Notre Guest Melanie De Biasio s’essaie à l’hippothérapie

Il y a chez elle, dans son regard profond, sa voix magnétique, quelque chose de non domestiqué qui nous a donné envie de la mettre en contact avec d’autres êtres sauvages: les chevaux. Notre Guest Melanie De Biasio s’est prêtée avec intensité à sa première séance d’hippothérapie. Par Anne-Sophie Kersten. Photos: Liesbet Peremans.

Le premier contact entre Melanie et Antoinette Goubau, l’hippothérapeute, s’est fait par téléphone. Le temps de planter le décor: l’hippothérapie, c’est l’accompagnement des personnes par le cheval. Par quatre juments et un hongre (un mâle castré), dans ce cas-ci, puisqu’Antoinette, psychologue à la base, a pour collègues cinq chevaux qui paissent dans la prairie à côté de son cabinet.

‘CETTE RENCONTRE AVEC LE CHEVAL MET EN LUMIÈRE CE VRAI BESOIN: J’AI ENVIE QUE LA VIE ENTRE’ – Melanie de biasio

«Le cheval sent tout chez nous», a expliqué la thérapeute à sa future patiente. «Il nous voit tel qu’on est, sans nos masques, et il accueille. Du coup, à son contact, nos émotions et comportements s’amplifient parfois et des prises de conscience s’opèrent. Cela peut provoquer des coups de pouce.» Mise en confiance par la délicatesse de la psychologue, Melanie a accepté de tenter l’expérience et de travailler sur un aspect de son intimité,
à condition qu’à un moment, journaliste et photographe s’éclipsent pour laisser la partie privée du travail se faire à huis clos.

APPROCHE DE SIOUX

Antoinette accueille Melanie avec simplicité devant sa maison campagnarde. Dans le jardin, des fleurs sauvages poussent en foisonnante liberté. Au fond d’une petite cour, une yourte-cabinet attend les prochaines consultations d’Antoinette. Face à nous: une prairie
au milieu de laquelle une barrière de  bois encadre une petite piste circulaire recouverte de sable. Les cinq chevaux broutent l’herbe, l’air indifférents à notre présence. L’hippothérapeute invite Melanie à «entrer dans leur enclos quand elle se sentira confortable». Melanie prend de longues minutes, droite, les bras le long du corps, la silhouette presque enfantine, à regarder en direction des chevaux.

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Finalement, elle passe sous la clôture, lentement. La voilà qui avance, non pas vers les chevaux, mais vers la piste au centre de la prairie. Nouvelle halte au centre de cet espace clos. Melanie se remet en mouvement et va s’asseoir en tailleur dans l’herbe, ne fixant plus les chevaux, mais l’herbe entre ses jambes. D’autres à sa place auraient sûrement marché droit vers les chevaux. Melanie prend son temps. Après la séance, elle confiera qu’elle pensait alors au Petit Prince de Saint- Exupéry, au renard, à «quand ça a besoin de temps». « Je voulais observer les chevaux pour comprendre un peu comment ils respiraient, bougeaient, et sentir le signe qu’ils m’autorisaient à entrer. Et s’ils ne m’autorisaient pas, tiens, qu’est-ce qui demandait chez moi à se poser?»

LE PIED À L’ÉTRIER

Respectant le rythme de Melanie, Antoinette va s’accroupir à côté d’elle. Elle lui parle. Finalement, elles s’approchent d’un cheval, puis d’un autre. Melanie tend une main délicate vers l’un, puis vers un autre. Elle chasse les insectes qui volent autour de leur tête. Peu de réaction de la part des cothérapeutes, trop occupés à brouter, semble-t-il. Et s’ils ignoraient Melanie de bout en bout? Antoinette tend une longe à Melanie. «C’est un moyen de se mettre à égalité avec les chevaux, d’avoir une queue comme eux.» Melanie s’en sert pour effleurer les chevaux. Discrètement, Antoinette me fait signe: c’est maintenant. La petite troupe s’éloigne vers une sorte d’étable.

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TRANSFIGURÉE

Une demi-heure plus tard, c’est un autre groupe qui réapparaît. L’énergie a changé. Un lumineux sourire aux lèvres, Melanie marche comme une danseuse. On dirait qu’elle va monter sur les pointes. La petite troupe rejoint la piste au centre de la prairie. Antoinette veut faire bouger les chevaux. Elle les fait courir et invite Melanie, debout avec elle au centre, à occuper son espace.

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«Tu as vu, les chevaux bougent autrement quand on s’accroupit et quand on se redresse!» Lorsque les chevaux s’arrêtent, Melanie va se lover contre une jument Haflinger. «J’aimerais monter sur son dos...», dit-elle. Antoinette: «Pourquoi s’en priver?» Et voilà Melanie à cru sur le dos du cheval. Elle fait quelques tours de piste, accompagnant de son corps, de son assise, le rythme de ses pas. Quelques tours de piste et elle redescend. Elle rit, Antoinette aussi. Elles se prennent dans les bras. Merci.

  • Merci à Antoinette Goubau, hippothérapeute. Son site internet: www.sagiterre.be 

GAEL en octobreRetrouvez cet article en intégralité dans le GAEL d’octobre, disponible en librairie!

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