Nathalie Maleux nous raconte ses grands moments de 2021
On a eu le plaisir de vous faire rencontrer ces personnalités belges dans GAEL cette année, certaines ont même été guests d’un numéro. Pour clôturer 2021 qui s’en va, on leur a demandé les événements qu’ils n’oublieront pas. Après Delphine de Saxe-Cobourg, au tour de Nathalie Maleux de revenir sur cette année si particulière...
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Le 2021 de Nathalie Maleux
SON FAIT D’ACTU
« Le soir du 6 janvier, je venais de présenter le journal sur La Une, je finissais les 45 minutes de route vers chez moi quand les coups de fil ont commencé : des supporters de Trump étaient en train de prendre d’assaut le Capitole ! Le siège du pouvoir législatif de ce qui est encore la première puissance mondiale envahi par les supporters haineux du l’ex-président ! Ils étaient même encouragés par cet homme qui prétendait, malgré les faits, qu’il avait gagné les élections. On a déjà pu assister dans des républiques bananières à des scènes de violences où des députés se tapaient dessus, mais c’était totalement inédit dans un temple de la démocratie. Il a fallu cacher les députés dans des salles sécurisées, à l’abri des bombes lacrymogènes, des cris de haine, des menaces de mort. Le bilan a été terrible : cinq tués, dont un policier gardien au Capitole. De vie de journaliste, on n’avait jamais vu ça. J’ai passé la soirée sur CNN alors que la rédaction était en alerte et que mon collègue Sacha Daout relayait l’info en direct. Nous y sommes bien sûr revenus le lendemain, avec un Jeudi en prime spécial et des JT adaptés, où nous avons entre autres reçu Charles Michel, président du Conseil européen, et la représentante des démocrates. Ils tombaient des nues. On a d’ailleurs pu observer un tournant : alors que jusque-là l’Europe avait gardé un ton correct vis-à-vis de Trump, tous deux ont tenu un discours nettement plus virulent à son égard. »
SON MOMENT PERSO
Les inondations de juillet et leurs milliers de victimes ont touché la journaliste et la Liégeoise que je suis. Ayant moi-même subi les inondations de 2008, je sais qu’il ne s’agit pas juste d’une eau claire qui traverse votre maison et derrière laquelle il suffit de passer le torchon. Au réveil ce 15 juillet, je me suis dit : « Ce soir, pas question de présenter le JT pimpante, au chaud dans le studio ! Il faut qu’on aille sur terrain, tout près de ceux qui sont au plus mal. » Les collègues et équipes techniques ont rapidement déployé la régie mobile de la RTBF pour présenter le journal du soir en bord de Meuse à Liège. Il pleuvinait. En me préparant, je ne pensais ni à mes cheveux ni à mon maquillage sous la pluie, mais bien à trouver des bottes pour marcher dans la boue. Cela compte beaucoup pour moi de pouvoir me rendre sur place, de vivre les choses sur le terrain.
« Ce jour-là, j’avais demandé à ma maman de préparer des gaufres et je suis allée les distribuer dans les maison et discuter un peu. Être solidaires dans le malheur, c’est aussi la place des journalistes. »
Être en direct, aux côtés des gens, parler sans filtre, cela me fait vibrer. J’adore présenter le journal, mais parfois, le terrain me manque. Aller à la rencontre des sinistrés et des responsables politiques a une force indéniable. Dans ces moments terribles, alors que le bourgmestre de Troz laisse couler des larmes de désarroi devant l’incapacité à secourir certains citoyens et que les services de secours se désespèrent car ils ne peuvent pas aider tout le monde, l’ambiance est très forte. Le dimanche, avec les équipes et la régie mobile, on a présenté une grande partie du journal depuis le cœur de Pepinster. Quand les gens nous voient débarquer, qu’on frappe de maison en maison, il y a une relation qui s’installe. On sent que notre présence compte. Ce jour-là, j’avais demandé à ma maman de préparer des gaufres et je suis allée les distribuer dans les maison et discuter un peu. Être solidaires dans le malheur, c’est aussi la place des journalistes. Moi, lors des inondations de 2008, je retrouvais ma maison six jours plus tard. Ici, une grande partie des sinistrés campent encore et attendent toujours des aides.
SON ACTU
• Au JT de 19h30 sur LaUne. Le jeudi, Nathalie enrichit ce journal avec l’interview d’une personnalité en lien avec l’actualité politique dans l’émission Jeudi en prime.
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