Ses moments de doute, son parcours, sa vie de famille: à la rencontre de Leslie en cuisine
Leslie en Cuisine, aka Leslie Winandy, est notre Guest de ce mois! Un chien saucisse (évidemment), une sœur « âme jumelle » et un mari « âme sœur », une enfance au goût amer, des passages à vide, du rire et des sourires, de l’amour, un adoubement par Disney et Etchebest. Johnny Hallyday en background. Curieuse mixture ? Goûtez, vous allez adorer. Par Florence Hainaut. Photos : Laetizia Bazzoni.
Maquilleuse professionnelle passionnée de cuisine, Leslie en Cuisine, ou Leslie Winandy de son vrai nom, fait quelques concours médiatiques, où son talent et sa spontanéité font des ravages. Puis reprend des études culinaires — celles qu’elle rêvait de faire à 17 ans — et devient vite la bonne pote qui a toujours une bonne idée de recette facile. Impossible de traîner sur son Instagram sans sauver « pour plus tard » une de ses créations (les pâtes à la courge butternut et à la saucisse italienne, on jure qu’on va les faire un jour !).
Leslie en Cuisine en vrai
Derrière la blonde pétillante et rigolote se cache une machine de guerre. Passionnée, perfectionniste, bosseuse. Dans la vie, elle a choisi de ne pas choisir et fait tout ce qui lui plaît : le maquillage, qu’elle n’a jamais abandonné, mais aussi des livres, des événements (« ouverts aux hommes mais pas toxiques »), plein de recettes. Du Pilates aussi, depuis des années. Et à manger, pour sa nièce réticente. Et des blagues, beaucoup. Parce qu’en vrai, Leslie est très drôle. Elle a mille anecdotes. Dont une bonne moitié concernent Johnny Hallyday. « Je pense qu’elle en parle tous les jours », nous dit sa sœur, dont elle est très proche. Le Taulier (le surnom de Johnny), c’est une enfance pas rose, mais qui ne l’a bloqué en rien. Et une force de travail hors du commun. Et ça, Leslie, ça l’inspire au quotidien. Au point d’avoir fait de l’île de son idole, Saint-Barthélemy, son lieu favori : « Mon avenir est là-bas, je le sais ! »

La plupart du temps, elle parle en « nous ». Pierre, son mari, elle l’a croisé il y a quinze ans et a décidé que c’était l’homme de sa vie. Lui n’était pas vraiment au courant, mais a vite été tenu au jus. Bonne nouvelle, il était plutôt d’accord avec l’idée. Depuis, ils avancent côte à côte, rallument le feu de l’autre quand il s’éteint et leurs oreillers ressemblent aux champs de blé. Car oui, il a dû faire une place à Johnny, Leslie vient en kit, c’est comme ça. Cette interview devait durer une heure. On aura rigolé comme des baleines pendant presque deux. Et planifié un repas pour continuer. Que je l’aime…
Bon, je suis très déçue que Léopold ne soit pas là.
Leslie Winandy: « Il est resté à la maison. C’est toute ma vie, c’est mon fils. »
On va préciser tout de suite que c’est un chien. Une petite saucisse de teckel.
Leslie Winandy: « C’est un fils à quatre pattes qui me demande autant de responsabilités qu’un enfant, nuance ! »
Vous adorez les enfants humains, mais ceux des autres. Vous-même n’avez jamais eu de désir d’enfant…
Leslie Winandy: « Oui, oui, ceux des autres ! Surtout ma nièce. Je trouve que c’est une trop grosse responsabilité de mettre un enfant au monde. Je pense que je n’aurais plus jamais réussi à dormir. Et j’adore dormir. Ça n’était pas mon rôle dans cette vie. Mon rôle, c’est d’essayer d’éduquer ceux qui sont autour de moi, de les émerveiller. Et d’être un soutien. »
Votre autre passion, c’est Johnny Hallyday, que vous considérez comme un mentor.
