Jade, 11 ans, doit apprendre à vivre avec ses allergies

Réactions cutanées, éternuements, détresse respiratoire... Les allergies se manifestent plus ou moins violemment, mais ont en commun de modifier la vie de ceux qui en souffrent. Les parents de Jade, 11 ans, nous racontent son calvaire. Photo: Diego Franssens.

Allergies: le quotidien de Jade, 11 ans

Catherine, la maman: « Quand elle était très petite, Jade faisait des réactions à certains aliments. Elle avait aussi souvent des otites. Nous avons donc décidé de faire analyser son sang. Le résultat a démontré qu’elle appartenait au groupe des personnes les plus allergiques aux fruits secs, plus particulièrement aux arachides. Elle est également allergique au lait, au soja et aux œufs. Mais les cacahuètes représentent le plus grand danger pour ma fille. Au moindre contact, elle risque un choc anaphylactique. Concrètement, cela signifie que sa langue, sa gorge et son visage enflent de manière conséquente. Résultat, sa tension artérielle chute, elle perd connaissance et cela peut aller jusqu’à un arrêt cardiaque. Lors d’une telle crise, si nous n’intervenons pas en lui injectant une dose d’adrénaline dans les plus brefs délais, nous risquons de la perdre... L’auto-injecteur EpiPen fait battre son cœur jusqu’à l’arrivée des ambulanciers. Pour un parent d’un enfant encore petit — Jade n’avait que 3 ans à l’époque des examens —, ce n’est pas évident à gérer. Pour donner un exemple, à la maternelle, les enfants devaient amener une collation à grignoter à 10 h. Rien que le fait qu’un autre camarade de classe mange un biscuit contenant des traces de noix et approche ses mains de la bouche de Jade représentait un gros risque pour ma fille. Parce qu’un enfant ne se rend pas compte d’un tel danger, vous devez, en tant que parent, être vigilant au quotidien.

« Jade a commencé à gonfler de partout. On ne comprenait pas ce qui lui arrivait. C’était très stressant »

Jade: « Quand j’ai compris ce que j’avais, je n’étais évidemment pas ravie. J’avais peur. Lors des anniversaires, je ne pouvais pas manger la même chose que les autres enfants. Cela reste frustrant aujourd’hui, mais on peut vivre avec. »

Vincent, le papa: « Au début, nous étions tous très anxieux, mais quand Jade a commencé à réaliser quels étaient les risques et à les considérer au quotidien, nous avons pu relâcher un peu la pression. Elle sait de mieux en mieux ce qu’elle peut et ne peut pas manger. »

Catherine: « Le plus difficile, c’est que parfois on côtoie des gens qui ne comprennent pas la gravité de son allergie. Vous êtes vite considérés comme des parents surprotecteurs. Transmettre toutes les informations à l’école ou à d’autres parents lorsqu’elle était invitée quelque part était crucial. Nous avons toujours été attentifs mais un jour, Jade a fait une très grosse réaction. Nous étions en vacances en France et nous prenions un verre. Jade a commencé à gonfler de partout. On ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle avait du mal à respirer, c’était très stressant. Nous nous sommes rendu compte que, dans le bar où nous étions, les pailles étaient posées à côté d’un bol d’arachides. Nous n’avions pas réalisé que des gens avaient mangé des cacahuètes avant de prendre une paille, laissant ainsi des résidus de noix sur les autres pailles... Heureusement, il y avait un médecin sur place qui était spécialisé en allergies. Il savait exactement ce qu’il fallait faire et quel médicament lui donner. Grâce à son intervention, les symptômes ont presque totalement disparu en deux jours. Même si cela s’est bien terminé, on privilégie pour l’instant les vacances en Belgique. On ne sait jamais. »

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