Comment transformer la culpabilité en un sentiment positif?

C’est une petite voix lancinante dans notre tête. Parfois elle chuchote, mais elle peut aussi se faire assourdissante. Mais si on l’écoute vraiment, elle peut nous dire tout autre chose.

Culpabilité et châtiment... C’est un thème populaire au cinéma, dans la littérature et la musique. Le mal que nous faisons aux autres et les regrets qui nous consument après coup. La tentation, et le jugement qui l’accompagne. Tout le monde connaît cet agaçant petit diable sur l’épaule, notre conscience qui nous murmure en permanence que nous aurions dû faire les choses autrement. Qu’on n’aurait pas dû faire ceci ou qu’on aurait dû dire cela.

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REMONTER À LA SOURCE

Les sentiments de culpabilité sont complexes et se jouent à plusieurs niveaux. Certains en souffrent plus que d’autres, cela dépend de votre caractère, de votre éducation et de vos sensibilités. En général, les femmes y sont plus sujettes que les hommes. Mais dans le fond, la source de cette petite voix lancinante se trouve dans les normes et les valeurs qui nous sont inculquées : par nos parents, le cadre culturel dans lequel nous avons grandi, l’école, nos amis, notre partenaire, etc.

La culpabilité se rapporte à notre propre conscience et est toujours en rapport avec l’autre. Elle est reliée à l’empathie : qu’ai-je infligé à l’autre ? »

On confond souvent la culpabilité avec la honte. « Mais il s’agit bien de deux notions différentes, nous confirme la psychothérapeute Joke Roels. La culpabilité concerne plutôt les choses que nous faisons et qui peuvent causer du tort aux autres. La honte est généralement liée à qui nous sommes, c’est une forme d’autosabotage. La culpabilité se rapporte à notre propre conscience et est toujours en rapport avec l’autre. Elle est reliée à l’empathie : qu’ai-je infligé à l’autre ? »

Comment soulager ce sentiment?

La culpabilité peut nous paralyser et nous persécuter. Mais elle a aussi son utilité. Car elle crée la possibilité de faire amende honorable, de réparer ou du moins d’atténuer les conséquences de nos fautes. « Quand vous êtes gênée par un sentiment de culpabilité, il est important de vous demander avec quelle intention vous avez “commis votre crime”, poursuit la thérapeute. Si cette intention était bonne, vous pouvez essayer de relativiser quelque peu votre culpabilité. Ensuite, en thérapie, on peut aller chercher les convictions et croyances de la personne. Nous avons tous intégré certaines “lois” dans notre éducation. Par exemple : “Ne fais pas de tort aux autres”, ou “Je ne peux pas parler avant mon tour”. Ces croyances sont parfois tellement ancrées que nous nous jugeons sans cesse par rapport à elles. Si dans l’enfance, on vous a appris qu’il fallait se taire et être sage, il se peut qu’une fois adulte, vous vous sentiez coupable de votre franc-parler. Alors qu’une expression claire est justement très bénéfique. En analysant d’où viennent ces croyances et comment elles vous influencent — même inconsciemment —, vous comprendrez mieux la source de certains sentiments de culpabilité. »

RECONNAISSANCE, ACCEPTATION ET RÉPARATION

Mais que faire si la culpabilité domine votre vie, au point de vous ronger de l’intérieur ? Imaginons que vous ayez un impact majeur sur la vie de quelqu’un, avec ou sans intention. Si vous êtes à l’origine d’un accident de la circulation, par exemple. Comment vivre avec cela ? « Il s’agit d’émotions puissantes, souvent associées à un traumatisme, qu’il est difficile de digérer seule, poursuit la psy. Si vous portez une lourde culpabilité, il est important en premier lieu de la reconnaître. Ensuite, on essaie de l’accepter. Et enfin, on peut œuvrer à la réparation. Imaginons que vous ayez renversé un cycliste sur la route, par exemple. Vous pouvez tenter d’avoir un entretien avec la victime, ou avec sa famille. Ou exprimer vos sentiments dans une lettre. Ou vous pouvez imaginer une compensation, par exemple en devenant bénévole dans un centre de revalidation.

Un autre exemple : votre grand-mère, que vous aimez beaucoup, décède. Et vous vous sentez coupable, car ça fait des semaines que vous ne lui avez pas rendu visite. Et maintenant, c’est trop tard. Là aussi, vous pouvez envisager un comportement réparateur, par exemple en effectuant un rituel symbolique. Cela vous permettra de reprendre le fil de votre vie d’une autre façon. Car en soi, les sentiments de culpabilité n’ont pas de sens. Ils paralysent. Mais on peut apprendre à les cerner et à leur donner une place plus adéquate dans notre psyché. »

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