourra également être bénéfique afin de définir les priorités et ne pas se laisser distraire Pour canaliser ses pensées et tenter de se focaliser sur une seule tâche, les experts recommandent d’avoir recours à la pleine conscience. La technique pomodoro peut également aider les personnes ayant tendance à se disperser. Certains travaillent également en soirée pour limiter les distractions. L’essentiel est de se définir un cadre de fonctionnement.

Le témoignage d’Adrien Devyver

Adrien Devyver est le parrain de l’association TDA/H Belgique. Dans son livre et lors d’une interview, le journaliste nous a fait part de sa particularité. « Sauter partout, passer du coq à l’âne, avoir mille idées à la minute: ça a toujours été mon lot. Mais vers 20 ans, mon hyperactivité a commencé à me jouer des tours. Je patinais dans mes études, j’étais en conflit avec mes parents et j’avais perdu confiance en moi. Je me suis alors fait un ami qui avait été diagnostiqué TDA (une rareté pour l’époque) et qui suivait un traitement médicamenteux. Nos discussions m’ont beaucoup aidé. De fil en aiguille, j’ai eu la chance de trouver ma voie dans le journalisme, où mon mode de fonctionnement est vu comme un atout. Cela m’a aidé à m’épanouir, à devenir plus extraverti.

« Avec le temps, j’ai aussi mis en place des stratégies pour désamorcer les moments d’éparpillement et d’angoisse qui accompagnent parfois cette suractivité mentale. »

Avec le temps, j’ai aussi mis en place des stratégies pour désamorcer les moments d’éparpillement et d’angoisse qui accompagnent parfois cette suractivité mentale. Par exemple, je pratique la cohérence cardiaque, cela m’aide à me calmer. Aujourd’hui, j’ai un rapport positif avec moi-même: toutes ces épreuves m’ont forgé, constituent ma force. Je trouve important de parler du TDA/H le plus possible, pour expliquer ce que c’est, pour dédramatiser, en rire, et surtout pour sortir ces personnes du cliché de l’étourdi incapable. Être TDA/H, c’est aussi et surtout disposer d’incroyables ressources physiques et mentales, c’est être flexible, créatif, innovant, bref, différent. Être différent, c’est toujours un défi, mais un défi qui vaut la peine d’être relevé, car à la clé, il y a le bonheur d’être soi-même. »

  • Plus d’informations consultez le site de l’association TDA/H Belgique: www.tdah.be ou lisez le livre d’Adrien DevyverOn m’appelle la Tornade, 19,90 €, éditions Kennes.

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