Leslie Winandy: « Depuis que je suis toute jeune, oui. Et à l’époque, ça n’était pas cool, hein, quand j’étais ado, fallait assumer. Mais c’est un modèle pour moi, parce qu’il n’est pas né avec des facilités. Il s’est fait tout seul, grâce à son talent et à sa ténacité. Il voulait un truc, il le faisait. Et ça me parle. Pourquoi se mettre des limites quand on est artiste ? Si ce ne sont pas eux qui poussent les portes, qui le fera ? »
Son enfance pas très heureuse, ça fait écho à votre histoire. Ça vous va si on en parle ?
Leslie Winandy: « Oui, oui, bien sûr. Il y a eu plusieurs périodes d’ombre dans ma vie. J’ai eu une enfance très compliquée, merveilleuse à certains égards, mais très compliquée aussi. Je n’en ai jamais parlé dans les médias, mais suis prête à le faire. »
Pourquoi maintenant ?
Leslie Winandy: « Parce que finalement, se taire, c’est protéger aussi ses bourreaux et je n’ai plus trop envie. On a eu une maman qui ne nous a jamais aimées comme une maman, elle nous a violentées verbalement et physiquement. Heureusement, sa mère, ma grand-mère, habitait avec nous. Je ne sais même pas vraiment pourquoi elle vivait là, mais ça nous a sauvées : elle nous a élevées, nous a donné l’amour. Quand tu vis avec quelqu’un de très pervers, violent, tu finis normalement plus mal que nous. Mais grâce à notre grand-mère, on est là, entières. Elle est venue habiter dans une maison avec une famille dysfonctionnelle où ça criait tout le temps et elle nous a entourées de douceur, ma sœur et moi. Elle a donné sa vie pour nous. Et puis j’ai toujours vu ma grand-mère cuisiner. Elle nous faisait à manger tous les midis et on avait tous les jours un goûter, et ça reste sacré pour moi. J’ai une passion pour le cake. Elle m’a toujours prise au sérieux en cuisine et m’a tout transmis. »
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Il y a eu une autre période d’ombre à l’aube de vos 40 ans.
Plusieurs événements se sont chevauchés. D’abord la naissance de la fille de ma sœur, qui a ravivé beaucoup de choses que je pensais digérées. Je me suis demandé comment aimer une petite fille quand on n’a pas été aimée. Ça a été très bouleversant, j’en ai beaucoup parlé avec ma psy. Et puis professionnellement, j’étais dans une phase vraiment dure avec la sortie de mon deuxième livre, qui s’est très mal passée. C’était l’aboutissement d’un immense travail et avec la maison d’édition, c’était l’enfer et je l’ai mal vécu. Puis tu ajoutes un questionnement existentiel de type : « Tu es à la moitié de ta vie, si tout va bien. Qu’est-ce que tu as fait ? Qu’est-ce que tu veux encore faire ? De quoi tu as envie ? » À cette période-là, j’ai perdu pied, j’allais très mal.
Et comment avez-vous retrouvé l’envie d’avoir envie ?
Leslie Winandy: « J’en ai d’abord parlé à mon médecin traitant. J’ai fait beaucoup de sport. Je me suis occupée de moi, de ma santé. J’ai retrouvé une bonne psy, elle est géniale. Mais ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. »
Le tout en continuant à créer du contenu, à faire des recettes, en souriant… Chapeau. La cuisine, c’est votre passion depuis toujours. Mais votre premier métier, c’est maquilleuse. Pourquoi ne pas vous être lancée dans la cuisine tout de suite ?
Leslie Winandy: « Le poids familial. On m’a dit que je devais faire le droit. Et puis on est arrivés en avril-mai, il fallait s’inscrire à l’unif. Et là, je n’ai pas pu. J’ai annoncé que je voulais partir à Lausanne, à l’école de cuisine et des arts de la table. Ça a été un non catégorique. Et le maquillage à Paris, même chose. Donc je me suis inscrite en esthétique, mes parents se rassuraient en se disant que j’allais ouvrir mon institut. Mais ce n’est pas du tout ça qui m’intéressait. Je ne voulais pas masser, je ne voulais pas épiler… Moi, je voulais maquiller, travailler sur les tournages, étudier la lumière, les époques, les perruques, pas du tout le même métier ! J’ai donc fait les deux ans d’esthétique puis je suis quand même partie à Paris faire une école de maquillage.
Retrouvez cette interview en intégralité dans le GAEL de janvier disponible en librairie.

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