Témoignage: « J’ai été son plan B pendant presque deux ans »

À l’heure des apps de rencontres, de nombreux couples se forment en ligne. Mais ils ne sont pas toujours exclusifs.... Kelly, 28 ans, en a fait les frais.

Aujourd’hui, avec les applications de rencard en ligne, il est extrêmement simple d’entamer plusieurs relations. Parce qu’elles espèrent trouver quelqu’un qui colle encore plus à leurs attentes, parce qu’elles ont peut d’être seules ou parce que elles aiment flirtouiller: de nombreuses personnes se gardent « un plan B sous le coude ». Une intention bien souvent cachée qui attise les espoirs d’une pauvre âme perdue et confuse à l’autre bout du fil. Quand elle avait 18 ans, Kelly a commencé à papoter avec un ami commun en ligne. Alors qu’elle pensait entamer une belle histoire d’amour, elle a finalement été reléguée au statut de « plan B ». Après quelques années de recul, elle revient sur cette « non-relation » et ses conséquences sur son quotidien espérant aider d’autres personnes qui seraient dans le même cas.

« J’étais assoiffée d’amour »

« Avec le recul, je comprends mieux mes réactions. J’étais jeune, j’avais cruellement besoin d’amour et je n’avais connu qu’une brève petite histoire. Un chagrin d’amour qui restait ancré en moi. Cette relation m’avait sortie de mon quotidien et je me retrouvais désormais plus seule que jamais. Jusqu’au jour où il est venu me parler. Un ami commun 6 ans plus âgé que moi. Il était plutôt mignon et il s’intéressait à moi. Les échanges ont commencé à devenir de plus en plus fréquents. On parlait jour et nuit, de tout et de rien. Les papillons étaient revenus se loger dans mon ventre, pour mon plus grand bonheur. Très timide, ces échanges virtuels me convenaient bien mais la question du rencard dans la vie réelle a vite été mise sur le tapis. Après quelques mois et quelques rencards loupés (son travail exigeait une certaine flexibilité) nous organisions notre premier rendez-vous. Ce fut parfait. On s’est revu plusieurs fois par la suite, mais nos rendez-vous étaient parfois assez espacés. Mais vu qu’on se parlait 24h/24 je n’ai pas envisagé une seconde que je n’étais pas la seule... La confiance s’est installée et on a continué à se voir, pour moi nous étions en couple. « 

Lui ? Mais il est en couple...

« Tout allait pour le mieux jusqu’au jour où j’ai papoté avec notre ami commun qui m’a avoué que « mon partenaire » avait déjà une copine depuis 5 ans. J’étais abasourdie et dégoutée. Je me sentais terriblement mal pour sa copine « officielle » alors que je n’avais clairement rien à me reprocher. Je me sentais salie et totalement confuse. J’ai écrit une tartine à mon faux copain pour lui dire que je savais tout. Il m’a expliqué que ce n’était pas « ce que je croyais », qu’il était piégé dans un couple qui ne lui convenait plus, qu’il souhaitait partir mais qu’il n’avait pas encore d’appartement et qu’il attendait le bon moment pour lui dire. Il a répété combien il tenait à moi et qu’il m’aimait plus que tout et j’ai été faible. Je ne suis pas fière de moi, mais je l’ai cru. J’avais tellement besoin d’être aimée, j’avais si peu d’estime de moi. Flattée par ses mots doux et redoutant son absence après un an d’échanges et de rendez vous, j’ai fait l’autruche et je lui ai dit que j’attendrai le temps qu’il faut. »

La pire décision de ma vie

« Les mois ont passé et la situation demeurait inchangée. À chaque fois que je lui disais que j’en avais marre et que je voulais partir il me rattrapait avec ses mots doux et nos projets d’avenir. Il avait toujours de ‘bonnes excuses’. C’est horrible car je ne pouvais pas avancer, j’étais bloquée dans une pseudo-relation qui bouffait mon temps et me faisait sentir chaque jour un peu plus coupable. Huit mois après l’annonce de notre ami commun, après avoir longuement discuté de la situation avec ma meilleure amie, j’ai eu le déclic : il n’allait jamais quitter sa copine. J’ai envoyé une tartine pour lui faire mes adieux et lui dire ma façon de penser. C’était un lâche et il m’avait volé près de deux ans de ma vie. Je l’ai bloqué afin qu’il ne puisse plus me répondre et j’ai retrouvé ma fierté, même si cette situation de plan B sur le long terme a eu des conséquences sur mes histoires suivantes. Je suis désormais extrêmement méfiante et jalouse. Je suis plus fermée et je me barricade quand je rencontre quelqu’un. J’ai également pris un sacré coup côté confiance, moi qui ne me sentais déjà pas à l’aise dans ma peau – comme un tas de jeunes femmes à 18 ans – voici que je réalisais que je n’avais pas été assez bien pour qu’un homme m’accorde toute son attention et son exclusivité. Être un plan B peut être ravageur pour la suite car vous vous sentez peu valorisée et vous avez l’impression de ne pas être assez bien pour trouver l’amour.

Entre-temps j’ai retrouvé un peu de confiance mais cela a pris du temps. Aujourd’hui j’ai appris à pardonner à la jeune femme naïve que j’étais: oui, j’ai été trop gentille et j’attendais trop de l’amour, mais j’ai été une victime, on s’est joué de mes émotions et de mes sentiments. J’aurais dû me montrer plus orgueilleuse et partir plus tôt, mais j’ai quand même réussi à m’extirper des griffes de ce menteur. Si vous vous reconnaissez dans cette histoire, j’espère que vous quitterez au plus vite cette pseudo-relation. Vous méritez d’être aimée, vous méritez d’être au centre de l’histoire et vous avez toutes les qualités du monde pour combler quelqu’un. S’il hésite, c’est que ce n’était pas le bon. « 

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