Les conseils d’un pro pour adopter une routine beauté plus green

Pas toujours évident de faire des choix pour une routine vraiment plus durable. Il faut voir plus loin qu’un label prometteur et les coups marketing. Et y consacrer un peu de temps.

« La durabilité d’un cosmétique est déterminée par son impact environnemental durant tout son cycle de vie : de son développement (ingrédients, formulation, production, logistique) à son passage au stade de déchet en passant par sa phase d’utilisation », explique Frédérick Warzée, responsable Corporate Sectoral Sustainability chez DETIC, l’association belgo-luxembourgeoise des producteurs et distributeurs de cosmétiques et produits ménagers. En tant que marque, lorsque vous voulez fabriquer des produits durables, vous devez tenir compte de nombreux facteurs. Mais les consommateurs aussi peuvent faire la différence. Les conseils de pro pour une routine plus écoresponsable!

Ne pensez pas seulement « ingrédients naturels »

On pense souvent que les ingrédients naturels sont forcément plus durables. Pas toujours. Les méthodes de culture, de récolte et de transformation peuvent parfois être néfastes pour l’environnement ou la biodiversité. La « chimie verte » (la fabrication de molécules naturelles en laboratoire) peut aussi être une solution constructive.

Vérifiez la pertinence d’une étiquette

Un label bio ou écologique rassure de nombreux consommateurs, mais la quantité de labels et les différences entre eux peuvent brouiller les pistes. Certaines marques proposent même leur propre label pour souligner le caractère naturel de leur produit. C’est plus une stratégie marketing qu’une vraie approche durable. Sur labelinfo.be, on peut trouver tous les labels officiels et ce qu’ils représentent. Mais ce n’est pas parce qu’un produit ne porte pas de label qu’il n’est pas durable. La labellisation coûte cher et même lorsqu’elles répondent à tous les critères de durabilité, certaines marques ne peuvent pas se le permettre. Un label bio est également limité : il garantit seulement que certains ingrédients ont été cultivés dans le respect du sol (sans pesticides) et ne prend pas en compte le reste du cycle de vie du produit, comme le fait l’Ecolabel européen, par exemple.

Tenez compte de l’écoprofil d’un produit

Tous les produits ou formules ne sont pas également durables. Une huile est généralement plus pure qu’un gel ou une crème. Vérifiez dans quelle mesure la formule est biodégradable et choisissez la plus écologique. Évitez par exemple un déodorant ou une laque en aérosol avec gaz propulseurs. Privilégiez un stick, un roll-on ou un flacon pompe. Les microbilles augmentent la présence de plastique dans l’eau. Assurez-vous donc qu’il n’y a pas de polyéthylène dans les ingrédients et consultez l’application Beat the Microbead pour trouver des formules sans microplastique. Les produits qui contiennent beaucoup de solvants, comme les vernis à ongles, les dissolvants et les parfums, ont aussi un impact négatif sur l’environnement.

CONSEIL : NE VERSEZ PAS VOS VIEUX COSMÉTIQUES DANS L’ÉVIER OU DANS LA POUBELLE, MAIS APPORTEZ-LES AU PARC À CONTENEURS.

De nombreuses marques de vernis éliminent les substances les plus nocives et utilisent autant d’ingrédients naturels que possible (comme Kure Bazaar ou Manucurist), fabriquent des vernis à base d’eau (par exemple Acquarella) ou des formules 100 % biodégradables (comme Sofi). Les écrans solaires contiennent souvent des filtres UV (oxybenzone ou octinoxate, entre autres) nocifs pour la vie aquatique. Des formules respectueuses des coraux sont disponibles chez Vichy, La Roche-Posay, Caudalie, Garnier Ambre Solaire, Mádara, Self, RainPharma, Nivea, Avène, Biotherm, Skin by Dings et Comfort Zone.

Documentez-vous sur le processus de production

Ça n’est pas toujours facile à vérifier, mais lorsqu’une marque fait l’effort de limiter sa consommation d’eau, de fabriquer ses produits à partir d’énergies renouvelables ou de produire de manière neutre en CO2, elle communiquera plus que probablement sur sa démarche. Par exemple, Aveda et Tata Harper utilisent l’énergie solaire pour leur production et L’Oréal possède déjà plusieurs usines « sèches », notamment à Libramont, en Belgique, où l’eau est recyclée et réutilisée.

Pensez « local »

Dans quelle mesure un produit biologique proposé dans un éco-emballage est-il vraiment durable s’il vient de l’autre bout du monde ? L’empreinte écologique d’une marque locale peut être bien moindre, même sans écolabel. Le choix des cosmétiques belges s’élargit : parfums Miglot, maquillage Cent Pur Cent et Go as u.r, soins Ray, Likami, Self, RainPharma, Delbôve, Maiwe, Bobonne, etc.

ASTUCE : PLACEZ UNE (OU PLUSIEURS) POUBELLE(S) AVEC COMPARTIMENTS DANS LA SALLE DE BAIN, AFIN DE POUVOIR SÉPARER VERRE, PAPIER ET CARTON, PLASTIQUE ET DÉCHETS.

Privilégiez les emballages durables

L’emballage protège le produit et permet de mieux le conserver. Par exemple, les flacons pompes, hermétiques, nécessitent moins de conservateurs que les pots, plus sensibles aux bactéries. Une conception bien pensée peut également faire la différence en ce qui concerne le transport et le stockage. Le plastique est populaire parce qu’il est léger, bon marché et étanche à l’air et à l’eau. Mais en même temps, il est nocif pour l’environnement lorsque l’emballage vide termine sa vie dans l’eau. L’industrie cosmétique a donc décidé d’inverser la tendance en rendant tous les emballages en plastique réutilisables, recyclables ou compostables d’ici 2025, mais aussi en utilisant moins de plastique. La parade ? Les cosmétiques solides (par exemple les barres de shampoing), les produits réutilisables (comme les tampons lavables), les recharges et les alternatives au plastique.

+ de sujets durables:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu des partenaires

Contenu sponsorisé