Maquilleuse de formation, cheffe par passion: rencontre avec Leslie en Cuisine

Laura Swysen

Son premier métier, ses doutes et ses rêves : Leslie Winandy, plus connue sous le nom de Leslie en Cuisine est revenue sur son intrigant parcours. D’après un texte de Florence Hainaut. Photo : Laetizia Bazzoni.

Maquilleuse professionnelle passionnée de cuisine, Leslie en Cuisine ou Leslie Winandy de son vrai nom, a fait quelques concours médiatiques, où son talent et sa spontanéité ont fait des ravages. Puis elle a repris des études culinaires — celles qu’elle rêvait de faire à 17 ans — et est vite devenue vite la bonne pote qui a toujours une bonne idée de recette facile. Impossible de traîner sur son Instagram sans sauver « pour plus tard » une de ses créations (les pâtes à la courge butternut et à la saucisse italienne, on jure qu’on va les faire un jour !). Derrière la blonde pétillante et rigolote se cache une machine de guerre. Passionnée, perfectionniste, bosseuse. Dans la vie, elle a choisi de ne pas choisir et fait tout ce qui lui plaît : le maquillage, qu’elle n’a jamais abandonné, mais aussi des livres, des événements (« ouverts aux hommes mais pas toxiques ») et plein de recettes.

Notre rencontre avec Leslie en Cuisine

Il y a eu une autre période d’ombre à l’aube de vos 40 ans.

Leslie en Cuisine: « Plusieurs événements se sont chevauchés. D’abord la naissance de la fille de ma sœur, qui a ravivé beaucoup de choses que je pensais digérées. Je me suis demandé comment aimer une petite fille quand on n’a pas été aimée. Ça a été très bouleversant, j’en ai beaucoup parlé avec ma psy. Et puis professionnellement, j’étais dans une phase vraiment dure avec la sortie de mon deuxième livre, qui s’est très mal passée. C’était l’aboutissement d’un immense travail et avec la maison d’édition, c’était l’enfer et je l’ai mal vécu. Puis tu ajoutes un questionnement existentiel de type : « Tu es à la moitié de ta vie, si tout va bien. Qu’est-ce que tu as fait ? Qu’est-ce que tu veux encore faire ? De quoi tu as envie ? » À cette période-là, j’ai perdu pied, j’allais très mal. »

Et comment avez-vous retrouvé l’envie d’avoir envie ?

Leslie en Cuisine: « J’en ai d’abord parlé à mon médecin traitant. J’ai fait beaucoup de sport. Je me suis occupée de moi, de ma santé. J’ai retrouvé une bonne psy, elle est géniale. Mais ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. »

Le tout en continuant à créer du contenu, à faire des recettes, en souriant… Chapeau. La cuisine, c’est votre passion depuis toujours. Mais votre premier métier, c’est maquilleuse. Pourquoi ne pas vous être lancée dans la cuisine tout de suite ?

Leslie en Cuisine: « Le poids familial. On m’a dit que je devais faire le droit. Et puis on est arrivés en avril-mai, il fallait s’inscrire à l’unif. Et là, je n’ai pas pu. J’ai annoncé que je voulais partir à Lausanne, à l’école de cuisine et des arts de la table. Ça a été un non catégorique. Et le maquillage à Paris, même chose. Donc je me suis inscrite en esthétique, mes parents se rassuraient en se disant que j’allais ouvrir mon institut. Mais ce n’est pas du tout ça qui m’intéressait. Je ne voulais pas masser, je ne voulais pas épiler… Moi, je voulais maquiller, travailler sur les tournages, étudier la lumière, les époques, les perruques, pas du tout le même métier ! J’ai donc fait les deux ans d’esthétique puis je suis quand même partie à Paris faire une école de maquillage. »

Et vous n’avez pas aimé ?

Leslie en Cuisine: « Ah si, j’ai adoré ! Je travaillais sur des films d’auteur et tout. Et puis j’ai rencontré Pierre, mon mari. Et je n’ai plus du tout eu envie de partir plusieurs mois d’affilée. J’ai continué le maquillage différemment, j’ai monté une boîte avec des stylistes, maquilleurs, coiffeurs. J’ai aussi travaillé chez RTL. Je fais toujours de l’accompagnement d’artistes. »

Vous vous occupez toujours de la promo des artistes en Belgique : Clara Luciani, Kendji, Calogero, Eddy Mitchell…

« Et je n’arrêterai jamais ! Je me forme en continu, je regarde les nouveautés de mes copains maquilleurs dans le monde. C’est vraiment une passion. »

Finalement, entre la cuisine et le maquillage, vous avez choisi de ne pas choisir… Et c’est un peu grâce à Philippe Etchebest.

Leslie en Cuisine: « Quand j’ai fait l’émission Objectif Top Chef il y a dix ans, je pensais que ça n’allait pas durer, je manquais de confiance en moi, j’étais à ça d’abandonner. Il m’a remonté les bretelles exactement comme tu peux l’imaginer. Il m’a regardé et il m’a dit : « Tu veux partir ? Si tu veux, je te sors demain. Tu crois que je fais ça parce que tu es télégénique et que tu amuses la galerie ? Tu as un truc, tu as le goût, je te l’ai déjà dit. Maintenant ça suffit, va dormir et cogite. » La nuit m’a porté conseil, j’ai continué. Et quand je suis sortie de l’émission après les quarts de finale, il m’a donné ce conseil : « Passe ton diplôme de cuisine et surtout tu ne t’excuses plus jamais de cuisiner. N’arrête pas le maquillage, fais les deux, mais fais-les le mieux possible. » Et j’ai tout fait comme il a dit ! »

Retrouvez cette belle rencontre en intégralité dans le GAEL de janvier disponible en librairie!

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