Enfance, vie de famille...: Christophe Hardiquest se confie côté privé
Notre GAEL Guest du mois, Christophe Hardiquest, se livre en toute sincérité sur sa vie privée. De son enfance dans un petit village liégeois, aux chicons de sa grand-mère, en passant par sa compagne... Découvrez une autre facette de la figure emblématique de la gastronomie belge.
C’est l’un des plus grands chefs du pays. Un gamin de Waremme, fêtard mais travailleur, qui doit beaucoup aux chicons au gratin de sa grand-mère. C’est elle qui lui a donné le goût des bons produits. Mais c’est son talent à lui qui l’a installé au sommet. Par Florence Hainaut. Photos : Laetizia Bazzoni.
À la rencontre de Christophe Hardiquest
Si on revient au tout début, vous prenez goût à la cuisine grâce à votre grand-mère. C’est ça ?
Christophe Hardiquest : « Oui, Nènène. Une femme extraordinaire. J’ai grandi dans un petit village de la province de Liège. Et tous les week-ends, toutes les vacances scolaires, j’étais chez ma grand-mère, qui avait une petite maison d’ouvrier dans un village à côté de Tongres. Elle avait ses arbres fruitiers. Elle avait ses moutons, son poulailler, son jardin. Elle tuait deux cochons par an. Elle faisait ses boudins, son jambon. Elle faisait tout elle-même. Absolument tout. »
Et qu’est-ce qu’elle mettait dans ses chicons au gratin pour que vous en parliez encore aujourd’hui avec tant d’émotion ?
Christophe Hardiquest : « D’abord c’étaient du lait de ferme et du beurre de ferme. Avec ça, une béchamel n’a pas le même goût. Les fraises, j’allais les cueillir en juin, on les écrasait avec du sucre. Je mettais ça sur une tartine de pain au lait avec du beurre de ferme. Est-ce que vous pouvez vous imaginer le goût que ça avait ? Elle faisait du pudding, du riz au lait, du bouillon de poule avec des vermicelles. Je terminais les fonds de casserole, assis dans la cuisine. J’en ai encore des souvenirs très précis. Ça, ça a été mon éducation. »
Ah, j’adore mes enfants. Et je suis autant papa gâteau que papa casse-bonbons, je crois.
À 14 ans, vous commencez l’école hôtelière à Namur. À l’époque, ce n’était pas du tout une filière valorisée. Pourquoi vous, vous en rêviez ?
Christophe Hardiquest : « Quand mes parents se sont séparés, mon père m’emmenait souvent au restaurant. Un jour, j’avais 13 ans, je lui ai dit : « Je veux faire ce métier. » Il m’a regardé bizarrement et m’a dit : « OK, tu vas faire l’école hôtelière de Namur. » C’était la meilleure à l’époque. La condition, c’était que je réussisse ma troisième générale, ce que j’ai fait sur le fil parce que je n’étais pas un gamin hyper studieux. Donc je suis rentré à l’école hôtelière à 14 ans et je ne l’ai jamais regretté. Tout était très naturel pour moi, je suis soudain devenu premier de classe. »
Ça me rappelle un certain Pierre Marcolini qui me racontait son entrée en école de pâtisserie… Et le bonheur de ne plus être un cancre parce qu’il avait trouvé sa voie.
Christophe Hardiquest : « C’est exactement ça. J’étais premier de classe en œnologie, en cuisine. Et en faisant la fête tout le temps ! De 14 à 18 ans, ça a été les quatre années les plus intenses de ma vie. Et j’étais tellement motivé que je faisais mon stage pour l’école et un autre à côté. »
Vous avez trois enfants. Quel genre de papa êtes-vous ?
Christophe Hardiquest : « Ah, j’adore mes enfants. Et je suis autant papa gâteau que papa casse-bonbons, je crois. Il y a Lisa, mon fils Demis, et la dernière, Apolline. Je les aime très fort. Depuis le divorce, c’est un peu plus compliqué. Ça a été un coup dur pour moi de ne plus avoir de quotidien avec eux. »
Je vous ai entendu tout à l’heure parler de votre compagne. On peut parler de votre vie privée ?
Christophe Hardiquest : « Bien sûr, je n’ai pas de problème avec ça. J’ai rencontré Julie ici, il y a deux ans. C’était une cliente. Elle est brillante, intelligente, très sensible. Dans cette nouvelle vie, j’essaie de ne pas faire les mêmes erreurs que par le passé. Je suis un entrepreneur, je bosse six jours sur sept. Mais je suis avant tout un être humain. J’ai 50 ans cette année, on n’a qu’une vie. Et le week-end de l’anniversaire de Julie, je n’étais pas au restaurant. Je l’ai emmenée pique-niquer au lac d’Annecy, ça me semblait être plus important. Je suis un homme heureux aujourd’hui. Je suis content de mon évolution, même si je dois encore régler quelques petits trucs avec moi-même. »
Retrouvez cette rencontre avec Christophe Hardiquest en intégralité dans le GAEL d’août disponible en librairie.
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