Harcèlement professionnel: comment réagir face à un patron toxique?

Critiques incessantes, techniques de rabaissement et harcèlement moral: votre patron se comporte de manière toxique. Comment tenir le coup?

Vous allez au travail avec la boule au ventre: chaque matin, vous ne pouvez vous empêcher d’appréhender le déroulement de la journée. Sera-t-il/elle de bonne humeur? Que va-t-il/elle encore faire ou dire pour vous mettre en rogne aujourd’hui? Au fond de vous, vous savez pertinemment qu’il est plus que probable que vous soyez dans tous vos états à la fin de la journée. Si vous vous reconnaissez dans cette description, vous avez certainement une relation toxique avec l’un de vos supérieurs hiérarchiques. Quelques astuces pour les cerner et apprendre à les gérer.

C’est quoi, un boss toxique?

Peggy De Prins, sociologue du travail : « Il n’existe pas de définition toute faite. Car le leadership s’inscrit toujours dans un contexte. Ce qui est un bon style de leadership dans une situation donnée est contre-productif dans une autre. Une personne en début de carrière est différente d’une personne en fin de carrière. L’humour grinçant qui convient parfaitement aux dockers sera complètement inapproprié dans un autre contexte. D’une manière générale, on peut dire qu’un bon dirigeant est quelqu’un qui possède une “intelligence contextuelle”, qui évalue bien le contexte et adapte son style de leadership en conséquence. Si un dirigeant ne fait pas cela, vous obtenez un terrain propice au leadership toxique. »

Les facteurs alarmants

  • Votre chef a un double visage, il peut se montrer charmant ou terrifiant en fonction de son humeur et de la personne qui lui fait face. D’ailleurs, il vous a surement fait bonne impression lors de votre rencontre, avant de montrer son vrai visage.
  • Il a tendance à s’accaparer le travail des autres. Il a toujours besoin de se valoriser quitte à vous écraser.
  • Il fait exprès de communiquer des consignes floues afin que vous vous sentiez confus(e) voire « bête » et que vous preniez toutes les responsabilités en cas d’échec.
  • Il rejette tout le temps la faute sur autrui. Il ne prend jamais ses responsabilités.
  • Il ne s’excuse jamais.
  • Il ne salue jamais la qualité de votre travail mais ne cesse de souligner les petites imperfections.

Votre patron coche quasi toutes les cases de la liste ci-dessus? On a envie de vous dire « FUYEZ!! » mais on sait pertinemment que l’on a pas toujours la possibilité d’abandonner son travail. Quelques conseils pour apprendre à rééquilibrer cette relation.

Comprendre à qui vous avez affaire

Il existe différents types de patrons toxiques. Parmi eux, le désorganisé (qui ne parvient pas à organiser son travail et ne cesse de se décharger sur vous et de vous accuser en cas de retard). Quoi qu’il arrive, il fera tout ce qu’il peut pour que la faute vous soit reprochée même si vous n’y êtes pour rien. Il ne cesse de vous rajouter des compétences, même si votre horaire est déjà plus que chargé. Le manager de type tyran qui impose violemment son autorité et utilise la peur ainsi que l’humiliation pour asseoir son autorité. Il critique inlassablement votre travail (même s’il s’en approprie le mérite) et vous fait sentir idiot(e).

Autre manager toxique, le perfectionniste. Il vous demande de vous impliquer très fortement côté émotionnel. Si bien que vous n’avez jamais l’impression de coller à ses attentes. Résultat, vous en faites toujours plus au risque de vous laisser complètement désemparée.

Que peuvent faire des employés face à un patron toxique?

« Ils doivent avoir le courage de soulever la question lorsque le comportement de leur chef dépasse les bornes. L’air du temps s’y prête : nous avons, comme dans le cas de MeToo, gagné en impulsion. Malheureusement, cela s’avère encore souvent difficile. C’est dans notre culture : dès qu’il y a une hiérarchie, nous gardons nos distances. Des canaux existent – pensez aux médiateurs et aux représentants syndicaux. Ce qui rend les choses encore plus difficiles, c’est que, dans de nombreux cas, les managers ne se rendent pas compte qu’ils dépassent les bornes. De plus, comme ils réussissent souvent, ils peuvent compter sur un certain crédit. Une solution structurelle au leadership toxique est souvent un travail de longue haleine, auquel on ne peut pas s’attaquer seul. On peut toutefois faire un premier pas en fournissant un feedback sur le travail des collaborateurs. »

Comment s’épargner et rester professionnelle?

  • Ne prenez pas ses remarques de manière personnelle. Ne vous laissez pas impressionner: prenez un maximum de recul et ne prenez en compte que ses remarques concernant des faits.
  • Communiquez de manière claire, sans flancher. Evoquez les faits, soyez concise et n’hésitez pas à mettre les choses par écrit. Cela vous fournira des preuves en cas de problème.
  • Balisez vos compétences. Résumez toutes vos missions et n’hésitez pas à souligner à votre chef lorsque la tâche demandée ne fait pas partie de vos domaines de prédiction.
  • Ne montrez jamais que ses critiques vous touchent, restez maître de vos émotions.
  • Essayez d’en parler avec votre entourage, que ce soit votre famille ou vos collègues (en qui vous avez confiance).
  • Votre manager veut avoir le dernier mot? Laissez le s’emporter, mettez-vous en tête que vous ne pouvez pas gagner, vous n’arriverez malheureusement pas à le changer, mais vous pouvez changer votre manière de réagir en développant, par exemple, des hobbys anti-stress.
  • Apprenez à savourer vos petites victoires: ce n’est pas parce que votre boss ne reconnait pas la qualité de votre travail que vous devez en faire autant.

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